Accueil Féminisme Grace à l’ « empouvoirement », néoféminisme et « intersectionnalité » gagnent les milieux culturels

Grace à l’ « empouvoirement », néoféminisme et « intersectionnalité » gagnent les milieux culturels

Du féminisime en art


Grace à l’ « empouvoirement », néoféminisme et « intersectionnalité » gagnent les milieux culturels
Dans le cadre de la cloture du Grenelle des violences conjugales, Jean-Michel Blanquer et Marlene Schiappa au lycée Montaigne, le 28 novembre 2019 © PATRICK GELY/SIPA Numéro de reportage: 00934817_000023

L’empouvoirement est la traduction française de l’empowerment, un concept qui mêle acceptation et revendication de soi, confiance, estime, ambition et… pouvoir.



« Je déclare qu’il faut livrer aux femmes la cité »
dit Anaxagore dans l’Assemblée des femmes, pièce d’Aristophane (392 avant JC) mise au programme des classes préparatoires scientifiques. Et sa copine de renchérir : « Il est temps de se mettre en marche. » Avec La République En Marche, c’est chose faite. La démocratie est aux mains des femmes. Pas les précieuses ni les femmes savantes malmenées par Molière. Pas les bas-bleus comme Germaine (de Staël) que n’aime pas Eric Zemmour. Mais les ultra femmes : les féministes.

La roue des violences de Marlène Schiappa

Voici le règne de l’empowermeuf, l’empowerment, l’empouvoirement. Les femmes  sont partout et régentent tout. Elles ont la main sur l’homme, la maternité, l’enfant, le droit, la langue. Elles sont dans le télévisuel, l’art, le communicationnel. Elles sont à la Chambre et aux JT où elles sont dévideuses de propos à côté. Elles sont avocates et magistrates. Leur compétence ?  Le discours idéologique. Leur chasse gardée : le pouvoir sexuel. Depuis # Metoo, un regard a vite fait de passer, sur la Roue des violences de Marlène Schiappa, du rose au violet au rouge, du sexisme à l’assassinat. Leur work : faire un enfant toutes seules. Les mamans idéales sont les mamans solos ou une lesbienne multipliée par deux. Leur mot d’ordre: à bas le patriarcat ! Vive le matriarcat ! De là, l’empouvoirement du droit avec l’effacement du père: la législation se fait en faveur des femmes devenues sujettes de droit, à part entière, avec extension de leurs droits dans le domaine de la famille. Partout, les femmes sont en pétard contre les hommes dont elles ne peuvent se passer.

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Restait le domaine de l’art où le féminisme doit s’exercer. Grâce la réhabilitation des sorcières, on revisite les contes pour enfants en changeant les pronoms de la phrase finale: « Elles se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». On connaissait les pièces censurées: celle des Suppliantes, trop raciste, et Carmen, trop machiste. Restaient l’opéra, la musique et la danse à idéologiser.

Les dernières digues sont en train de sauter

C’est une femme de gauche, Emilie Delorme, ancienne directrice de l’Académie du festival d’Aix-en-Provence, qui est pressentie pour diriger le CNSMD (Conservatoire national supérieur de musique et de danse), en remplacement de Bruno Mantovani. Pourquoi, direz-vous, Emilie Delorme, première femme à la tête de ce prestigieux organisme ? C’est que son « parcours » est exemplaire : école d’ingénieur, finance, troisième cycle de management culturel, stage à Bruxelles à la Monnaie et atterrissage à Aix. La qualité essentielle pour ce job ? La curiosité d’esprit.

Comme l’écrit Isabelle Barbéris, dans L’art du politiquement correct, les dernières digues sont en train de sauter: « l’idéologie indigéniste et intersectionnelle s’inscrit au sommet de la culture: dans les domaines prestigieux de la musique et de l’opéra. » Si, comme le nom l’indique, le mot veut dire qui conserve les savoirs, en déconstruisant les savoirs, il ne reste plus qu’à transmettre l’idéologie.

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L’idéologie est sans surprise: tout ce qui est joué à l’opéra est sexiste, raciste et oppresseur. Il faut promouvoir la parité et la diversité. S’opposer à la blanchité, au racisé, au racisme d’Etat. Décoloniser. Bienvenue au féminisme intersectionnel. Carmen est un homme comme une autre.

Workshop pour tou.te.s!

On voit d’ici le programme: autant d’hommes que de femmes, de Noires que de Blanches, de soprano que de contralto, de chefs d’orchestre que de cheftaines. D’œuvres de musique blanche que de musique noire, de tam-tam que de violoncelles. Accueil aux talents de tout bord, à l’entrepreneuriat, à la créativité, aux projets !  Aux women workshops.

Faut-il se passer, dans le débat, du deuxième degré ? se demandait, il y a peu, Alain Finkielkraut. La réponse, est affirmative. Mieux vaut aussi se passer du détour par la littérature. Car la littérature est une bombe idéologique. Vous imaginez, de nos jours, le Médecin malgré lui, joué sur une scène de théâtre national ? Passe encore que Sganarelle dise : « …Aristote a bien raison quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon. » On peut recontextualiser. Et applaudissements, quand le voisin, Monsieur Robert, intervient dans la dispute conjugale pour dire son indignation: « Peste soit le coquin de battre ainsi sa femme! » Mais vous imaginez Martine se retourner contre Monsieur Robert, les poings sur les hanches, le faire reculer, lui donner un soufflet en lui lançant : « Et je veux qu’il me batte, moi ! Voyez un peu cet impertinent qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes ! » Imagine-t-on Molière sur un plateau télé face à Caroline de Haas ? Quel sale quart d’heure sans parler des procès à venir ! Qu’Alain Finkielkraut se rassure : avec nos femmes, mieux vaut user du premier degré… si on veut la paix.

L’Assemblée des femmes

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L'art du politiquement correct

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Marie-Hélène Verdier est agrégée de Lettres classiques et a enseigné au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Poète, écrivain et chroniqueuse, elle est l'auteur de l'essai "La guerre au français" publié au Cerf.

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