Grace à sa carte d’humoriste issu de la « diversité », on laisse ce soi-disant grand défenseur des musulmans sortir des horreurs à la télévision. Sous couvert d’humour, il milite pour un projet de partition de la société.
Yassine Belattar est un humoriste qui brille ces dernières années grâce à de nombreux sketchs qui deviennent, au fur et à mesure que les mois passent, des classiques. En 2018, son sketch « J’appelle au téléphone Albert Chennouf-Meyer – le père du soldat Abel Chennouf tué à Montauban par Mohammed Merah – pour le menacer de porter plainte contre lui pour racisme » déclenche rires et applaudissements mérités lors d’une tournée demeurée mémorable. Son fameux spectacle sur les djihadistes français, « Ils sont comme des enfants qui foutent le bordel à un anniversaire », reste dans les mémoires comme le summum de la transgression drolatique.
Un artiste qui prétend ne pas faire de politique
Tout le monde se souvient des rires déclenchés par son fameux gag à l’adresse d’un ministre considérant que le port du voile ne relevait pas de la tradition française : « Si j’étais lui j’éviterais de mettre les pieds dans le 93 » ou, plus récemment, par sa boutade lancée à une journaliste qui nous coûte les yeux de la tête en protection policière : « Inch Allah en 2020 t’es plus là ! »
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Dans le journal Libération du 17 octobre 2019, Yassine Belattar lâchait quelques-uns de ces traits d’humour dont il a le secret et qui constitueront l’ossature d’un prochain spectacle, que nous attendons avec impatience : « Je suis un artiste, je ne fais pas de politique » et « Il faudra légaliser les musulmans dans ce pays, avant de légaliser la marijuana. »
Le 9 janvier 2020, Yassine Belattar, dans une forme olympique, a éclaboussé de toute sa classe humoristique les spectateurs de cette grande émission d’humour qu’est Balance ton Post ! (émission conduite par un autre maître du rire que le monde entier nous envie, Cyril Hanouna). En face du très triste et effacé Jean Messiha, cadre du RN, et avec le soutien appuyé de sa consœur en humour Raquel Garrido, Yassine a lancé son premier bon mot : « T’es obligé de porter un pin’s de la France (en référence au pin’s du drapeau tricolore que porte Monsieur Messiha sur le revers de sa veste) pour qu’on sache que t’es Français. J’te jure, si t’avais pas le pin’s, tu ressembles à mon cousin du bled ! » (rires du public).
Tête de chameau
Jean Messiha, pincé et manquant visiblement d’humour, fait remarquer que le tutoiement ne s’impose pas : « On n’a pas gardé les cochons ensemble ! » « C’est bien la preuve, répond du tac au tac l’humoriste, que tu es assimilé. Je n’garde pas les cochons, moi, je garde les chèvres. » Et toc ! Raquel Garrido, confirmant la finesse d’esprit dont elle fait toujours preuve dans les nombreuses émissions TV de haut vol auxquelles elle a participé, murmure de son côté : « On veut pas savoir ce que tu fais avec les chèvres… » (rires du public).
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Le pauvre Jean Messiha tente désespérément de sortir de la subtile ornière dans laquelle l’a fait choir un Yassine Bellatar au plus haut de sa forme. Il se lance dans une explication alambiquée et pas drôle du tout que l’humoriste casse d’un trait : « Ça y est ? T’as fini ta pizza ? T’as mis tous les ingrédients ? » (rires et applaudissements du public).
Pendant ce temps-là, s’affiche sur l’écran un des tweets rigolos que Yassine a postés à l’adresse de Jean Messiha il y a quelques semaines : « Votre tête de chameau confirme que vous êtes né du mauvais côté de la Méditerranée. » Comme Monsieur Messiha s’en offusque, Yassine parachève son gag : « Toi tu te lèves le matin en disant “je suis pas arabe” ? Avec la tête que t’as ? » (rires du public) « Messihaaa, tu leur as pas dit au FN, Messihaaaa. »
Jean Messiha (vraiment aucun sens de l’humour) : « T’es un raciste de me dire ça, tu me renvoies à mes origines. » Yassine (en pleine forme, on vous dit) : « Non, ton visage le fait très bien ! » (rires du public)
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À l’heure où nous écrivons ces lignes, malgré nos craintes de voir ostracisé cet humoriste risque-tout et rebelle, aucune plainte ne semble avoir été déposée auprès du CSA.
Ni Clémentine Autain, ni Danièle Obono, ni Rokhaya Diallo (si promptes à rédiger, souvent à juste titre, des pétitions contre le racisme) n’ont levé le moindre petit doigt. Ceci prouve que, Dieu merci, il existe encore en ce bas-monde des gens capables de faire la différence entre le second degré, l’humour, et les propos scandaleusement et ouvertement racistes.
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