Accueil Culture Kirk Douglas: « Je ne trouve pas la vertu photogénique »

Kirk Douglas: « Je ne trouve pas la vertu photogénique »

L’acteur a collectionné les rôles ambigus, voire franchement répugnants


Kirk Douglas: « Je ne trouve pas la vertu photogénique »
Krik Douglas en 1970 © MARY EVANS/SIPA Numéro de reportage: 51369922_000004

« I’ve always been attracted to characters who are part scoundrel : I don’t find virtue photogenic » (j’ai toujours été attiré par les personnages qui sont en partie des crapules : je ne trouve pas la vertu photogénique), racontait Kirk Douglas au New York Times en 1984. Je ne reviendrai pas sur la filmographie de cet immense acteur, mais le fait est qu’il fut toute sa vie fidèle à ce principe. Du reporter cynique de Ace in the hole au cowboy rebelle de Lonely are the Brave en passant par le Doc Holliday de OK Corral, tueur tuberculeux, ou le Einar borgne des Vikings (ah, la scène où il coupe l’une après l’autre, à la hache, les tresses de la femme adultère !), l’acteur a collectionné les rôles ambigus, voire franchement répugnants.777full-jo-van-fleetLa manière dont Doc Holliday traite Jo van Fleet dans OK Corral a de quoi indigner les pratiquantes de MeToo. Et Elisabeth Threatt, qui joue si bien l’Indienne dans The Big Sky, n’a plus rien joué après — peut-être parce que Douglas lui a tanné les fesses à coups de ceinture, comme il le raconte dans le Fils du chiffonnier. C’est très mal, bien sûr — même si, dit-il, c’était à sa demande. Ça ne se fait pas, enfin, Kirk !

Même quand il était du côté du Bien (dans Spartacus par exemple, où des Américains jouent les esclaves révoltés, pendant que des Anglais ont été recrutés pour jouer les Romains esclavagistes — ce n’est pas anodin), il tue avec une férocité qui laisse planer plus qu’une ambiguïté en nos temps de mansuétude généralisée où nous épargnons l’adversaire à terre afin qu’il nous poignarde dans le dos.

Bien sûr, ce n’est pas l’acteur qui choisit de donner au personnage tel ou tel caractère. C’est au scénariste et au réalisateur — encore que Douglas fût connu pour intervenir dans la construction du personnage, quitte à faire modifier des pans entiers de scénario ou de dialogue. Quand Dalton Trumbo, qui en avait bavé, écrit Spartacus à la demande expresse de Douglas, il sait qu’on ne doit laisser vivants ni les Romains ni les maccarthystes vaincus. Sinon, retour de bâton rapide, crucifixion du héros et élection de Nixon, qui fut un pilier de la Commission des activités anti-américaines…

Ce qui nous amène aux bons sentiments qui dégueulent de tous les côtés en ce moment, comme la foule autrefois sortait des…

>>> Lire la suite sur le blog de Jean-Paul Brighelli <<<



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Haro sur M le maudit!
Article suivant Le footballeur s’était levé du pied gauche
Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération