La ministre de l’Agriculture Annie Genevard est en première ligne pour faire comprendre le bien-fondé des procédures actuelles de lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse, très critiquées par certains éleveurs. Assurant que la situation est sous contrôle, elle a rappelé que 111 foyers ont été détectés en France entre le 29 juin et le 13 décembre 2025 et a annoncé un déplacement mardi à Toulouse pour échanger avec les éleveurs et lancer une campagne de vaccination d’un million de bêtes. Pendant ce temps, et alors qu’une crainte existentielle plus sourde touche le monde agricole, la France demande à la Commission européenne le report des « échéances » prévues cette semaine concernant le Mercosur…
La révolution d’atmosphère peut éclater à tout instant. Son centre névralgique bouillonne au cœur de la France oubliée, en quête de sa souveraineté perdue. La brutalité des technocrates bruxellois et des dirigeants européistes peut à tout moment enflammer la colère paysanne. Les premières révoltes en sont l’avant-garde. L’indignation des éleveurs, partie vendredi d’une ferme de Bordes-sur-Arize (Ariège) sommée par les autorités d’abattre ses 208 vaches pour prévenir d’une contamination à la dermatose nodulaire contagieuse, risque de se répandre.
D’autant que la ratification du Mercosur (ouverture au marché de l’Amérique du Sud), prévue jeudi par l’Union européenne, importerait de la viande bovine sans contraintes sanitaires. La promesse faite à l’Ukraine d’entrer le 1ᵉʳ janvier 2027 dans l’UE ajouterait à la concurrence déloyale. La Coordination rurale (droite), qui a lancé la protestation le 11 décembre, a été rejointe par la Confédération paysanne (gauche), tandis que la FNSEA avalise les protocoles de « dépeuplement » de l’Autorité européenne de sécurité des aliments. En fait, se dessine la même inhumanité hygiéniste qui, face au Covid, avait imposé au nom de la science un confinement irréfléchi défendu par l’Organisation mondiale de la santé et l’UE.
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Une fois de plus les alternatives, qui pourraient être proposées par des vétérinaires après des appréciations sur le terrain, sont décrétées irrecevables par de lointains sachants élevés à l’air climatisé des bureaux. Les répressions, qui ont mobilisé la gendarmerie et des engins militaires, n’ont fait que rajouter l’aigreur à la détresse d’un monde rural qui refuse de disparaître.
Cette crainte existentielle de voir s’effacer une profession, ancrée dans la civilisation, n’est pas propre au monde agricole. Le sort des éleveurs de vaches, qui lentement laissent la place, est plus généralement celui que ressentent les Français attachés à leurs racines, leur territoire, leur mode de vie. Ce que subit la fragile société rurale, jugée inutile par ses maltraitants hauts placés, est le produit d’un demi-siècle d’indifférences élitistes pour le peuple ordinaire. Ce mépris pour les « ploucs » est porté par des dirigeants sans affect, subjugués par le sans-frontiérisme, l’homme nomade, le citoyen déraciné. Leurs violences identitaires, ajoutées à l’envahissement technocratique des fabricants de normes et d’interdits, ont mis bien des Français en état de légitime défense. Nicolas Sarkozy reconnait l’incandescence de la nation quand il explique, dans Le Point cette semaine: « Les conditions d’une explosion ont rarement été à ce point réunies en France ». Le JDD rapportait, hier, que certains gendarmes auraient refusé d’intervenir, vendredi, contre une population qui leur est sociologiquement et culturellement familière. La résistance des paysans pour redonner à la France sa souveraineté alimentaire peut entrainer derrière elle ceux qui, plus généralement, sont devenus sensibles à la défense de la cause nationale. Une goutte d’eau peut être incendiaire.
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