Les fichés S d’extrême gauche sont dans la rue ! 80 000 policiers et gendarmes sont de nouveau mobilisés en ce jour de manifestations pour tenter de maitriser les débordements…
Je ne vous apprendrai rien en vous disant que, en ce jour du 18 septembre 2025, la chose la mieux partagée par les populations, chez nous en France, n’est autre que la galère.
Grève et manif’ à tous les étages, pour ainsi dire. Si l’on se réfère aux préavis syndicaux et aux prévisions médiatiques, il n’est pratiquement pas un seul secteur de la vie du pays qui ne risque de se trouver, sinon bloqué, du moins, fort perturbé. Comme à l’accoutumée, environ 99% des personnes affectées – emmerdées serait plus proche de la réalité des choses, mais je tiens à rester correct – sont dans l’incapacité totale de faire quoi que ce soit pour résoudre les difficultés incriminées et adoucir le sort des récriminants. C’est ainsi. La sacro-sainte règle du jeu en la matière.
Mais il y a ceux, bien sûr, qui défilent et manifestent. C’est leur droit. Un droit inscrit dans le marbre constitutionnel. Il y a aussi ceux qui cassent, brûlent, saccagent, vandalisent, agressent le policier, le gendarme. « Black bloc » est la dénomination dont on les gratifie depuis quelque temps déjà. J’y vois quant à moi une affligeante résurgence des milices fascistes d’avant-guerre. Pour quel Duce roulent-elles au fond (Peut-être même à l’insu de leur plein gré) ? Poser la question en ces termes revient en gros à y répondre. Interrogation purement rhétorique, donc.
Et puis il y a M. Retailleau, le ministre de l’Intérieur. L’homme en charge de faire en sorte que le bordel XXL demeure dans des limites républicainement acceptables. Tâche délicate. Responsabilité énorme. Ses services envisagent la grande marée. 800 000 personnes. Un presque tsunami en comparaison des 200 000 du tour de chauffe du 10 de ce mois. Parmi cette foule, ces mêmes services redoutent les sauvageonneries de quelque 8000 durs de durs. Dont 2500 étudiants, ces derniers en plus grand nombre, donc, que l’autre fois, puisque les cours dans le supérieur ont repris. Cette hausse s’explique par le fait que l’étudiant en vacances a mille autres choses à foutre que de battre le pavé en beuglant des slogans. Cela est bon pour le temps de l’étude, mais certainement pas en dehors. Il ferait beau voir…
Face à ces perspectives fort peu engageantes, le ministre a procédé à la même mobilisation que la semaine dernière en matière de forces de l’ordre : 80 000 policiers et gendarmes. Pour eux, ce jour est jour de peine. Pis que galère. Insultes, crachats, caillasses, barres de fers, boulons, cocktails machins, poubelles à la volée. Toute la panoplie. Malgré cela, un impératif : rester maître de soi, garder son sang-froid, ne pas offrir au Duce évoqué plus haut et à ses sbires la bavure sanglante qu’ils espèrent tant. Et qui embraserait tout. Cette fois, vraiment tout. On ne le dira jamais assez : ces policiers, ces gendarmes méritent infiniment mieux que le sort, le traitement, la considération que la nation consent du bout des lèvres à leur accorder. À bon entendeur…
M. Retailleau, disais-je.
Eh bien, en sa qualité de gardien-chef de l’ordre républicain, il joue gros. Très gros. Pour tout dire, ce pourrait être son instant, quelque chose comme son heure de gloire. Si lui-même et ses troupes parviennent à maintenir cet ordre républicain, à limiter les dégâts, à éviter les drames, alors il aura été l’homme de la situation, celui qui mérite la reconnaissance des populations. Ce qui ne serait pas d’un mince intérêt s’il venait, lui aussi, à se voir partant pour la lutte finale. Je veux dire, 2027, la quête élyséenne.
L’ironie de l’histoire est que, en poussant à la révolte, à la subversion, en lâchant leurs meutes, M. Mélenchon et ses séides n’auraient fait au bout du compte que dégager encore un peu plus la voix qui pourrait bien le conduire, le ministre du jour, à la magistrature suprême. Ce serait rigolo, non ?… Cela, on l’aura compris, à la condition que les choses se passent relativement bien. Et c’est évidemment ce qu’on peut souhaiter, certes à M. Retailleau, mais avant tout et surtout au pays qui, vraiment, est à des années lumières de pouvoir s’offrir ce genre de chamboule-tout stérile autant que ruineux.
Cela dit, je ne voudrais pas rester sur une note pessimiste. En marge de l’article du Parisien d’hier qui détaillait le programme des douteuses festivités et les mesures arrêtées par le ministère, figurait une réclame de l’enseigne E. Leclerc annonçant le sachet d’endives catégorie 1 de 1kg au prix de 1,89 euros. Voilà, me dit-on, qui va très exactement dans le sens de la mère des revendications du jour, le pouvoir d’achat. Que voulez-vous, par les temps qui courent, le positif, le revigorant, on le déniche où on peut…




