La publicité de Noël des magasins Intermarché connait un grand succès. Tout le monde nous dit que c’est la preuve que les gens n’aiment pas l’intelligence artificielle, et qu’ils ont envie de manger plus sainement. Mais, on peut aussi voir dans la réussite de ce petit conte une tout autre raison. Quand une publicité n’est pas woke, cela nous change de l’ordinaire et nous ravit…
Le loup végétarien de la publicité Intermarché fait un carton mondial. C’est une publicité qui est devenue le produit, et un conte de Noel devenu un conte de fée pour ses créateurs. Depuis sa sortie le 6 décembre, ce dessin animé de 2’30 a engrangé près d’un milliard de vues dans le monde entier. Et l’engouement est tel que le héros du film, un loup végétarien, sera bientôt commercialisé en peluche, réclamée par nombre de consommateurs.
Panique dans la forêt
Ce loup est d’abord un succès du coq gaulois, puisqu’il a été réalisé sans une once d’IA par Illogic Studio, une société d’animation créée par deux copains d’école à Montpellier qui ont fait travailler 70 artistes pendant six mois. Quant à la bande-son, sans doute essentielle dans le succès, elle est aussi made in France : c’est la chanson de Claude François, le Mal-aimé.
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Je vous fais le pitch. Un loup qui débarque dans la forêt sème la panique chez les animaux. Ils détallent tous en le voyant. « Sympa… » pense-t-il amer et sombre, pas content de se retrouver tout seul. Si tu ne mangeais pas les autres, ça ne se passerait pas comme ça, lui lance un petit hérisson. Plus soucieux de relations sociales que de gastronomie, le loup se met promptement aux carottes-champignons. Et comme dans Astérix, tout finit par un banquet où le loup copine avec l’agneau…
Pas un film woke
Cette apologie du véganisme ne serait-elle pas un peu woke ? Pas du tout – c’est là l’interprétation la plus commune. Moi, je vais vous dévoiler le sens caché du film. D’abord, ce loup n’est pas végan : il mange du poisson, animal qui n’a pas la chance de vivre dans la forêt. Ce n’est donc pas la viande que le loup arrête de dévorer, mais ses semblables qui habitent dans la forêt. Et, ensuite, c’est tout le contraire du wokisme. Il y a en réalité dans ce petit conte une apologie de l’assimilation – à Rome fais comme les Romains. Le loup n’exige pas des autres animaux qu’ils fassent un effort d’inclusion et approuvent son mode de vie. Pour s’intégrer à la forêt, le loup en adopte les codes et les mœurs. Et en renonçant à certaines de ses habitudes, il devient un citoyen de la forêt, égal aux autres et accepté par eux.
Et si Intermarché avait retrouvé la recette du vivre ensemble ?




