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Au bonheur des bibliophiles


Dans son prologue à la première édition d’Histoire de l’infamie, le prolixe et polymorphe Jorge Luis Borges écrivit que l’acte de lire est « plus résigné, plus courtois, plus intellectuel » que celui d’écrire.

Bibliophiles, collectionneurs et simples curieux pourront profiter de ce week-end qui s’annonce maussade pour déambuler sous les verrières splendides du Grand Palais où se tient le XVIe Salon international du livre ancien. Le Syndicat national de la librairie y expose au long de deux nefs de précieux témoignages du monde de l’imprimé, tandis que la troisième est consacrée à l’estampe et au dessin, par la grâce de la Chambre du même nom.
Avant de se pencher sur les lignes manuscrites, les alphabets gothiques et les prouesses des typographes au temps du plomb, on s’enivre des formats fabuleux d’in folio des XVIIe et XVIIIe siècle, de l’ouvrage soigné d’écrins de cuivre, de couvertures dont la façon et l’ornementation valent à la perle de papier qu’elles protègent des outrages du temps le quolibet d’« objet livre ».

On y découvrira entre autres, au stand Tenschert, plus de trente manuscrits médiévaux enluminés. Au stand de la galerie Saphir, le dessin d’Alfred de Musset représentant la princesse Belgiojoso, célèbre patriote italienne vivant à Paris et dont cette caricature valut à l’écrivain de se brouiller avec la belle. Venu de Boston, Ars Libri présente notamment la revue de presse rassemblée par Alfred Jarry en décembre 1896, lors de la première d’Ubu Roi. Le Petit Parisien notant : « De qui se moque-t-on au Théâtre de l’œuvre ? »

Exemplaires d’écrivains, envois (dont l’édition originale de La Tentation amoureuse d’André Gide à Oscar Wilde), correspondances, l’histoire de la littérature et celle du livre y sont données à voir, à lire, à tous. Quand bien même peu auront les moyens de s’offrir l’un de ces trésors[1. Conférences et visites guidées sont proposées au public. Deux expositions concomittantes animent également les lieux : l’une consacrée à la bibliothèque du Barreau, et l’autre à la Justice.].



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Isabelle Kersimon est journaliste.

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