Peu de temps après la signature par les journalistes de la charte de Marseille, qui encadre de manière plus stricte la façon dont ils sont autorisés à parler d’immigration, le Premier ministre passe sous silence les coûts colossaux liés à la submersion migratoire que connaît actuellement le pays, dans ses propositions d’économies budgétaires. Grande analyse.

En 2018, une conférence intergouvernementale coordonnée par les Nations Unies accouche du Pacte de Marrakech, un « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». Dès l’introduction dudit pacte, il est entendu que la « gouvernance » mondiale est incontournable et que les élites se doivent de consolider l’ingénierie sociale et immigrationniste mise en place depuis des années : « Par le présent Pacte mondial, nous nous engageons collectivement à améliorer la coopération en matière de migration internationale. Les migrations ont toujours fait partie de l’expérience humaine depuis les débuts de l’Histoire (on dirait du Boucheron !), et nous reconnaissons qu’à l’heure de la mondialisation, elles sont facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable, et qu’une meilleure gouvernance peut permettre d’optimiser ces effets positifs. » Depuis 2018, ce sont près de 500 000 immigrés qui entrent chaque année en France. Les problèmes inhérents à cette submersion migratoire sont incontestables et concernent aussi bien l’insécurité culturelle que physique. L’économie, les services et les comptes publics subissent eux aussi les effets d’un trop grand nombre d’immigrés qui ne s’intègrent plus qu’à la marge et profitent d’un système social excessivement généreux.
OID contre Terra Nova : la bataille des chiffres
Dans un entretien donné à Boulevard Voltaire[1], Nicolas Pouvreau-Monti, directeur général de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID), considère que « le faible taux d’emploi des immigrés nous coûte 100 milliards d’euros par an ». Le dernier rapport de l’OID sur l’impact de l’immigration en France rappelle que « les immigrés perçoivent un montant moyen annuel de prestations sociales deux fois supérieur à celui des personnes sans ascendance migratoire (2 380 euros contre 1 200 euros en 2019), voire près de trois fois supérieur pour les immigrés originaires d’Afrique (3 130 euros). » Par ailleurs, « 35 % des immigrés âgés de 18 à 59 ans occupaient un logement social en 2019-2020, contre 11 % sans ascendance migratoire ». Conclusion : « En France, l’immigration dégrade les comptes publics et réduit le pouvoir d’achat des natifs, ces derniers devant être davantage imposés pour compenser ce déficit contributif . » La Fondation Terra Nova et Éric Woerth méprisent ces chiffres – « l’immigration a un coût zéro », affirme ce dernier sans craindre le ridicule. Les Gueux commençant de montrer des gestes d’exaspération, l’oligarchie politico-médiatique ressert son étreinte propagandiste et s’efforce de bâillonner ses contradicteurs. Pour cela, tous les moyens sont bons.
Sous la férule du Syndicat national des journalistes (SNJ), des médias de gauche – Mediapart, L’Humanité, Politis, Reporterre, Rue89, France médias monde (médias publics comprenant RFI, France 24, InfoMigrants), entre autres – ont signé, le 29 avril dernier, une Charte de Marseille qui « souhaite répondre aux défis journalistiques liés aux migrations » et « vise à soutenir les journalistes et les professionnels des médias dans leur souhait de proposer une couverture de qualité, précise, complète et éthique des questions migratoires », apprend-on dans son préambule. En vérité, cette charte est prévue pour que la réalité soit dissimulée et que la submersion migratoire bénéficie d’un traitement de faveur dans les médias. Ainsi, après avoir appelé les professionnels à « s’interroger sur leurs propres perceptions et biais », elle « recommande aux journalistes de ne mentionner l’origine, la religion ou l’ethnie que s’ils estiment que cela est pertinent pour l’information du public ». Chacun aura compris ce que cela veut dire en termes de manipulation de l’information, en particulier quand celle-ci concerne l’insécurité grandissante corrélée à une immigration massive. Afin de se former sur les « migrations », les journalistes devront se pencher sur les « travaux scientifiques les plus récents » – il est à craindre que ce seront plutôt ceux de François Héran et d’Hervé Le Bras que ceux de Michèle Tribalat et de l’OID. Par ailleurs, les rédactions sont invitées à évaluer régulièrement les « pratiques journalistiques en vigueur » et à rectifier « les informations fausses ou erronées sur le sujet des migrations » – par conséquent, un « travail de fact-checking est recommandé » afin « d’exposer les mécanismes de la désinformation et des stéréotypes sur les migrations ». Tous les bonimenteurs médiatiques – les fact-checkers de Libération, du Monde, de l’audiovisuel public et de Conspiracy Watch – se frottent les mains : leur travail propagandiste est plébiscité par les médias progressistes de l’extrême centre, de la gauche et de l’extrême gauche, c’est-à-dire les quatre cinquièmes des médias. Ces recommandations ne sont pas sans rappeler celles du Pacte de Marrakech préconisant que « la question des migrants et des migrations soit abordée de façon plus réaliste, humaine et constructive ». La Charte de Marseille appelle par conséquent à lutter contre « la haine visant les migrants » et à « être vigilant sur les termes employés » – les professionnels des médias devront être attentifs « aux questions des migrations et à la terminologie afférente ». De la même manière qu’elle s’évertue à effacer certains termes – ceux désignant les immigrés « illégaux », « irréguliers », « clandestins » ou « sous OQTF » – la novlangue immigrationniste a imposé l’usage des mots « migrant » et « migration » pour camoufler une réalité conduisant tout bonnement, dans un grand nombre de pays européens, à un remplacement accéléré des populations par une immigration majoritairement extra-européenne.
