Découvrez le sommaire de notre numéro de septembre
Paumés, violents, sexuellement frustrés…
Ces meutes qui ont pourri l’été…
Cet été, des hordes adolescentes ont envahi des piscines, saccagé des marchés et pourri des fêtes de villages. Cette violence sans cause révèle une génération perdue, privée de langage et incapable de réprimer ses instincts. C’est en partie parce qu’une culture du clan et son code d’honneur tordu ont été importés d’Afrique et notamment du Maghreb. Mais on ne peut pas tenir les jeunes pour les seuls responsables de cette situation. La faute en est aussi aux décideurs gouvernementaux. Comme l’expliquent Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques en présentant notre dossier : « Une grande partie des élites politiques, économiques et culturelles a œuvré à l’édification d’une société multiconflictuelle, dénigrant la culture française pour encenser toute identité venue des anciennes colonies ». Nouveau phénomène inquiétant : des petites villes et des zones rurales ont été le théâtre de débordements dignes du 9-3. Pour Gil Mihaely, c’est exactement comme si les codes de la banlieue étaient un moyen pour la jeunesse de s’affirmer. Une évolution qui prospère sur fond de trafic de drogue. Un flic d’une commune de taille moyenne du sud de la France, interviewé sous couvert d’anonymat, témoigne des nouvelles formes de délinquance juvénile dans sa ville. La majorité des gamins agressifs revendiquent leur identité arabe et reproduisent le virilisme qui s’y rattache. Selon Pierre Vermeren, la marginalisation de toute une partie de la jeunesse est le résultat d’une longue et méthodique déconstruction : cette dernière a cassé l’école, brisé le monde du travail, délégitimé la famille et enlaidi l’environnement urbain. Aujourd’hui, une certaine jeunesse, réfugiée dans la drogue, la délinquance et la violence, refuse même de faire des enfants.

Un reportage de Jean-Baptiste Roques revient sur un meurtre impliquant des adolescents cet été qui a semé la consternation à Fleury-les-Aubrais, banlieue calme d’Orléans. Charles Rojzman examine le rôle de l’effondrement du cadre familial. Gabriel Leduc témoigne de la difficulté aujourd’hui à être un père, même d’une fille sage dans une ville tranquille. Simon Evans analyse la série Netflix, Adolescence, et la manière dont les politiques, des deux côtés de la Manche, ont essayé de l’instrumentaliser contre la masculinité. Enfin, je me penche sur l’actuelle offensive propagandiste sans précédent qui vise à déviriliser les hommes dès le plus jeune âge.
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Dans son édito du mois, Elisabeth Lévy parle de la question juive qui « est désormais au cœur d’affrontements diplomatiques et de chicayas politiques ». Le chef de l’État a été tancé par Benyamin Netanyahou et Donald Trump. Pourtant, Emmanuel Macron ne cherche pas à nourrir la haine des juifs. Le vrai problème, c’est qu’il se montre incapable de l’endiguer. S’il est coupable, « ce n’est pas de complaisance, mais d’impuissance ». Qui profitera le plus de la chute du Premier ministre, François Bayrou ? Selon nous, Marine Le Pen croit être maitresse du jeu politique, mais en réalité c’est Jean-Luc Mélenchon qui exploite cette crise en imposant ses thèmes et en misant sur les sombres pulsions de son électorat : préjugés, rancunes, haines et jalousies. Le Général de Gaulle a créé un État à sa mesure pour faire rayonner la France. Mais aujourd’hui, pour Pascal Avot, l’État gaullien pille les Français, à coups de taxes, d’impôts et de mensonges, afin d’entretenir un système qui ne mène qu’à la banqueroute. Signes des temps, les Français ont déserté les restaurants cet été. Analysant les raisons de ce désamour, Stéphane Germain souligne, au-delà des additions salées, un millefeuille de désocialisation, d’ubérisation, de déculturation et d’inflation, nappé d’un excès de normes et d’une fiscalité désordonnée.
Chez nos chroniqueurs réguliers, Olivier Dartigolles dénonce l’indulgence macronienne pour les ultra-riches ; Emmanuelle Ménard revient sur les événements de la période estivale ; et Ivan Rioufol maintient que « l’extrême gauche soutient [une] substitution de population, dont les Français indigènes sont les victimes ». Jean-Jacques Netter continue son inventaire de nos malheurs économiques, pendant que Gilles-William Goldnadel relève les exemples de la désinformation systématiquement pratiquée par France Inter, l’AFP et l’ONU au sujet de la guerre à Gaza.
Les hommes préfèrent-ils toujours les blondes ? Plutôt les trans ! Voilà la conclusion du grand reportage réalisé par Yannis Ezziadi au Bois de Boulogne, qui demeure le plus grand bordel de France. On vient s’y enivrer de sexe, de stupre et, surtout, on vient y chercher les transsexuelles. Objets de fascination et de trouble désir pour les hétéros, elles sont le trésor du Bois sur lequel elles règnent. De son côté, Georgia Ray s’est rendue à Bordeaux où le musée des Beaux-Arts présente « Sage comme une image. L’enfance dans l’œil des artistes (1790-1850) ». Il s’agit d’une émouvante galerie de bambins qui ont grandi sans activités péri-, para- et extrascolaires, loin des angoisses de l’État et des parents sur « les temps de l’enfance » et sur la « santé mentale » de leur progéniture. Destination Rochefort pour Julien San Frax, où la maison de Pierre Loti, un capharnaüm intime conservant la mémoire de périples exotiques de cet écrivain-voyageur, rouvre ses portes après treize ans de restauration.
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Dans un essai appelé à devenir un classique, Samuel Fitoussi montre comment le monde intellectuel se trompe si souvent et si doctement. Se confiant à Élisabeth Lévy, il explique comment les milieux sur-éduqués sont devenus des citadelles ultra-conformistes et déconnectées de la réalité, où règnent l’endogamie sociale, le sentiment d’impunité et la peur d’être excommunié. Alexandra Lemasson a lu Surchauffe de Nathan Devers, qui brosse le portrait d’une société au bord du gouffre où certains refusent de jouer le jeu. Dans Feux sacrés, Cécile Guilbert explore ses secrets de famille, ténébreux et salvateurs. Pour Emmanuel Domont, cette mise à nu au grand style est l’une des pépites de cette rentrée littéraire. Avec Les Enfants perdus, François Sureau entame un roman-feuilleton dont le héros, détective et poète, traverse le temps et l’espace. Selon Élisabeth Lévy, l’auteur aujourd’hui Académicien retrouve ses allégresses d’adolescent lecteur de Conan Doyle, Dumas, Christie et Simenon. Côté cinéma, Jean Chauvet nous rappelle que la rentrée de septembre, c’est la grande sortie des films présentés en mai au festival Cannes. Pour le pire et pas pour le meilleur, hélas.
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