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Yassine Belattar, le drôle de conseiller d’Emmanuel Macron

Le comique "controversé" doit l'aider à repenser "les quartiers populaires"


Yassine Belattar, le drôle de conseiller d’Emmanuel Macron
Yassine Belattar, mai 2016. SIPA. 00758877_000008

Le comique « controversé » Yassine Belattar fait partie de la fine équipe d’Emmanuel Macron pour repenser les « quartiers populaires ». 


Emmanuel Macron ne manque pas d’humour. Pour réfléchir à la situation des « quartiers populaires » – comprendre certaines cités de certaines banlieues de certaines villes de France -, le président a fait appel à… Yassine Belattar, le comique que Marianne accuse d’alimenter le « déni de l’islamisme ». Si l’on manquait de nuance, on écrirait que c’est bien logique.

Il a beau être jeune et être né dans la très grande banlieue de Paris (Amiens), le chef de l’Etat n’est pas un « jeune de banlieue ». Pour éclairer sa lanterne, il a donc mis en place un Conseil présidentiel des villes qui doit « créer et rassembler des personnes issues des quartiers populaires, de tout âge, de tout profil et animées par un engagement et reconnues pour leur expertise », précise son cabinet. Et comme l’indique le Bondy Blog, Yassine Belattar et « son expertise » faisaient partie des personnes invitées, mardi, à l’occasion de sa première réunion.

Yassine Belattar n’est pas Dieudonné…

Après tout, Yassine Belattar et son « frère » Macron entretiennent d’excellentes relations. C’est vers lui que l’humoriste – dit « controversé » – s’était tourné pour se plaindre du traitement trop injuste que lui avait réservé Marianne dans son article sobrement intitulé : « Yassine Belattar, faux clown et vrai danger ». « Visiblement, c’est une nouvelle guerre que lance ce journal, je suis au fond du trou », a-t-il écrit, par texto, au président qui lui aurait répondu : « T’obsède pas. Continue. Les critiques suivent le talent. » A défaut d’y voir du talent, le magazine y dénonçait son humour racisé, flirtant avec celui de Dieudonné, et l’accusait donc d’encourager « le déni de l’islamisme ».

Une accusation maladroitement justifiée. La journaliste de Marianne avait transformé ses propos, tenus en novembre dernier sur France Info (« Je ne choisis pas mes deuils. Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice, je suis Français. Je suis toujours en deuil quand il y a un malheur sur le territoire français ») en « Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice […] je choisis mes deuils ».

…mais il est CCIF

Non, à la différence de Dieudonné, Yassine Belattar n’a jamais dit qu’il était « Charlie Coulibaly ». Pour s’en prendre à lui, il n’est pourtant pas nécessaire de se compliquer la vie : l’humoriste n’est pas large des épaules quand il s’agit d’islamophobie. En 2015, il était le maître de cérémonie du diner de gala du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) qui, comme chacun sait, n’est pas du tout – mais alors pas du tout – connu pour encourager « le déni de l’islamisme ». Pour lui, c’est simple : « Il n’y a pas de modération dans une religion : on est musulman ou on l’est pas ». Bien inspiré, l’humaniste préféré de Libé s’est aussi illustré en reprochant à David Pujadas de « faire le lien entre immigration et islamisme ». Alors qu’il n’y en a aucun. Mieux, sur France 2, dans le débat qui avait suivi « L’émission politique » de Jean-Luc Mélenchon, Yassine Belattar lançait à Bernard Kouchner, qui avait eu la maladresse de le tutoyer,  une accusation de racisme. Parano victimaire, j’écris ton nom…

Arrêté, en février, pour injure à policier en marge d’un déplacement aux Mureaux (Yvelines) de son chaperon Emmanuel Macron, Yassine Belattar est coutumier du fait : s’il voit dans Manuel Valls « un espèce de Premier ministre sordide », il qualifie Thierry Ardisson d’ « homme en noir qui a mis une chemise brune » (oui, ça veut dire nazi).

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Ceci explique peut-être cela, contre « les fachos » et les « haineux » qui peuplent la France, l’humoriste posait récemment tout sourire aux côtés de l’indigéniste Rokhaya Diallo en signe de pied de nez à Nadine Morano qui l’avait traitée de « Française de papier ». Ce jeune homme courageux est sans doute un exemple pour « les banlieues ». C’est bien l’ennui.



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Journaliste et syndicaliste, Manuel Moreau est engagé dans le mouvement social.

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