Une chance pour l’Europe !
Autre pacte, même but : Le Pacte migration et asile échafaudé par Mme von der Leyen est aligné sur l’objectif principal des élites européennes, à savoir favoriser l’immigration en laissant croire qu’elle est maîtrisée et qu’elle est une chance pour l’Europe. L’annonce d’un « renforcement des frontières extérieures de l’UE » a fait amèrement sourire Fabrice Leggeri, ex-directeur de l’agence Frontex (2015-2022) et témoin direct de la complaisance des autorités envers les ONG et associations immigrationnistes. Ce Pacte asile et migration qui prévoit, au lieu de ralentir drastiquement les flux migratoires, de les « réguler » et de les répartir entre les États membres de l’UE selon « leurs besoins », a bien entendu été soutenu par le gouvernement français. Au Parlement européen, Raphaël Glucksmann, promoteur d’une immigration qu’il juge indispensable, n’a pas voté pour la majorité des textes composant ce pacte. Toujours plus loin, toujours plus fort : il aurait souhaité « une solidarité et une politique migratoire commune » encore plus larges, une répartition obligatoire des demandeurs d’asile entre les pays membres de l’UE, l’absence de « filtrage » aux frontières de l’Europe – et ne parlons pas des frontières nationales, une horreur absolue pour cet euro-atlantiste qui dit se sentir plus à l’aise à Berlin ou à New York qu’en Picardie. Raphaël Glucksmann[2], dont le but est de dissoudre la France dans une mosaïque de territoires européens dépendant d’un pouvoir central bruxellois lui-même aux ordres des nouvelles élites de l’empire davosien, diversitaire et immigrationniste, est actuellement chouchouté par les médias, l’audiovisuel public en tête. Normal : l’oligarchie politico-médiatique promeut un projet qui n’a de sens et d’intérêt que pour les anywhere, ces nouvelles élites mondialistes qui méprisent le peuple français, les Gueux de souche, la piétaille enracinée.


Il y a quelques jours, Aurore Bergé a annoncé son intention d’augmenter les subventions de certaines associations afin que celles-ci puissent recruter plus de personnel pour signaler auprès de l’Arcom « les propos haineux » tenus sur les plateformes internet et les réseaux sociaux. La Fédération des centres LGBTI+, Osez le féminisme, le Planning familial et, surtout, SOS Racisme et l’ADDAM (Association de défense contre les discriminations et les actes anti-musulmans), feront partie de ces indicateurs payés par le pouvoir pour traquer le moindre propos qui pourrait déplaire à la nomenklatura woke, progressiste et immigrationniste. En limitant la liberté d’expression grâce à de nébuleuses notions comme « les contenus haineux », l’opportuniste Aurore Bergé applique à la lettre les instructions du DSA, cet organe de surveillance des services numériques en Europe concocté par le fossoyeur d’entreprises françaises, l’ex-mamamouchi de la Commission européenne, le factotum de Mme von der Leyen, j’ai nommé Thierry Breton. La France, au bord de la faillite, est en train de s’effondrer sous le poids d’une immigration qui lui coûte au bas mot cent milliards d’euros par an. Pendant ce temps, Mme Bergé distribue l’argent des contribuables à des associations progressistes et immigrationnistes réunies en coopérative de délateurs. Quant à l’ancien Haut-commissaire au Plan n’ayant jamais su planifier autre chose que sa carrière…
Des sources d’économies négligées
… 43,8 milliards d’euros. Ce sont les économies que le Premier ministre compte faire faire à l’État français. Pour obtenir ce résultat, aucune mesure annoncée ne concerne l’immigration. En revanche, les retraités les plus « aisés » – ceux qui touchent au-dessus de… 20 000 euros par an ! – vont se faire gruger deux fois : la première avec le gel du montant de leurs pensions, la deuxième avec la suppression de l’abattement fiscal de 10 %. Ouvrons une parenthèse pour signaler les sujets que François Bayrou n’a pas abordés et qui auraient pourtant pu constituer des sources d’économies autrement plus conséquentes que la chasse aux prescriptions d’antibiotiques et la suppression de deux jours fériés. Dans le cadre de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie), l’État a annoncé des dépenses stratosphériques pour développer les énergies dites renouvelables : plus de trente milliards d’euros par an, pendant dix ans. Pour payer la note, le prix de l’électricité va continuer de grimper et d’étrangler les ménages, les artisans, les entreprises. Ce programme nuisible, imposé par l’UE, ne sert qu’à enrichir, d’une manière ou d’une autre, une petite caste d’activistes écologistes, de technocrates bruxellois et d’entreprises allemandes, danoises, espagnoles et chinoises faisant commerce d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques. Par ailleurs, les administrations publiques (État + collectivités territoriales) versent chaque année 16 milliards d’euros de subventions aux