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Taisez-vous, les Français !


Taisez-vous, les Français !

Le dramaturge Edwy Plenel nous avait prévenus : le débat sur l’identité nationale sera une boîte de Pandore d’où sortiront des serpents. Pour le moment, personne n’a encore été mordu et les déclarations qui lèvent des tabous ou les dérapages qui rassurent les majorités silencieuses et scandalisent les bien-pensants posent la question de notre identité commune de façon bien prudente et bien délicate.

Pourtant, c’est encore trop. Le simple fait de s’interroger dans un débat national sur ce que c’est, aujourd’hui, qu’être Français serait en soi, et avant même que soit apportée la moindre réponse, une initiative stigmatisante et excluante. Sommes-nous prêts à heurter des susceptibilités pour discuter ensemble de ce que nous voulons rester ou devenir ?

[access capability= »lire_inedits »]Nous sommes tous composés d’identités multiples, nous avons tous des appartenances religieuses ou pas, des convictions politiques plutôt nationalistes ou internationalistes, nous avons tous une ethnie, une couleur, une histoire particulière qui plonge nos racines ici ou ailleurs. Toutes ces questions, intéressantes par ailleurs, sont en l’occurrence hors-sujet et ne sont pas de nature à déterminer si untel est plus Français que son prochain. Je me fous de la race de mon voisin comme de ses croyances, je veux savoir sur quel consensus nous pouvons vivre ensemble et si je veux le savoir, si la question a besoin d’être posée, c’est que la réponse ne va pas de soi. Il me semble que c’est cela qui a changé.

Les Français d’hier qui ont reçu des vagues successives d’immigrés n’ont pas eu besoin de pratiquer les accommodements et les apaisements qui semblent nécessaires aujourd’hui. L’exigence d’intégration était la règle non négociable. Après une ou deux générations à se faire traiter de « Polaks », de « Ritals » ou de « youpins » dans les cours de récréation, les nouveaux venus devenaient docteurs en médecine et bien Français.

Aujourd’hui, une hospitalité mal comprise, le respect des différences poussé un peu loin et on dirait que le mot « français » est devenu pour certains synonyme de couille molle. Puisse ce débat être l’occasion de redresser les opinions !

Les jeunes Français noirs et arabes qui « niquent la France » viennent de cultures où l’insulte faite à votre identité ne reste pas impunie. Essayez donc de niquer le Prophète à la Courneuve ou à Alger, vous allez voir ! Nous avons un peu trop fait semblant de ne pas entendre, nous les avons un peu trop excusés parce qu’ils sont pauvres. Nos lâchetés ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Nous pouvons profiter de ce débat pour leur faire savoir qu’être Français, ce n’est pas cela, c’est une identité qui se défend. C’est le plus sûr moyen de leur montrer qu’être Français, c’est respectable, et ainsi remonter dans leur estime.

Quand Hortefeux laisse entendre que « Quand il y en a un, ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes » (je préfère croire qu’il parle des Arabes, car s’il parle des Auvergnats, il est à côté de la plaque et ne sert à rien), tout le monde saisit la pertinence de la remarque, même les antiracistes effarouchés, j’en suis sûr.

C’est une évidence que certains ne veulent pas voir mais si, dans un immeuble, un quartier ou une ville, les immigrés africains deviennent majoritaires trop vite, ils ne deviendront pas Français mais vivront dans une enclave tiers-mondiste au cœur de la nation, et les attestations administratives n’y pourront rien à moins de considérer que l’identité française relève d’un coup de tampon.

Quand, à Evry, on s’inquiète qu’il y ait aujourd’hui plus de Noirs que de Blancs ,mais avec des pincettes (ce qui prouve que nous sommes des gens délicats, car si l’inverse se produisait sur n’importe quelle terre historiquement noire, nous y verrions des émeutes sur l’air de « C’est Patayo ! », mais passons là-dessus), sommes-nous racistes ?

Pas nécessairement. Parce qu’une majorité noire dans une ville française en quelques années ne change pas seulement son faciès mais sa culture. Or, la culture africaine et ses pratiques, avec les résultats que l’on connaît là où elle est dominante, c’est-à-dire en Afrique, nous n’en voulons pas. La corruption généralisée, l’appartenance clanique, ethnique ou tribale qui interdit tout sentiment national, la soumission à la force qui l’emporte sur le respect de la loi, tout cela n’est plus français depuis que nous ne sommes plus gaulois. Ces progrès accomplis par deux mille ans de civilisation et notre volonté d’en préserver les acquis font partie de notre identité nationale.

La France a su être multiraciale en gardant ses particularismes, ses usages, sa culture ; et les Français ne sont pas racistes, mais la France multiculturelle en promotion depuis quelque temps fait naître des inquiétudes dans la population. Lorsque la laïcité, la liberté et l’égalité des femmes, la sécurité des homosexuels ou des juifs, le droit au blasphème sont remis en cause, nous pouvons refuser ces signes d’une régression de notre mode de vie et affirmer que ces pratiques sont contraires à l’identité française.

Et si en cela nous stigmatisons, eh bien tant pis, stigmatisons ! Et que chaque individu se détermine sur ces exigences claires, quelle que soit sa couleur ou sa religion. Après tout, personne n’est obligé de devenir ou de rester français. Certains ne se sentiront pas visés : qu’ils continuent à faire des nems et des ingénieurs en informatique. D’autres le prendront pour eux : ils sont libres, le continent est immense et plein de ressources.

Nous acceptons tout le monde, mais pas n’importe qui ![/access]

Janvier 2010 · N° 19

Article extrait du Magazine Causeur



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Cyril Bennasar, anarcho-réactionnaire, est menuisier. Il est également écrivain. Son dernier livre est sorti en février 2021 : "L'arnaque antiraciste expliquée à ma soeur, réponse à Rokhaya Diallo" aux Éditions Mordicus.

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