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Roms, uniques objets des municipales ?


Daoud Boughezala  s’interroge sur le fait de savoir pourquoi  « le Rom » polarise-t-il  actuellement le débat public. Il y voit, si je comprends bien, une facilité politique, pour la gauche (Valls, Hidalgo) qui taperait ainsi  sur l’immigration sans toucher à la diversité, et pour la droite qui assouvirait ses pulsions xénophobes sans en encourir l’accusation. Mais si en fait les choses étaient plus simples ? Si nous assistions à une nouvelle irruption du réel que la classe politique engluée dans ses contradictions, n’a plus les moyens de traiter ?

«S’il y a un problème « rom » en France, cela concerne tout au plus quelques agglomérations »  nous dit Daoud. Quelques ? Non, beaucoup. Le chiffre de  20 000 est faux, en réalité probablement plus proche de 100 000, mais on fait semblant. Cette arrivée massive a créé un problème sans solution. L’installation d’un camp Rom, c’est la mise en place d’un système prédateur nécessaire à sa survie. Mendicité, vols, cambriolages, pillages, contre lesquels il est très difficile de se protéger. Les populations aux alentours subissent de plein fouet ce qui constitue  une atteinte insupportable à ceux qui sont souvent déjà défavorisés. Le département où ils sont les plus nombreux est la Seine-Saint-Denis ! Alors que faire ? Intégrer comme disent les belles  âmes, toujours généreuses avec l’argent des autres ? On sait très bien que la machine à intégrer  française ne fonctionne plus. Appliquer la loi républicaine, et réprimer la délinquance en protégeant la population ? Techniquement irréalisable, faute de moyens. Intenter des procédures et démanteler les camps, cloaques insalubres et indignes ? C’est ce que font  discrètement les communes, sachant que les nomades iront s’installer un peu plus loin…. Le piège est refermé.

Et voilà que la commission européenne, avec un sens de l’à-propos confondant, menace la France de sanctions ! Or, au mois de mars prochain, il y a les élections municipales. Il va falloir choisir ceux  dont on considère qu’ils s’occupent de votre vie quotidienne. 60 % des communes significatives de notre pays (plus de 3500 habitants) sont entre les mains de la gauche. Celle-ci étant aujourd’hui à l’Élysée, au comble de l’impopularité, il va falloir trouver des arguments convaincants pour éviter la catastrophe. Et répondre à l’exaspération. Sur le terrain, le déni, ça ne fonctionne pas. Donc, c’est Valls qui s’y colle. Et les rôles ayant été répartis, quelques seconds couteaux moins audibles pour apaiser les belles âmes. Prosaïquement et cyniquement, de la simple politique politicienne.



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