Accueil Édition Abonné Téléphérique: quand LFI s’en mêle…

Téléphérique: quand LFI s’en mêle…

Villeneuve–Créteil : la mixité suspendue à un fil


Téléphérique: quand LFI s’en mêle…
© Île-de-France Mobilités Aymeric Guillonneau – Région Île-de-France

Dans la « Nouvelle-France créolisée » rêvée par Jean-Luc Mélenchon et ses petits amis, hommes et femmes ne s’assiéront plus côte à côte dans les transports publics.


S’il suffisait de parler de téléphérique pour prendre de la hauteur, cela se saurait. Et si du côté des élus LFI on excellait à s’élever et en même temps élever le débat cela aussi se saurait.

Statistiques alarmantes

La députée mélenchonienne de Seine-Saint-Denis et vice-présidente de l’Assemblée nationale, Nadège Abomangoli, vient de donner une énième illustration de cet état de fait. En cause cette fois la prochaine mise en œuvre du câble C1 entre Villeneuve Saint Georges et Créteil du premier téléphérique d’île de France. Dans un message posté sur X, l’élue monte au créneau pour demander que soient prévues des « cabines en non-mixité pour ce nid à agressions sexuelles. » Et de poursuivre : « la non-mixité c’est ce que réclament souvent celles et ceux victimes de violences sexistes, racistes, homophobes, qui explosent partout. » Et de citer à l’appui de ses récriminations les chiffres, alarmants il est vrai, publiés en mars dernier par l’Observatoire national des violences faites aux femmes. Le nombre de victimes déclarées aurait augmenté de 86% en dix ans. En 2024, les forces de l’ordre avaient eu à enregistrer, il est vrai, quelque 3 374 victimes de « violences sexistes et sexuelles dans les transports en commun », selon l’article du Parisien du 6 octobre consacré à ce sujet. Cela dit, il nous y est précisé également que depuis la mise en service en mai 2022 du téléphérique urbain de Toulouse aucun signalement pour agression sexuelle n’a été enregistré. De quoi, peut-être, calmer un peu les ardeurs séparatistes de Madame la députée.

A lire aussi: Le pari de l’étranger

Évidemment, au vu des chiffres communiqués par l’Observatoire, on ne peut que constater que la situation est des plus préoccupantes. Mais est-ce que le séparatisme sexué pourrait être la solution ? En profondeur, il s’agit d’une affaire d’éducation, de références culturelles, d’état d’esprit relativement au respect auquel a droit tout être humain, qu’il soit femme ou homme. Affaire aussi de vraie politique répressive pour ces prédateurs sexuels, même ceux qui ne feraient que dans la pathétique, la répugnante pratique de la main baladeuse.

Apartheid de genre

Mais il est bien évident que derrière la revendication de la députée LFI d’installer des cabines non genrées se profile une tout autre préoccupation que la sécurité de celles-z-et ceux qui emprunteront ce moyen de transport. Il n’est pas douteux en effet que la démarche s’inscrit, à quelques semaines des élections municipales, dans une stratégie à la fois électoraliste et identitaire. Venant après l’exigence de non-mixité dans les piscines, les salles de sports et autres lieux, cette nouvelle revendication relève bel et bien d’une ambition communautaire visant à instaurer dans le maximum de lieux publics de notre pays la séparation entre femmes et hommes, cette séparation en vigueur là où d’autres lois ont cours qui n’ont, rappelons-le, rien à voir avec les nôtres reposant sur l’égalité des sexes, et la liberté.

Aussi je m’étonne quelque peu lorsque je vois que les élus et responsables s’opposant à la demande de Madame Abomangoli tombent dans le panneau et font semblant de croire que sa seule préoccupation est la sécurité des usagers, en particulier des femmes. L’enjeu est autre, bien évidemment. Idéologique et politique. Et c’est donc sur ce terrain qu’il conviendrait aussi, et peut-être surtout, de combattre cette énième suggestion d’apartheid.

LES TÊTES MOLLES - HONTE ET RUINE DE LA FRANCE

Price: 14,77 €

5 used & new available from 10,78 €




Article précédent Esthétique du gadin
Article suivant Charb: on ne panthéonise pas les anarchistes!
Ex-prof de philo, auteur, conférencier, chroniqueur. Dernière parution : « Je suis Solognot mais je me soigne » éditions Héliopoles, 2025

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération