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Un crime sans victime est-il un crime?

La petite Coréenne sur son cheval n’a pas entendu les propos déplacés de Depardieu


Un crime sans victime est-il un crime?
Gérard Depardieu en Corée du nord, 2018. Capture Compléments d'enquête.

Souhaitant faire tomber Gérard Depardieu pour viol, les féministes brandissent la preuve de la vidéo de la gamine coréenne sur son cheval, dont il commente le passage avec des propos grivois. Sauf que la gamine n’a sûrement rien compris des propos salaces de notre Gégé national ! L’idée de micro-agression est tout de même la plus bête de ce siècle bête, ajoutons-y l’idée de crime sans victime…


Encore Gérard. Non, ce n’est pas une diversion qui empêche de parler de l’immigration massive. C’est une preuve supplémentaire de la force qu’ont aujourd’hui les idéologies de dissimulation du réel. Dans l’Union Soviétique des grandes années, il fallait prendre des vessies pour des lanternes, sinon goulag. Au moins la source du mensonge était évidente : l’État et ses innombrables troupes de policiers et de délateurs. Aujourd’hui les bouches du mensonge sont encore plus nombreuses, néoféminisme, immigrationnisme, écologie punitive etc., mais le résultat est le même : la société française est bâillonnée par des idéologues qui ne reculent devant aucune contre-vérité. Ce sont les idéologues de l’anti-France, pour reprendre une expression trop moquée.

Un nouveau concept juridique

Le Figaro, journal pourtant pluraliste comme le prouve l’équilibre qu’il garde entre Israéliens et Palestiniens, a écrit le  22 décembre une grosse bêtise antigérardienne : “Une phrase a particulièrement choqué les téléspectateurs, celle qui serait adressée à une petite fille de 10 ans en train de faire de l’équitation : “Si jamais elle galope, elle jouit”. Laura Terrazas qui écrit sur le soutien à Depardieu de Carole Bouquet (soutien de courte durée) utilise de travers le verbe “adresser”, qui signifie parler à quelqu’un en lui disant tu ou vous, mais sûrement pas elle[1]. Je l’ai déjà écrit dans ces colonnes[2], la petite fille passait au trot, à dix mètres des deux Français, en quoi aurait-elle pu se sentir agressée par des mots qu’elle n’a vraisemblablement pas entendus dans une langue qu’elle ne comprend vraisemblablement pas ? Est-elle aujourd’hui dans une clinique de la riche nomenklatura coréenne (un pays où le peuple crève de faim) entourée de docteurs et de psychologues qui essayent de la soulager du choc produit par les paroles de l’ogre français ? Non. Nous sommes donc en présence d’un crime sans victime, concept juridique entièrement nouveau à qui il faut casser les reins avant qu’il ne fasse d’autres dégâts.

Deux remarques. Étant l’unique défenseur de la GPA dans la droite française, j’ai déjà écrit sur Causeur que celle-ci était un crime sans victime[3]. La mère porteuse ? L’Ukrainienne coulerait des jours heureux dans sa nouvelle datcha s’il n’y avait pas la guerre. L’Américaine a pu offrir à sa famille, fana de Emily in Paris, une visite dans la ville de leurs rêves. L’Indienne a pu acheter un champ à son mari et émerger un peu de sa condition d’intouchable. Le bébé victime ? J’étais à Paris à une réunion organisée par le courageux couple Mennesson, j’ai exposé à l’assistance l’objection qui consiste à dire que le bébé souffre atrocement du changement des voix qu’il entend avant et après sa naissance. Près de moi, une grande belle jeune femme a éclaté de rire : elle fait partie des premiers nés par GPA, elle est heureuse de vivre et ne se rappelle pas avoir le moins du monde souffert du fameux syndrome de changement de voix. Bébé micro-agressé ? L’idée de micro-agression est tout de même la plus bête de ce siècle bête, ajoutons-y l’idée de crime sans victime. Un Américain a écrit un article ironique dans un grand journal new-yorkais, il s’intitule : “Nous avons participé à une manifestation contre les micro-agressions, maintenant allons crier “Mort aux Juifs !” A cette réunion organisée par les Mennesson, il n’y avait que des couples hétéros dont les femmes sont nées sans utérus. Eux souffrent et sont victimes de votre aveuglement et de votre méchanceté. Les scandalisés par la GPA endurent une micro-agression à la lecture d’un article sur le sujet pendant que leur croissant trempe dans leur café, les couples que j’ai vus endurent une douleur profonde, aussi archaïque que l’humanité : la stérilité. Un cœur chrétien comme le mien, croyant d’une religion où un enfant a surgi pour nous sauver, sait compatir avec les vraies douleurs.

Depardieu pédophile ? Bah voyons

Les soutiens de Depardieu mettent maintenant en avant le doute qu’il y aurait sur le montage du fameux documentaire de Tristan Waleckx. Les propos salaces de Depardieu viseraient une femme adulte et auraient été rajoutés frauduleusement sur des images de fillette de dix ans. Si c’est le cas, le Tristan serait encore plus abject que prévu. Pourtant il faut défendre Depardieu même s’il a fantasmé sur la fillette. Le désir sexuel masculin ou féminin, est un produit de nos glandes dont nous ne sommes pas responsables. Mais il y a des moyens de le canaliser, voire d’en éviter toute manifestation. Lewis Carroll ne s’intéressait qu’aux petites filles, il les photographiait, leur écrivait des lettres et des poèmes où il leur recommandait de ne pas grandir. Il n’a jamais été condamné et est mort vierge. “Un homme, ça s’empêche”, c’est la magnifique phrase du père de Camus qui finira par le rendre plus célèbre que son fils. Un pédophile qui s’empêche, qui fait totalement barrage à ce terrible désir, est un homme à qui on devrait élever des statues. Je veux un Lewis Carroll en marbre devant chaque école !

L’écrivain n’est pas devenu prêtre, mais il fut diacre de l’Église anglicane à laquelle il était lié autant par sa famille que par ses activités d’enseignant. Ce qui m’amène à une question d’apparence saugrenue : que serait l’affaire Depardieu dans un monde encore régi par le christianisme ? Entre le tribunal illégitime de l’opinion qui a toujours existé (souvenons-nous de Madame de Merteuil qui devient la risée publique en punition de ses manigances à la fin des Liaisons dangereuses) et les tribunaux officiels de la Justice, il existait, il existe encore pour certains d’entre nous, le tribunal de la Pénitence. Idéal pour juger les crimes privés qui ne tombent pas sous le coup des lois. Gérard au confessionnal… Après tout, il interpréta de façon convaincante un jeune prêtre tourmenté dans Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat. Allez, Gérard, un beau geste, condamne-toi à faire à pied le chemin de ta cachette belge à Saint-Jacques de Compostelle. En buvant de l’eau et au pain sec. Ce qui donnera la plus inattendue des réincarnations, l’ogre énorme devenu un beau vieillard ascétique. Et sur les chemins de France et d’Espagne, tu demanderas humblement pardon à toutes femmes, filles et fillettes rencontrées. Sans la miséricorde du Christ, ce monde est décidément invivable.


[1] https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/actu-tele/complement-d-enquete-est-une-emission-degueulasse-carole-bouquet-dezingue-le-magazine-de-france-2-20231221

[2] https://www.causeur.fr/depardieu-complement-d-enquete-viols-propos-grivois-271350

[3] https://www.causeur.fr/eric-zemmour-ne-doit-pas-prendre-dengagement-contre-la-pma-et-la-gpa-pour-des-raisons-zemmouriennes-230022




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