L’Université libre de Bruxelles confirme Rima Hassan comme marraine de promotion des étudiants en droit mais poursuit l’ancien sénateur Alain Destexhe.
« C’est l’ULB qui met les Juifs en danger. » La Faculté de droit de l’ULB vient de confirmer jeudi 28 août le choix des étudiants de nommer Rima Hassan marraine de la promotion 2025-2026. Le Conseil facultaire prend bien soin de préciser que cela « n’engage pas l’université », que rien sur les diplômes n’indiquera le nom controversé et que, dès l’année prochaine, un encadrement plus strict du choix des noms sera mis en place pour la promotion 2026… À l’analyse pourtant, il faut rappeler un chiffre: seul un étudiant sur cinq a effectivement voté pour Mlle Hassan, soit 42% de 51,6% de participation.
Une minorité militante a donc imposé son choix au reste de la promotion. L’ULB souligne que l’an prochain, la liste des noms sera davantage encadrée, preuve du malaise existant au sein de l’université.
Dans le même temps, l’université engage des poursuites contre l’ancien sénateur belge Alain Destexhe pour « incitation à la haine ». Que lui reproche-t-on ? D’avoir publié sur X un court extrait de la liste des prénoms (et aucun nom) des étudiants de cette promotion, soulignant qu’une grande partie est d’origine arabo-musulmane – un simple constat statistique, qui reflète l’évolution démographique bruxelloise. Un fait que tout le monde peut constater au quotidien et qui, loin d’être stigmatisant, témoigne au contraire de l’intégration de ces jeunes dans l’enseignement supérieur.
Destexhe a mis en lumière une réalité sociologique qui peut, en partie selon lui, expliquer le choix de Rima Hassan, dans un contexte où Gaza mobilise fortement une partie de l’opinion et encore plus les Belges d’origine arabo-musulmane. Or, là où Rima Hassan multiplie les outrances – allant jusqu’à évoquer la mainmise des juifs sur les médias et la politique, menaçant l’eurodéputé Bellamy, ou mettant en danger l’imam Chalghoumi – l’ULB ne voit pas matière à s’opposer à sa nomination symbolique ! Mais lorsque Destexhe se borne à publier une petite liste de prénoms d’une proclamation, l’université crie à « l’incitation à la haine » et porte plainte !
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Deux poids, deux mesures. D’un côté, on ferme les yeux sur une élue qui flirte avec l’antisémitisme et refuse de qualifier de terroristes les auteurs du pogrom du 7-Octobre. De l’autre, on poursuit un ancien sénateur qui exerce une liberté fondamentale garantie par notre Constitution : la liberté d’expression. Et qui répond sans doute aux valeurs de l’ULB qui définit sur son site le libre examen comme « l’indépendance du jugement et le rejet de l’argument d’autorité ».
Dans un communiqué de presse, le libéral belge a tenu à se défendre. « Par mon tweet, je formulais une hypothèse : le changement démographique, notamment à l’ULB, est en partie à l’origine de ce choix », explique-t-il. « Même s’il y a de nombreuses exceptions, une communauté arabo-musulmane tend à refléter son identité, ses valeurs et ses préoccupations. On le voit bien par le choix des prénoms, de la pratique religieuse (port du voile par exemple), du parti pris pour la Palestine, du vote se portant pour des candidats issus de la même communauté. Le choix de Rima Hassan n’en est que la énième manifestation. »
Alain Destexhe cite une étude de l’institut Jonathas, basé à Bruxelles et créé à la suite du massacre du 7-Octobre pour mesurer la montée de l’antisémitisme. L’Institut démontre que les préjugés antisémites sont plus répandus chez les musulmans que dans l’ensemble de la population belge. « 43 % des Belges musulmans pensent que ‘les Juifs belges ne sont pas vraiment des Belges comme les autres’, et 28 % des Belges musulmans estiment qu’il y a trop de Juifs en Belgique (page 37). »
« Le libre examen aurait précisément consisté à discuter, nuancer, réfuter cette hypothèse, explique-t-il. Au lieu de cela, l’attaque de l’ULB se résume aux poncifs pavloviens habituels de la gauche comme « les heures les plus sombres de l’histoire, stigmatisation, nauséabond… » dès qu’on a le malheur d’évoquer la réalité. Des prénoms ne permettent évidemment pas d’identifier des personnes, il n’y a aucune stigmatisation de qui que ce soit dans mon tweet. Affirmer le contraire relève d’un raisonnement totalement illogique. Depuis le 7 octobre 2023, l’ULB a toléré les pires manifestations d’antisémitisme sur le campus de l’ULB, y compris, pendant sept semaines (!), l’occupation de locaux au nom d’un terroriste palestinien. C’est l’ULB qui met les Juifs en danger sur son campus et les renvoie « aux pires heures de l’histoire ». » Il est décidément compliqué de débattre de l’islam et de l’immigration en Belgique…
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