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Le triomphe de l’empire du mensonge

La chronique de Gilles-William Goldnadel


Le triomphe de l’empire du mensonge
Isabelle Defourny, présidente de MFS. DR.

Le fondateur d’Avocats sans frontières désespère de la désinformation pratiquée par France Inter, l’AFP et l’ONU au sujet de la guerre à Gaza.


Je vous le déclare sans ambages : nous vivons sous l’empire du mensonge et l’idéologie est son Premier ministre. Qu’on en juge, à travers quelques exemples saillants que je m’en vais vous livrer franco de port.

Je parle évidemment de la question d’Orient. Je parle d’un pays tellement minuscule, mais dont le peuple est tellement obsédant qu’il est scruté en permanence au microscope.

Au début du conflit, après le 7-Octobre, France Inter, dans sa hâte de diaboliser l’État juif, a repris sans conditionnel la propagande du Hamas, comme s’il s’agissait du Journal officiel et sans en indiquer la provenance. Avocats sans frontières l’a donc fait sanctionner par l’Arcom.

À la suite de quoi, la radio de sévices publics a, à l’instar de l’AFP, cité le « ministère de la Santé de Gaza » comme source fiable d’information. Ce n’est qu’en août 2025 que les journalistes-militants ont fini par préciser que ledit ministère était « administré par le Hamas ».

Le fait de recourir sans recul à une organisation terroriste pour annoncer des bilans humains dans le cadre d’une bataille d’images quasi existentielle constitue un précédent exceptionnel dans l’histoire.

Voilà pourquoi j’affirme solennellement que jamais un conflit n’a baigné aussi profondément dans un océan de mensonges, avec la collaboration active de journalistes-militants, plus intéressés par la satisfaction de leur idéologie anti-occidentale que par la diffusion de la vérité, notion dévaluée sinon périmée.

Deuxième exemple. Voilà qu’un vilain jour, l’ONU estime officiellement qu’il y a « la famine à Gaza ». L’État juif, je l’ai dit, est constamment observé sous une loupe immuable : l’information le concernant est 100 000 fois plus claironnée que lorsqu’il s’agit de la Somalie ou du Soudan (où 24 millions de personnes vivent en état d’insécurité alimentaire permanente pour cause de guerre), mais après tout il ne s’agit que de Noirs faméliques.

Or, dans la grande presse, personne n’estime devoir faire preuve de la moindre circonspection au sujet des allégations de l’ONU. Alors qu’il s’agit de l’organisation internationale la plus viscéralement anti-israélienne, celle qui condamne l’État juif dix fois plus que toutes les dictatures du monde réunies. Alors que l’IPC, l’organisme onusien ayant accompli cette expertise, a discrètement abaissé de moitié ses paramètres chiffrés pour pouvoir décréter plus facilement l’état de disette. Alors, enfin, que les co-auteurs du rapport, Andrew Seal et Jeina Janaluddin, sont des soutiens répertoriés du Hezbollah et des Houthis.

Un avocat chagrin pourrait y voir une escroquerie en bande organisée.

Le lendemain, France Inter balayait avec mépris d’un coup de micro les vaines protestations d’Israël en le tendant à un membre de Médecins sans frontières, faux témoin idéal. Dans mon Journal de guerre, j’ai révélé le rapport accablant d’un ancien président de cette ONG, Alain Destexhe, qui dénonce ses liens avec le Hamas.

Quand l’idéologie règne en maîtresse, les journalistes-militants sous sa coupe sont prêts à toutes les bassesses. Ils ont fait croire que les Américains étaient responsables de l’emploi d’armes bactériologiques en Corée, ce qui fit que le général successeur d’Eisenhower fut surnommé longtemps, notamment dans L’Humanité, « Ridgway la peste ». Même chose pour le Cambodge, où ceux du Monde et de Libé crurent voir les habitants de Phnom Penh danser de joie à l’arrivée des Khmers rouges.

Je ne voudrais surtout pas que les gens de bien le prennent mal, mais la cause me paraît entendue : comme le disait l’excellent Walter Lippmann, un mensonge mille fois répété devient vérité révélée.

Celui-là l’a été un million de fois.

L’empire du mensonge a gagné. Et je me sens un peu perdu.

Septembre 2025 – #137

Article extrait du Magazine Causeur




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