Le maire de Chessy (77) et ses adjoints démissionnent pour ne pas avoir à marier un étranger sous OQTF. Elisabeth Lévy réagit à l’affaire dans sa chronique radio. Nous vous proposons de l’écouter.
Pas de maire, pas de mariage ! Pour éviter d’appliquer une décision de justice absurde qui légitime selon lui une violation de la loi, le maire de Chessy a sorti l’arme nucléaire: lui et ses adjoints ont démissionné de sorte qu’il n’y a plus d’officier d’état civil ni d’ailleurs de pouvoir exécutif dans cette commune de 9000 habitants qui abrite Eurodisney.
Pour Tondelier, soupçonner un mariage blanc c’est raciste !
Mais avant d’en arriver là, Olivier Bourjot avait tenté d’alerter la préfecture et le Parquet de Meaux sur la volonté de cet étranger clandestin prié de quitter la France en 2022 qui, en 2025 a décidé d’épouser une ressortissante européenne. Pour le maire, c’était un mariage arrangé pour obtenir des papiers. Le Parquet affirme de son côté que l’enquête n’a pas prouvé de fraude au mariage. Et mercredi dernier, le juge des référés ordonnait à la mairie de publier les bans.
Nous sommes en présence d’une absurdité, d’un nouveau méfait de l’Etat de droit. Le mariage est un droit fondamental, nous dit la justice. Et visiblement, le droit pour un pays de choisir qui il accueille ne l’est pas. En réalité, l’Etat de droit tel que nos juges le conçoivent (ou l’interprètent), c’est que les individus ont tous les droits et les Etats aucun. S’opposer à ce mariage ce serait être contre l’amour, nous dit l’écologiste Marine Tondelier… On n’a donc même pas le droit d’exiger le respect de nos lois. Un homme qui n’a pas le droit d’être là peut exiger d’être marié : c’est la France open bar !
Robert Ménard attendu au tribunal, les députés à l’Assemblée…
Le maire a-t-il trouvé la parade ? Eh bien non ! Le Parquet aurait pu laisser filer, regarder ailleurs, mais le procureur de Meaux semble très sourcilleux sur le droit des amoureux. La démission du maire, a-t-il averti, ne change rien à l’infraction. Même démissionnaire, l’édile peut être sanctionné. Exactement comme Robert Ménard, le maire de Béziers. Rappelons que ce dernier n’a pas démissionné mais purement et simplement refusé de marier un Algérien sous OQTF. Il a refusé d’accepter le deal que la justice lui offrait en refusant de plaider coupable en échange d’une peine légère. Ceux qui le connaissent ne sont pas étonnés, mais il prend un risque tout à fait réel : il passera en correctionnelle, et, si jamais il tombe sur un magistrat sansfrontiériste, il pourrait écoper d’une peine d’inéligibilité et pourquoi pas une exécution provisoire – c’est à la mode ! Un maire élu triomphalement trois fois pourrait ainsi être mis hors jeu parce qu’il refuse une décision absurde contraire à la dignité de la France. Cette décision de justice signifie qu’une obligation prononcée par l’Etat ne vaut rien. De plus, au bout de trois ans, l’OQTF n’est plus opératoire, parait-il. Sur TF1, le 13 mai, face à Robert Ménard, le président de la République avait parlé de situations ubuesques et souhaité une loi interdisant le mariage d’étrangers en situation irrégulière. Cette loi a été votée par le Sénat. Il est peut être temps de la ressortir des tiroirs. En prime, nous saurons si nos députés ont encore une once de bon sens.




