Y a-t-il un Président à l’Elysée?


De mémoire de République française on n’avait jamais vu ça depuis que les sondages d’opinion existent. Un président comptabilisant seulement 18% de satisfaits ! Circonstance aggravante, son premier ministre, à peine nommé, obtient 40 points de popularité de plus que lui.

Au-delà de ce fossé abyssal, une question simple mériterait d’être posée : si  58% des sondés sont satisfaits de Manuel Valls, pourquoi n’expriment-ils pas un satisfecit au chef de l’Etat qui a su faire le bon choix pour Matignon? On peut raisonnablement penser que c’est parce que les Français plébiscitent à travers Manuel Valls la perspective d’un tournant politique et surtout économique dans la gestion des affaires de l’Etat. Mais pas n’importe quel changement : leur vote aux municipales prouve amplement qu’ils veulent un virage à droite.

Ce qui n’a pas empêché mélenchonistes trotskystes et communistes de réclamer dans la rue, samedi dernier, une inflexion exactement inverse de la politique gouvernementale.

Aux cris de «contre l’austérité la vraie gauche est dans la rue», ils entendaient dire leur colère contre les premières mesures de la politique de l’offre à laquelle l’Assemblée nationale a voté sa confiance. C’est à ces signes de fureur envoyés par une bonne partie de sa base politique que François Hollande devra répondre, tout comme à la gifle que lui a donnée le suffrage universel. Le Président est aujourd’hui comme en lévitation au-dessus d’une mêlée qu’il a lui même provoquée entre une gauche molle à laquelle il a confié la tête du gouvernement et une gauche dure vent debout contre lui.

Quand François Hollande, suivant son penchant naturel, décide de ne rien décider comme il l’a fait pendant deux ans, ça ne marche pas. Quand il choisit enfin de faire des choix, ça ne passe toujours pas. Ni à sa droite, ni à sa gauche. Avouez qu’on a connu des situations plus confortables.



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est philosophe, analyste du discours politique et des idéologies.

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