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De Nantes à Bordeaux, à travers la France, comment on élève des moutons

Dans les grandes métropoles de l'Ouest, les édiles sont bien trop occupés par les grandes causes sociétales pour s'inquiéter de l'insécurité


De Nantes à Bordeaux, à travers la France, comment on élève des moutons
Le maire de Nantes Johanna Rolland et le maire de Bordeaux Pierre Hurmic © ISA HARSIN/SIPA © UGO AMEZ/SIPA

Il y a un peu plus de dix ans, Nantes et Bordeaux avaient la réputation d’être ce qu’on appelle communément des havres de paix. Il se dit qu’il y faisait bon vivre. En quelques années, ces villes sont devenues cauchemardesques. « Se faire agresser, ça arrive à tout le monde ! » minimise l’adjointe au maire de Bordeaux.


L’insécurité règne et les maires socialiste de Nantes (Johanna Rolland) et écologiste de Bordeaux (Pierre Hurmic) ne semblent pas prêts à reconnaître cet état de fait et à le combattre. Ils ont d’autres priorités, des priorités sociétales.

Johanna Rolland, maire de Nantes, a toujours tenu un discours immigrationniste ; elle est pour un accueil inconditionnel. En 2014, après les premiers coups de feu sur fond de trafics de drogue et de délinquance inhérents à la présence accrue de migrants dans les quartiers dits populaires, elle prend la décision de… ne rien décider. Au fil des ans, la délinquance s’accroît, les agressions sexuelles se multiplient. Le 24 septembre 2022, une femme est violée par deux Soudanais. Les Nantais sont sous le choc et les langues se délient : les témoignages affluent, les commerçants se plaignent de l’insécurité grandissante, l’association S2N (Sécurité nocturne Nantes) organise un « Rassemblement citoyen contre l’insécurité ». La maire de Nantes ne réagit pas, elle est occupée : elle prépare le « mois des fiertés ». « La lutte contre les discriminations LGBTQIA+ c’est toute l’année à Nantes. Mais le beau mois de juin est le moment idéal pour porter bien haut le drapeau arc-en-ciel », annonce « fièrement » le site municipal (Nantes Métropole et Ville). Tandis qu’il devient impossible pour les Nantaises de se promener seules le soir dans les rues de la ville, la municipalité demande à ses concitoyens de pavoiser leurs balcons de drapeaux arc-en-ciel (offerts par la mairie) « en signe de ralliement et de bienveillance ». Une « Pride » est organisée, bien entendu, et un festival CinéPride projette un documentaire de Paul B. Preciado. La bibliothèque municipale de Nantes met en valeur des ouvrages édifiants : Sortir de l’hétérosexualité, Le prix à payer : ce que le couple hétéro coûte aux femmes, Déprivilégier le genre, Transfuges de sexe, L’art du drag, etc.

Des élus qui ne vivent pas dans le même monde

Mme Rolland vit sur une autre planète. Incapable de voir et donc de résoudre les véritables problèmes gangrénant sa ville, sa priorité est maintenant de « faire de Nantes la première ville non sexiste à 10 ans », projet qui passe par la création d’un centre d’accueil des femmes victimes de violences mais surtout par « la féminisation des noms de rues […] l’éducation à la vie affective, la lutte contre le tabou des règles » (Site Nantes Métropole et Ville). Des « Journées du Matrimoine » sont prévues et le « dégenrage » des cours d’école ainsi que des sorties permettant « de sensibiliser les enfants à la question de genre » sont dans les tuyaux.

Johanna Rolland est une caricature de la gauche actuelle, mélange de compromissions avec un parti écologique radical et des associations d’ultra gauche distillant les idéologies wokes, et de déni de la réalité, en particulier pour tout ce qui concerne les liens évidents entre délinquance, immigration et perte d’autorité face aux groupes de pression associatifs et politiques d’extrême gauche. Désignée, en février dernier, première secrétaire déléguée du PS, c’est-à-dire numéro 2 d’un parti moribond qui ne doit sa survie qu’à son allégeance à l’extrême gauche insoumise et écologiste, Johanna Rolland s’est réjouie sur France Info d’un « accord de rassemblement (au sein du PS) dans la clarté » – l’aveuglement jusqu’au bout.

