Accueil Politique La France au François : une élection jouée d’avance ?

La France au François : une élection jouée d’avance ?


Même les plus ermites d’entre vous l’auront remarqué : la France est en pleine campagne électorale, il était donc logique que Causeur y mette son grain de fleur de sel. Bien sûr on ne vous dira pas pour qui voter, ni même pour qui ne pas voter, ce en quoi nous nous démarquerons de nombre de nos confrères du « premier pouvoir », la plupart des médias ayant intronisé François Hollande comme candidat officiel et vainqueur d’avance par KO, nous ramenant aux plus beaux temps du Second Empire.

Nous ne scruterons pas non plus à loupe les promesses, qui, en vérité, n’engagent même plus ceux qui les reçoivent. Il est bien loin le temps où les candidats à la présidentielle se contentaient de nous promettre tous les cinq ou sept ans l’extinction du paupérisme ou l ‘abolition de la peine capitale. « À l’heure de Twitter et de Facebook », comme aiment à l’écrire les plus paresseux de mes confrères quand ils veulent jouer aux contempteurs du siècle, l’imagination a pris le pouvoir en matière de programmes. Certes, il s’agit surtout pour l’instant de rêves enchanteurs d’énarques, tels le retour à l’équilibre budgétaire dans les collectivités publiques, la résorption du déséquilibre commercial avec les pays émergents ou le retour progressif à la TIPP flottante. Mais rassurez-vous, plus l’échéance décisive approchera et plus les sondeurs qui fixent chaque matin la ligne politique des candidats mettront de la fantaisie dans le catalogue. Soyons sûrs qu’il y en aura rapidement pour tout le monde : le nettoyage des abattoirs casher au karcher, la nomination de Stéphane Hessel à Matignon ou le transfert au Panthéon des cendres de Claude François.

Bref, si vous ne croyez ni aux candidats élus d’avance, ni aux promesses de Gascon (j’espère que cette dernière expression ne tombe pas sous le coup des lois antiracistes), rien de tel que notre substantiel dossier de ce numéro 45. Renaud Chenu nous y explique tout le bien qu’il faut penser des sondages, pendant que Muriel Gremillet règle ses comptes avec la campagne sur Twitter.  Jérôme Leroy pronostique la fin du bipartisme au profit du parti unique, une perspective qui n’a pas l’air de défriser plus que ça André Sénik pour qui le consensus entre les candidats du PS, de l’UMP et du Modem est une vraie bonne nouvelle. Elisabeth Lévy, elle, est moins optimiste, c’est peu de le dire : «Nos deux duettistes n’ont pas d’autre politique à proposer pour sortir de la crise que le sauvetage de l’euro assorti d’une longue cure d’austérité pour remettre d’aplomb les finances publiques. Que l’on soit ou non d’accord avec cette politique, force est de constater que cette élection ne sera pas l’occasion de faire un véritable choix ». A noter , en bonus track, l’entretien sans concession entre d’une part Cyril Bennasar et moi-même et d’autre part le mouton noir de l’UMP, Christian Vanneste : un exclu en exclu !

Sinon, comme à l’habitude, ce numéro 45 vous proposera des destinations lointaines comme Athènes en pleine émeute, voire très lointaines comme Pékin, où les hiérarques communistes redécouvrent avec délice l’œuvre de Michel Foucault, voire carrément exotiques comme Epinay sur Seine, où nous avons plongé au cœur de la ZEP, un reportage à déconseiller formellement aux amateurs de certitudes des deux bords.

Côté culture, un long un beau texte de Jean Clair, de l’Académie Française nous contera comment furent inventées les avant-gardes, et Renaud Camus, heureuse coïncidence, nous parlera d’Hubris, le dernier ouvrage de Jean Clair. Au programme aussi : Woody Allen, Eric Zemmour, Olivier Maulin, Robert Doisneau, Matthieu Kassovitz et Pascal Obispo : la liste des artistes et intellectuels scrutés est longue, mais il est possible qu’on ne dise pas également de bien de tout ce monde…

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Moi, je serais vous, je voterais sans hésiter pour un pareil programme…

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Mars 2012 . N°45

Article extrait du Magazine Causeur



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