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Les COP sur le climat: 30 ans d’illusions

Alain Destexhe joue cartes sur table


Les COP sur le climat: 30 ans d’illusions
André Corrêa do Lago, président de la COP30, est assis tandis que Simon Stiell, chef du climat des Nations unies, à gauche, échange avec d’autres responsables de l’ONU lors d’une séance plénière du Sommet climatique de l’ONU COP30, le samedi 22 novembre 2025, à Belém, au Brésil © Andre Penner/AP/SIPA

Au Brésil, près de 200 États se sont finalement accordés sur un texte minimal, sans que la sortie des énergies fossiles n’y soit explicitement mentionnée. Dans son essai, Samuel Furfari estimait que l’Europe est en quelque sorte le dindon de la farce climatique, alors que Chine, Inde et États-Unis ne suivent le mouvement écolo qu’en fonction des opportunités économiques… Analyse.


La COP30, qui vient de se conclure à Belém, confirme l’inanité croissante de ces « Conférences des Parties ». Dix ans après la COP21 de Paris, présentée comme un tournant historique, elles ne servent à rien, comme le démontre le professeur Samuel Furfari dans La vérité sur les COP : 30 ans d’illusions (L’Artilleur).

« Faites ce que je dis, pas ce que je fais »

Chaque année, 35 000 participants convergent vers ces grand-messes climatiques, générant une « empreinte écologique » grotesque au regard des sermons qu’ils adressent au reste du monde. Le ballet des jets privés de responsables politiques et de célébrités qui exigent du citoyen ordinaire qu’il limite ses déplacements relève d’un cynisme désormais banal. Cette élite « climato-consciente » ne s’impose jamais les restrictions qu’elle prescrit.

Des émissions en hausse, un échec flagrant

Héritières du prétentieux « Sommet de la Terre » de Rio (1992), les COP n’ont strictement rien freiné: les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 65%. Les pays du Sud, qui y voient surtout une source potentielle de financements, n’ont jamais vraiment pris ces engagements au sérieux. Seule l’Union européenne s’y est soumise avec un zèle quasi suicidaire, au prix d’une désindustrialisation sans précédent…

Les énergies fossiles, que les COP promettent régulièrement d’éliminer, représentent toujours 86% de l’énergie mondiale, l’éolien et le solaire à peine 3%. Imaginer que l’Asie ou l’Afrique renonceront à l’accès au niveau de vie que nous connaissons grâce aux énergies fossiles relève de l’illusion pure.

États-Unis, Chine, Inde : la fin de la comédie

Les attitudes des grandes puissances suffisent à révéler l’absurdité du processus. Les États-Unis, sous Donald Trump, ont cessé de participer: ils privilégient énergie bon marché, croissance et souveraineté énergétique. L’absence de la première puissance mondiale vide le dispositif de sa substance.

A lire aussi: Et Bruxelles inventa le concept de « crèche inclusive »

La Chine, responsable de 30% des émissions, cumule hypocrisie et opportunisme : autorisée à accroître ses émissions jusqu’en 2030, elle est devenue premier producteur mondial d’éoliennes et de panneaux solaires, rendant l’Europe dépendante de ses importations. L’Inde, elle, électrifie ses villages grâce au charbon: qui pourrait lui reprocher ?

L’UE pays du renoncement industriel

Reste l’Union européenne, autoproclamée « leader climatique », engagée dans une neutralité carbone pour 2050 aussi irréaliste que ruineuse. Ces efforts titanesques n’ont aucun effet sur le climat mondial : l’Europe ne représente que 6% des émissions, la France moins de 1%.

S’y ajoute la fuite en avant vers la voiture électrique — produite en grande partie en Chine — et l’avalanche de contraintes imposées aux propriétaires avec l’isolation obligatoire des logements, malgré des études démontrant l’inefficacité de ces travaux : une fois mieux isolés, occupants et locataires chauffent davantage, pour un meilleur conforme thermique. Un sujet majeur, pourtant absent du débat public.

Peut-on s’adapter au réchauffement ? Oui.

Que le climat se réchauffe est un fait. La fonte des glaciers alpins ou pyrénéens le rappelle tristement. Mais l’histoire climatique n’a jamais été stable: au Moyen Âge, les glaciers avaient presque disparu. L’activité humaine est-elle la seule cause ? Rien n’est moins sûr: d’autres facteurs astronomiques interviennent, comme le montrent de nombreux scientifiques dissidents du pseudo-consensus officiel.

S’adapter au réchauffement est-il possible ? Le CO₂ fait aussi verdir la planète, comme le montrent les observations satellitaires. Le coût de l’adaptation — estimé entre 3 et 5% du PIB par Steven E. Koonin, ex-conseiller d’Obama et désormais de Donald Trump — reste raisonnable dans une économie en croissance. De plus, le froid tue davantage que la chaleur, réalité médicale que l’on passe sous silence. L’hystérie récente autour des climatiseurs est symptomatique: leur usage n’a rien de problématique lorsque l’électricité est d’origine nucléaire ou renouvelable.

Le Pacte vert : un dogme qui mine la prospérité

Les COP intéressent de moins en moins : le public se détourne de ce rituel malgré les gesticulations des officiants. Les véritables enjeux pour l’avenir sont aussi l’islamisme, l’immigration de masse, le déclin industriel, l’endettement, la morosité économique, et l’intelligence artificielle. Pourtant, la France et l’Union européenne s’obstinent dans le Pacte vert, dogme idéologique qui interdit toute perspective de croissance. Tant qu’il ne sera pas abandonné, le déclin se poursuivra. Samuel Furfari rappelle une vérité élémentaire : l’énergie est la condition première de notre civilisation. La révolution industrielle fut d’abord une révolution énergétique. L’énergie, tout simplement, c’est la vie.

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Sénateur honoraire belge, ex-secrétaire général de Médecins sans frontières, ex-président de l’International Crisis Group

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