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La France, ombre et lumière

Une anthologie bleu blanc rouge plaisante!


La France, ombre et lumière
Yport (76). Image d'illustration Unsplash.

Une anthologie de textes littéraires sur ce cher et vieux pays, présentés par Antoine Gavory (Mercure de France)…


Le goût de la France est un titre plaisant. Philippe Sollers avait publié en 1994 un recueil d’articles intitulé La guerre du goût. Il rappelait que le goût doit s’éduquer comme le cœur et l’esprit, sinon la moisissure s’en empare très vite.

Antoine Gavory D.R.

Il s’agit, ici, de donner le goût de la France à ceux qui ne l’ont pas, ou qui l’ont perdu. Pour cela, rien de tel que de lire cette compilation de textes mettant en valeur les qualités de la France, pays en voie de dilution, à l’image de sa langue.

Il est question de mode, de gastronomie, de paysages, de terroirs, mais également de la mauvaise foi de ses habitants, de leurs émotions vives, de leurs sentiments souvent exaltés, de ce dénigrement permanent dont ils font preuve sans discernement, ainsi que de cette histoire nationale baroque, désormais shakespearienne, qui donne le vertige aux plus tempérés.

Un dîner face au Grand Bé

On découvrira un texte très original de Jim Harrison écrit à Saint-Malo, la cité des corsaires. Sous la forme d’un poème, Jim écrit : « Avant de mourir, il faut que je mange/les trois étages du plateau/de fruits de mer, accompagnés de deux bouteilles/de Sancerre. C’est son dîner qui ramène/Chez lui le chien battu,/la queue mi-haute, mi-basse,/non pas un chien prostitué,/mais des jambes qui trottinent, un ventre vide. » Un dîner face au Grand Bé, où repose Chateaubriand, l’esprit français par excellence, avec un soleil qui tombe derrière l’horizon pour rejoindre l’Amérique et l’idéologie woke. Ce petit recueil, à glisser dans le sac de voyage, doit nous donner l’envie de défendre la France, sa terre et ses morts pour reprendre la formule de Maurice Barrès.

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L’envie également de préserver et de transmettre l’art de vivre à la française, si délicat et, disons-le, inégalé. Parmi les textes choisis par Antoine Gavory, il faut lire celui du discours de Charles de Gaulle, « L’union fait la France ». Le Général s’adresse aux Français à la radio, le 14 octobre 1944. « Nous devons nous unir », dit-il. Puis il ajoute : « Nous voici sortis de la nuit (…) Nous vivons la plus grande époque de l’Histoire de la France. Il faut que ses enfants soient assez grands pour elle. » Ces mots doivent résonner en nous de manière forte. L’époque l’exige. Elle est violente et sera sans pitié pour les pleutres et les collabos.

Une Cadillac offerte par Roosevelt

Dans sa préface, du reste, Antoine Gavory cite un extrait du discours de Jacques Chirac évoquant les rafles du Vel d’Hiv de juillet 1942. « La France, patrie des Lumières et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, lit Chirac, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux (…). »

A lire aussi, du même auteur: La France à l’encan

Je rectifie en disant que ce n’était pas la France qui se rendait coupable de ce crime odieux, mais le maréchal Pétain, roulant en Cadillac offerte par Roosevelt, et Pierre Laval à la tête du gouvernement installé à Vichy, en avril 1942.

La France, elle, se tenait debout, à Londres, depuis le 18 juin 1940. Et sur le territoire hexagonal, elle se nommait « l’Armée des ombres »…

Le goût de la France, textes choisis et présentés par Antoine Gavory, Mercure de France.

Le goût de la France

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Pascal Louvrier est écrivain. Dernier ouvrage paru: « Philippe Sollers entre les lignes. » Le Passeur Editeur.

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