associations, y compris celles qui œuvrent à la destruction de la France par tous les moyens possibles – une bonne partie de ce pactole serait assurément plus utile au bon fonctionnement de nos hôpitaux publics ou de notre parc nucléaire, par exemple. L’audiovisuel public, lui, nous coûte 4 milliards par an au bas mot, Mme Ernotte ayant explosé le budget de la télé publique en 2024. Une partie de cet argent sert à payer grassement la directrice de France TV, certaines vedettes journalistiques et des sociétés privées comme Mediawan, société co-fondée par Xavier Niel et l’actionnaire principal du groupe Le Monde (Le Monde, Le Nouvel Obs, Télérama, etc.), le très bien-pensant Matthieu Pigasse – Mediawan produit entre autres les émissions de propagande “C à vous”, “C dans l’air”, “C ce soir”. D’autre part, aux 25 milliards que la France verse déjà dans les caisses de l’UE chaque année, il était prévu d’ajouter 7 milliards à partir de 2026 – dans sa grande sagesse, en ces temps difficiles, le gouvernement français prévoit de n’en ajouter que… 5,7[3] !. Enfin, et pour revenir à notre sujet initial, les coûts faramineux et les effets destructeurs et bientôt irréversibles de l’immigration ne semblent pas devoir faire bouger d’un iota les autorités. Au contraire : depuis 2017, année de l’élection du plus catastrophique de nos présidents de la République, il n’y a jamais eu autant de délivrances de cartes de séjour et le nombre de demandeurs d’asile a explosé, alimentant de facto l’immigration illégale. Comme si cela ne suffisait pas, la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), après avoir jugé en 2024 que toutes les femmes afghanes le désirant pouvaient obtenir le statut de réfugié dans l’Hexagone, vient d’accorder aux Gazaouis le droit de prétendre à ce même statut. “Statut de réfugié” veut dire : obtention sans délai d’une carte de séjour valable 10 ans, inscription directe à la CAF (permettant de toucher le RSA, les allocations familiales, etc.), accès gratuit aux soins via la CMU, gratuité des transports, hébergement social et, bien entendu, rapprochement familial des conjoints et enfants mineurs restés dans le pays d’origine. Tandis que les Français sont appelés à se serrer encore un peu plus la ceinture, les cordons de la bourse publique pour l’immigration n’ont jamais été aussi élastiques. Il devient impossible de chiffrer autrement qu’en dizaines de milliards les dépenses inhérentes à une immigration que personne, au sein des élites, ne souhaite ralentir. La nomination, sur proposition du Premier ministre, de l’archi-immigrationniste Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes, confirme deux choses : la première est que les socialistes restent les rois du grenouillage[4] ; la deuxième est que, quoi qu’il arrive lors de prochaines élections présidentielles ou législatives, le système est si bien verrouillé – à l’intérieur par les juridictions et les autorités administratives ou publiques dites indépendantes (Conseil constitutionnel, Conseil d’État, Cour des comptes, Défenseur des droits, Arcom, etc.), à l’extérieur par les instances bruxelloises (CE, CEDH, CJUE, etc.) qui font la loi – qu’il sera extrêmement difficile de réduire efficacement l’immigration et, par conséquent, de remettre à flot les comptes publics. Tout le monde l’a compris. Sauf François Bayrou qui s’étonne que « la France [soit] devenue le pays le plus pessimiste au monde ».
[1] https://www.bvoltaire.fr/le-faible-taux-demploi-des-immigres-nous-coute-100-milliards-deuros-par-an/
[2] Pour plus de renseignements sur ce personnage, je renvoie à mon papier du 4 juin 2024, Qui est réellement Raphaël Glucksmann ? https://www.causeur.fr/qui-est-reellement-raphael-glucksmann-europeennes-rwanda-georgie-ukraine-284016
[3] À ce propos, Ursula von der Leyen vient d’annoncer « le budget de l’UE le plus ambitieux jamais proposé » pour la période 2028-2034 : 2000 millards d’euros ! Le précédent budget, pour la période 2021-2027, était de 1200 milliards. Le gouvernement allemand juge cette hausse « inacceptable » et a décidé de ne pas soutenir « la taxation supplémentaire des entreprises proposée par la Commission ». Et la France ? Par la voix de Benjamin Haddad, son ministre chargé de l’Europe, la France reprend les propos enthousiastes de Mme von der Leyen et est prête à continuer de saigner ses concitoyens et ses entreprises pour complaire à la techno-structure bruxelloise.
[4] Sur Cnews et dans Le Figaro, Paul Sugy a décrit avec force détails le « système Moscovici » et ce qu’il appelle la « boîte noire totale », à savoir le monde de la haute fonction publique, surtout en qui concerne « les nominations et donc, derrière, les renvois d’ascenseur et les petits copinages ». https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-cour-des-comptes-cimetiere-des-elephants-socialistes-ou-pierre-moscovici-fait-regner-la-loi-de-la-jungle-20250718




