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Utopie et tragédie

Une tribune libre de Huguette Chomski Magnis, Secrétaire générale du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme


Utopie et tragédie
La foule se rassemble pour accueillir des Palestiniens arrivant en bus dans la bande de Gaza après leur libération des prisons israéliennes, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, devant l’hôpital Nasser à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le lundi 13 octobre 2025 © Jehad Alshrafi/AP/SIPA

Un prix très élevé. Plus de 1 900 prisonniers palestiniens devront être relâchés par Israël, en échange de la libération des otages israéliens encore en vie retenus par le Hamas. Huguette Chomski Magnis dénonce l’inaction de la «communauté internationale» face aux crimes du 7 octobre 2023 commis contre Israël, accusant l’ONU et une partie du monde d’avoir inversé les rôles entre victimes et bourreaux pour légitimer le terrorisme islamiste. La Secrétaire générale du Mouvement pour la Paix et contre le Terrorisme en appelle à une mobilisation morale et universelle contre cette dérive.


La veille, le pire s’était produit : invasion, massacres, assassinats de familles entières, viols accompagnés de tortures, outrages aux vivants et aux morts, enlèvement massif et déportation de civils – enfants, femmes et hommes de tous âges.
Beaucoup de ces crimes avaient été filmés par leurs auteurs.
Le 8 octobre 2023 le Conseil de Sécurité se réunit en urgence sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies pour condamner l’agression subie par Israël et réclamer la libération immédiate, inconditionnelle, de tous les otages.
Les ONG présentes à Gaza, Croix-Rouge en tête, exigèrent de rendre immédiatement visite à ces otages, menaçant de cesser toute intervention si on n’accédait pas à leur demande.
Dans le monde entier les manifestations massives se succédaient pour condamner le Hamas et exiger la libération des otages.
Les rues de Paris ne désemplissaient pas, on alla dénoncer les complices du terrorisme en manifestant devant les ambassades du Qatar et de la République Islamique d’Iran, devant la Mission de Palestine.
La Cour Pénale Internationale fut saisie en urgence par le Conseil de Sécurité pour crime d’agression et soupçon de crimes contre l’humanité.
Elle se réunit promptement et après enquête accélérée, des mandats d’arrêt internationaux furent émis contre les dirigeants du Hamas et des autres organisations terroristes ayant participé aux atrocités du 7 octobre, où qu’ils se trouvent.
La mobilisation en solidarité avec les victimes du 7 octobre ne faiblissait pas.

Le Conseil de Sécurité de l’ONU lança enfin un ultimatum au Hamas, au Djihad Islamique, au Fatah et au FPLP : tous les otages devaient être libérés sous 48 heures.
L’ONU se préparait déjà à l’envoi de Casques Bleus pour libérer les otages, détruire l’arsenal accumulé par les organisations terroristes et les tunnels dont Gaza était truffé.

Non, bien sûr, rien de tout ceci ne s’est produit.

Il faut passer par l’utopie pour énoncer ce qui aurait se produire dans un monde normal et essayer de faire prendre conscience de l’ampleur de la faute commise par la « communauté internationale. »

Rétablir la vérité c’est d’abord bien établir les responsabilités. Celle de l’ONU, non seulement impuissante face au terrorisme islamiste mais complice de celui-ci, est écrasante.

L’inversion victimaire et accusatoire sous-tend le narratif dominant.

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Pour mieux effacer les crimes contre l’humanité, à visée génocidaire, du 7 octobre, on a eu recours au plus pervers et au plus efficace des stratagèmes : transformer les victimes en coupables, accusées du plus grave des crimes, le génocide.

Au nom de cette calomnie, on attaque dans le monde entier des Juifs de tous âges – petit génocidaire, va !

La tragédie est à son comble quand au trauma de la victime, individu ou peuple, s’ajoute non seulement la souffrance de sa solitude dans l’indifférence du monde mais encore l’injustice qui la désigne comme bourreau !

Jamais le Hamas n’aurait pu y parvenir seul mais le Qatar et l’Iran ont su, diplomatie de l’arrosage du premier et de la prise d’otages du second aidant, l’ériger en dogme qui fonde le discours dominant et disculpe le terrorisme islamiste.

La prise d’otages est le piège absolu auquel il n’existe PAS de bonne réponse.

Comme les lycéennes nigérianes chrétiennes, les otages israéliens ont été abandonnés aux terroristes islamistes.

Mais s’il n’y a jamais eu de mobilisation pour Boko Haram, il y en a eu une, délirante, pour le Hamas !

Kfar Saba, Israël, 12 novembre 2023 © Ariel Schalit/AP/SIPA

Des méthodes fascistes sont employées pour intimider, exclure, faire la chasse aux Israéliens et aux sionistes, réels ou supposés.

L’étendard omniprésent est panarabe, il date de la révolte de 1916 contre l’empire ottoman, attisée par l’Angleterre. Recyclé en « drapeau de la Palestine » à la fin des années 60 quand la volonté contrariée du monde arabe de détruire Israël et les Juifs s’est astucieusement muée en « cause palestinienne. »

Ce qui se joue n’est pas que l’avenir de cette région de l’Orient compliqué, mais la légitimation universelle du terrorisme et de la prise d’otages.

Victorieuse, elle validerait la torture et la cruelle humiliation de civils kidnappés jusque dans leurs lits.

Elle validerait l’impunité des pires criminels, terroristes dûment condamnés, échangés contre des otages innocents.

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Offrant un boulevard à toutes les organisations terroristes, elle préparerait de nouvelles prises d’otages, dans le monde entier, clé de la libération d’assassins.

L’enjeu n’est pas, comme on l’entend souvent, la survie de l’Occident mais bien celle de l’humanité, celle des valeurs universelles contre lesquelles s’acharne l’islam politique.

Les personnalités qui osent aller à contre-courant en s’opposant à l’apologie du terrorisme et de l’antisémitisme, font preuve d’un très grand courage.

Exposant leurs carrières et même leurs vies, elles se comptent sur les doigts de quelques dizaines de mains.

Elles expriment pourtant la voix de la majorité silencieuse.

Soutenons-les, relayons leur parole, brisons le silence, rassemblons-nous autour d’elles et nous deviendrons une majorité active, cohérente dans la résistance au terrorisme.



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