Un mois et demi pour les LGBT

À Bordeaux, ce n’est pas mieux. Pierre Hurmic, maire écologiste de la ville, rivalise avec Sandrine Rousseau et Éric Piolle dès qu’il s’agit de dire ou de faire des âneries. On se souviendra par exemple de sa décision de supprimer l’ « arbre mort » de Noël devant la mairie.

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Comme toutes les municipalités progressistes, Bordeaux n’échappe pas à la propagande woke et, tout particulièrement, transgenre. Dans le cadre du « mois des fiertés » – lequel dure un mois et demi à Bordeaux, du 17 mai au 30 juin ! – un programme chatoyant attend les Bordelais : entre autres, au Marché des Douves, une exposition de « portraits de personnes trans inspirantes ». Des « séances d’écoute musicale commentées de musiques constitutives de la culture Queer (ou LGBTQIAP+) » seront proposées le 24 juin à la Bibliothèque Bacalan. Le lendemain, un “Bingo drag show” est prévu dans un square de la ville : « Poils, boules et paillettes pour un dimanche plein d’amour », annonce sobrement le site municipal. Au milieu de cette débauche de grand n’importe quoi, Pierre Hurmic ne pouvait bien sûr pas prévoir la terrible agression qu’ont subie une dame âgée de 73 ans et sa petite-fille de 7 ans le 19 juin dernier. Comme toutes les villes de France, Bordeaux connaît une augmentation des agressions violentes. Libération, sans le vouloir et avant rétractation et effacement orwellien sur son site, a validé cette sinistre réalité : « Un vol à l’arraché comme il s’en produit des dizaines chaque jour en France ». Suite à cette agression que le public aurait ignorée si une vidéo n’avait pas circulé sur les réseaux sociaux, le maire bordelais a déclaré ne pas vouloir « commenter les réactions indécentes et indignes » et en a profité pour ne rien dire du tout sur l’insécurité grandissante dans sa ville et dans les autres villes de l’hexagone, ce qui est d’autant plus regrettable qu’il est le président, depuis octobre 2022, du Forum français de la sécurité urbaine. Mais bon, comme l’a déclaré récemment Françoise Frémy, sa maire adjointe : « Se faire agresser, ça arrive à tout le monde ! » Alors, comme à Nantes, la mairie de Bordeaux tient d’abord à célébrer le « matrimoine », à expérimenter un « budget sensible au genre », à féminiser les noms des rues de la ville, à réduire la place des voitures et augmenter celle des « mobilités actives », à végétaliser les cours d’école et créer des « fermes urbaines ». Les enfants n’échappent pas à la propagande : « Au conseil municipal des enfants de Bordeaux, les 62 conseillers âgés de 9 à 11 ans sont à fond sur la thématique de l’écologie ! », assure joyeusement le site d’information “ActuBordeaux”.

La récupération politique, le vrai danger selon ces maires de gauche

Après l’agression de cette vieille dame et de sa petite fille, Mme Borne a, elle aussi, dénoncé le risque de récupération politicienne. Et puis ? Et puis rien. Comme les maires de Nantes et de Bordeaux, elle a d’autres priorités que la sécurité des Français en tête. Parmi celles-ci, l’écologie, bien sûr, ou plutôt l’écologisme, cette idéologie mortifère qui envahit tout, y compris l’Éducation nationale. L’école n’est plus qu’une garderie dans laquelle la transmission du savoir a été remplacée par le contrôle social et par l’éducation aux idéologies, écologisme et transgenrisme en tête, permettant ce contrôle. Ainsi, nous apprend Libération qui s’en pourlèche ses babines progressistes, Elisabeth Borne et son ministre de l’Éducation nationale réfléchissent à « un référentiel de compétences à acquérir au cours de la scolarité »   « bien s’alimenter, trier ses déchets, comprendre le changement climatique… »et à une évaluation du « savoir vert » des élèves de 3e en vue d’obtenir une « certification écolo ». Nul en français, mauvais en maths, ignorant de l’histoire de son pays mais imbattable dans l’usage de la novlangue inclusive, le tri des poubelles et les mille et une manières de se « dégenrer » et d’accueillir l’Autre, tel est l’élève idéal, le citoyen de demain, le mouton décérébré que nos élites politiques appellent de leurs vœux et espèrent pouvoir tondre jusqu’à l’os.

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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