Devant ses militants, Éric Zemmour a rappelé que la ville de Saint-Malo (35), ravagée par les bombardements au sortir de la guerre, un peu comme notre France atomisée, s’est reconstruite en 10 ans seulement. Autre signe encourageant: pour ce nouveau déplacement breton, les antifas ne sont pas parvenus à se joindre à la fête.
Le lieu avait été soigneusement gardé secret jusqu’au dernier moment par les organisateurs. C’est finalement dans une belle demeure du XVIIème siècle que les militants de « Reconquête ! » ont commencé à se retrouver, samedi dernier, à Saint-Malo, pour un meeting de Noël. Ils sont venus de l’Est breton et d’un peu plus loin, pour le passage d’Éric Zemmour dans la cité corsaire.
Reconquête aime les hommes en jupe !
En Bretagne, on assume un folklore celtique. Dans la cour du cossu domaine, un militant, en kilt, a même joué quelques airs de cornemuse. On ne dira pas que « Reconquête ! » n’aime pas les hommes en jupe !
Le vrai clou de la soirée, ce fut le discours d’Éric Zemmour. Arrivé en fin d’après-midi dans la cour, il débute quelques heures plus tard son intervention devant 400 militants, dans une pièce pleine à craquer. Zemmour a salué la gloire et le prestige de la ville malouine, les grandes figures locales, Surcouf et Chateaubriand, et a fait un parallèle entre l’histoire de la cité et le destin possible de la France. Il a rappelé que Saint-Malo avait été bombardée et détruite à plus de 80% par les Alliés en 1944 mais qu’elle a su se reconstruire, non pas à l’identique mais de façon respectueuse de son architecture et de son identité, en moins de dix ans. La France aussi pourrait se redresser très vite, selon le président de « Reconquête ! », à l’aide de quelques mesures efficaces.
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Requinqué par l’air malouin après une ballade sur les remparts, Eric Zemmour était d’humeur optimiste, ce soir, malgré les drames qui se sont accumulés au cours de cet automne, d’Arras à Crépol, en passant par le pont de Bir-Hakeim. Dans cette ambiance morose, il a voulu regonfler à bloc ses troupes. Jamais peut-être l’analyse développée par Zemmour depuis quinze ans n’avait été autant validée par les faits, et dans le pays, l’état des esprits change. Le candidat à la présidentielle arrivé quatrième a tenu à marquer sa différence avec le RN de Marine Le Pen, laquelle refuse de parler de « guerre de civilisation ». Il a en revanche salué – « à la condition que ce ne soit pas que pure communication politique » les premiers mois de Gabriel Attal à la tête du ministère de l’Éducation nationale, « sa défense de la laïcité et des matières fondamentales à l’école ». Plus tard dans la soirée, le président du parti a glissé, en plus petit comité : « La grande différence avec Marine Le Pen lors de la campagne, c’est que j’ai considéré que le vrai adversaire était Mélenchon. Elle a considéré que c’était Macron ». Si le président de « Reconquête ! » a rappelé l’incompatibilité de l’islam et de la République, il a tenu à saluer l’attitude des parents d’Armand Rajabpour-Miyandoab, l’assaillant du 4 décembre, qui se sont complètement désolidarisés de leur fils et ont demandé pardon à la France. Une première, de mémoire de polémiste, depuis le début de la vague d’attaques djihadistes, en 2012.
Les antifas ne se sont pas ramenés pour le dessert
Avant que le meeting ne commence, une certaine appréhension parcourait les esprits de quelques militants. Saint-Malo ne se trouve qu’à 70 kilomètres de Rennes, bastion de l’activisme « antifa ». Dans la capitale rennaise, baigne depuis des années une atmosphère de terrorisme intellectuel. Un militant me montre les images d’un local « Reconquête ! », vandalisé cet automne, avant même son inauguration. « Le lieu avait été tenu secret. Un gars de chez nous a été suivi ». Sur Instagram, les « antifas » font des fiches et balancent des noms des principales figures militantes de droite du coin. Le souvenir du meeting de Zemmour organisé à Pleurtuit – à quelques kilomètres de Saint-Malo – en octobre 2021, était présent encore dans quelques têtes. Un comité d’accueil chaud bouillant de militants d’extrême gauche avait hué le futur candidat et ses sympathisants. À Brest, en juin 2023, les choses sont allées plus loin, avec intervention des CRS et un blessé de chaque côté. Alors, à Saint-Malo, ce samedi, les sections de la gauche locale, PS, LFI et NPA en tête, s’étaient donné rendez-vous à la gare. Environ soixante sexagénaires s’étaient mobilisés ; moins professionnels que les « antifas » rennais, ils ont cherché en vain le lieu du meeting puis sont rentrés chez eux, bredouilles.
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Il faut dire que le gros des troupes antifas de l’Ouest de la France était occupé au Mans, pour contrer une mobilisation de royalistes sarthois qui se tient là chaque année en décembre. Mobilisation qui n’avait pas été annoncée cette année et qui n’a finalement pas eu lieu… En lutte contre une manifestation fantôme, les antifas se sont défoulés sur deux établissements de nuit manceaux, visés, d’après Ouest-France, à cause des prétendues sympathies « d’extrême droite » de leurs propriétaires…
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