Trois réfugiés soudanais aux Etats-Unis vont être dédommagés par la célèbre banque française, a décidé un tribunal à New York.
Entre la fin des années 1990 et 2009, BNP Paribas a exercé des activités bancaires (notamment via sa filiale suisse) permettant au régime soudanais dirigé par Omar Al-Bashir d’accéder aux marchés financiers internationaux. Selon trois réfugiés soudanais aux États-Unis, ce soutien financier indirect a facilité les exactions du tyran, dont le point d’orgue fut le génocide mené au Darfour. Un tribunal civil de New York, accédant à leur demande, vient de condamner la BNP à verser aux trois plaignants la coquette somme de 20 millions de dollars – l’établissement bancaire va faire appel. Il conteste en effet les fondements de la décision : il affirme n’avoir pas financé directement des armes ou milices. À 7 millions de dollars par tête, cela pourrait pourtant bien aiguiser l’appétit des 23 000 réfugiés soudanais, jadis affamés. Une addition théorique à 160 milliards de dollars, soit trois années de chiffre d’affaires de la BNP – autant dire la faillite immédiate. De quoi également ébranler le système bancaire mondial, car – rien qu’aux États-Unis – on dénombre près de 200 000 réfugiés bosniaques, rohingyas, yézidis ou ouïghours. À la clé, une potentielle débâcle financière généralisée pour l’humanité. Après avoir ruiné Birmingham ou miné la démocratie française, la justice occidentale, assoiffée de Bien, poursuivrait-elle la méthodique destruction d’une civilisation qu’elle abhorre ?





