Soumission ? « Les étudiantes et étudiants de Master 2 de la Faculté de Droit et de Criminologie de l’ULB ont désigné, par vote, la personnalité dont leur promotion 2025 portera le nom. Leur choix s’est porté sur l’eurodéputée Rima Hassan. La Faculté prend connaissance du résultat de ce processus démocratique », a déclaré l’établissement d’enseignement supérieur dans un communiqué. Rima Hassan, l’activiste pro-palestinienne de LFI, a toujours refusé la solution à deux États en Palestine, et tient à longueur de journées les propos les plus clivants tout en faisant l’objet de poursuites suite à des menaces envers Prisca Thevenot ou François-Xavier Bellamy ou des sorties ambiguës sur le Hamas.
Quand une ville « tombe » sans coup de canon, on pourrait se demander ce qui passe en premier dans les mains adverses. Des territoires s’écroulant les uns après les autres tels des dominos ? Des médias de plus en plus complaisants ? La masse des indifférents finissant par se rallier ? Un peu de tout cela sans doute.
Dans le cas bruxellois, certaines communes sont déjà presque totalement islamisées, dont la tristement célèbre Molenbeek, mais aussi Anderlecht, Saint-Josse-ten-Noode ou Schaerbeek ; les médias, dont la radio-télévision publique, ont renoncé depuis longtemps à la pluralité d’opinions au profit exclusif d’un islamo-gauchisme teinté d’écologie punitive ; quant aux citoyens, la plupart sont tétanisés par le jugement social – « tout le monde sait », mais personne n’ose l’exprimer à voix haute.
Le jour où tout a basculé
L’influence des universités dans le processus est souvent sous-estimée. Il suffit de s’être penché sur la guerre au Vietnam pour comprendre le rôle des campus américains dans le retournement de l’opinion ; c’est là aussi qu’ont germé plus récemment le wokisme et la cancel culture – on ne saurait que conseiller, à ce sujet, la lecture de La tache de Philip Roth. Les universités iraniennes furent un des moteurs de la contestation contre le Shah, donnant lieu à la Révolution de 1979, avec les conséquences catastrophiques que l’on connaît pour le peuple iranien – surtout les Iraniennes – comme pour la marche du monde.
A relire: Palestine, Vueling: une semaine d’ébranlements
En attribuant à la nouvelle promotion de sa Faculté de droit et de criminologie le nom de « Rima Hassan », l’Université libre de Bruxelles a sans doute définitivement basculé. On s’en étonne à peine alors que, durant plusieurs mois, des locaux avaient été occupés en guise de soutien à la Palestine, avec des dégâts estimés à plusieurs centaines de milliers d’euros – c’est qu’à l’extrême gauche, on parvient difficilement à soutenir une cause sans vandaliser, casser, enlaidir, taguer…
Antisémitisme d’atmosphère
L’avenue Paul Héger, qui s’étire le long du principal campus de l’ULB, est devenue une mini-bande de Gaza où il n’est d’ailleurs pas conseillé d’être juif. En réalité, le palestinisme ambiant y est surtout un antisémitisme d’atmosphère. La tenue d’une conférence du professeur Eli Barnavi, pourtant peu connu pour être un soutien du gouvernement en place en Israël, y fut violemment contestée. Deux étudiants juifs, munis de drapeaux israéliens, y ont été agressés. Les accords avec les universités israéliennes y ont été suspendus. Les professeurs, toujours prompts à rédiger des tribunes dégoulinant de leur empoisonnante moraline et de leur stupide wokisme, restent silencieux face aux dérives actuelles.
En tant qu’ancien étudiant de l’ULB, dire que j’ai honte est un euphémisme. À l’époque où j’arpentais les auditoriums, l’université bruxelloise se trouvait déjà sous le joug de la gauche. Les groupuscules communistes, tendances trotskiste, maoïste ou staliniste, vendaient leurs pamphlets disposés sur des stands de fortune. Les professeurs s’indignaient aux larmes lorsqu’un parti trop à droite à leur goût arrivait au pouvoir dans un pays européen. Les groupes de musique alternatifs improvisaient des scènes pour nous abreuver de leurs mauvais tours de chants. Les effluves de joints recouvraient les odeurs de bière. Officiellement, l’université bruxelloise se réclamait du libre examen et était encore en phase avec sa devise « Scientia vincere tenebras », comprenez par là qu’elle rejetait la religion ou, nuance importante, une religion en particulier. En d’autres termes, on « bouffait du curé » et on tançait l’université rivale, arborant quant à elle son catholicisme.
Et maintenant ?
Je pense aux étudiants actuels qui ne souscrivent pas au délire, car c’en est un, de baptiser une promotion sous le nom d’une militante dont le seul fait d’arme est de porter le keffieh pour la Palestine. Rima Hassan n’est pas connue pour être une sommité en matière de droit international et ce n’est pas parce que vous criez « génocide » à tout bout de champ que cela fait de vous un expert en la matière.
Vous le comprenez : une « promotion Boualem Sansal » aurait été plus en phase avec les valeurs historiques de l’ULB. Malheureusement, on peut déjà se demander quelle sera la prochaine étape du basculement dans l’islamisme sur le campus bruxellois. Un espace Ahmed Yassine ? Un auditoire Salah Abdeslam ? Une bibliothèque Al-Baghdadi ? En attendant, on peut déjà préjuger que les diplômes des étudiants issus de la « promotion Rima Hassan » ne vaudront pas cher sur le marché du travail.




