Accueil Politique Marche contre « l’islamophobie »: une nouvelle défaite de la pensée

Marche contre « l’islamophobie »: une nouvelle défaite de la pensée


Marche contre « l’islamophobie »: une nouvelle défaite de la pensée
La manifestation controversée du 10 novembre, à Paris © ISA HARSIN/SIPA Numéro de reportage: 00931710_000035

 


L’islamophobie, cette pièce manquante du mur des cons


La chute du Mur de Berlin – dont on célèbre le trentième anniversaire de la chute ces jours-ci – avait fait espérer que les idéologies promettant un avenir radieux pour une humanité désemparée, allaient être remisées dans le placard aux vieilleries dangereuses. Après avoir subi fascisme, nazisme et communisme sous toutes leurs variantes, l’humanité, lasse et fatiguée de tant de niaiseries criminelles allait essayer de penser autrement, en dehors de catégories totalitaires, en dehors d’utopies créant l’enfer alors qu’elles prétendaient ouvrir les portes du paradis. On est hélas obligés de constater que l’histoire ne donne aucune leçon et que par des ruses dont seule l’espèce humaine a le secret, le désir de croire, la quête éperdue de sens, l’envie de transcendance, reproduisent à l’infini de nouveaux dispositifs de pensée, tous prêts mettre au bûcher ceux qui ne s’y sont pas soumis.

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Questionnements islamophobes?

La dernière aliénation menaçante sous nos latitudes, est née du troisième monothéisme, (troisième dans l’ordre historique d’arrivée) c’est à dire l’islam, et de la lecture que certains font des préceptes de son texte fondateur. Le Coran ayant supposé avoir été dicté par dieu à son prophète, ce texte ne saurait être amendé, corrigé, interprété. Tels sont les termes qui induisent le débat actuel sur l’islam en France et dans l’espace européen. Avec une étonnante mauvaise foi intellectuelle, certains prétendent que le commentaire critique de l’islam, relève du racisme. Être craintif, méfiant à l’égard d’une religion dont la profession de foi, « allah akbar », accompagne tous les égorgements, tous les crimes commis en son nom,  serait être raciste. Quelle est cette pensée fausse qui assimile la critique d’un système de pensée avec le rejet de ceux qui en sont les adeptes. Être islamophobe, signifie la crainte de l’islam. En quoi cette attitude serait-elle raciste ? Être anti nazi ne signifiait pas la haine des allemands et être anti communiste ne signifie pas un projet de mise à mort de tous ceux qui trouvaient un charme particulier au goulag soviétique. Par contre le système communiste ne s’est pas privé d’exterminer par millions ses opposants, en URSS, en Chine ou au Cambodge et ceci au nom de l’émancipation du genre humain. Que nous propose l’islam politique sinon de liquider tous les Juifs, tous les Croisés et les mécréants qui les accompagnent. Il paraît inutile de dresser la liste des crimes de masse, commis depuis la révolution islamique en Iran, dont les premières victimes furent tous les démocrates de culture musulmane, en Iran, en Algérie. Faut-il ensuite rappeler les fatwas lancées contre Salman Rushdie, contre Robert Redeker, ou contre Philippe Val, coupables d’avoir pointé tous les signes d’intolérance développés dans le Coran? Faut-il rappeler la décennie noire en Algérie quand tout intellectuel vivait sous la menace mortelle des GIA ? Etaient-ils islamophobes, tous ceux qui sont tombés pour avoir osé penser par eux-mêmes ? Faut-il rappeler le 11 septembre 2001 ? Faut-il dresser la liste de tous les attentats commis en France, au nom de l’islam,  en 2015?

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Est-ce être raciste que de considérer que des systèmes de pensée, des mentalités, issus du monde musulman, de culture musulmane développent une intolérance particulière à l’égard de « l’autre », du Juif ou de la femme ? Peut-on s’interroger sur ces questions ?

Comment comprendre cette incroyable culture du ressentiment entretenue contre la France, par des personnes issues de la troisième ou quatrième génération née en France, après l’indépendance des pays de leurs parents, se définissant comme « indigènes » dans la République ? Cette culture du ressentiment fabrique autant de schizophrènes que de délinquants. Délinquants parce devenus schizophrènes culturels, recherchant dans une identité haineuse du pays où ils sont nés, une raison d’être. S’agit-il seulement de problèmes sociaux, de déclassement, de pauvreté ? Quelle est la part « musulmane » de ces attitudes, sinon celle qu’il faut aller chercher dans la vision islamique du monde partagé entre territoire de la guerre, territoire islamique ou territoire à conquérir. Quand un humoriste s’affirmant musulman (s’agit-il d’un oxymore ?), par ailleurs ex conseiller pour la ville auprès du Président de la République, déclare qu’il « déconseille au ministre de l’éducation nationale, de se rendre dans le 9-3 », quelle est son inspiration ? Le 9-3 serait-il un territoire perdu dans la République ou bien déjà une « terre de conquête » ? Est-ce être raciste que de considérer que ce type de discours qui clive entre les origines et les territoires est générateur de guerres civiles du troisième type et que les « indigénistes», « décoloniaux » – organisant des rencontres « interdites aux blancs »- sont les promoteurs d’un racisme d’autant plus pervers, qu’il prend appui sur un statut imaginaire de victime « racisée » au nom de son appartenance religieuse, de sa couleur de peau, de ses habitudes culturelles.

L’indigénisme contre l’universalisme

Loin de développer une recherche d’universalité, ces « indigènes » rejouent une guerre d’Algérie sans fin, mettant dans le même sac ethnique tous les « blancs », leurs oppresseurs.

C’est ce que développe à longueur de pages Houria Bouteldja, la porte-parole emblématique de cette vision du monde. S’il  y a un racisme en cours dans nos banlieues, il faut aussi aller regarder du côté de ceux qui ont pour projet de « niquer la France ». Nous n’analyserons pas ici tous les textes de rap de Médine, toute la poésie de Mehdi Meklat… si tendres pour le « vivre-ensemble ».

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La mauvaise farce de la dénonciation de l’islamophobie considérée comme un racisme est une imposture intellectuelle.

Que des intellectuels soucieux du mot juste autant que du concept raffiné soient promoteurs de ces appels aussi haineux, mais tous oints de bienveillance, que ceux qu’ils dénoncent, alimentent un nouveau moment de la défaite de la pensée, déjà pointée par Alain Finkielkraut. Cette inquiétude, est-elle si réac que ça ?

Quelle société invivable est-on en train de mettre en place ? L’hydre islamiste ne
sera pas vaincue si l’on n’est pas capable d’avoir les yeux simultanément grands
ouverts sur ses divers masques autant que sur nos couardises, incapables de voir le
réel et de le nommer.

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Jacques Tarnero est essayiste et auteur des documentaires "Autopsie d'un mensonge : le négationnisme" (2001) et "Décryptage" (2003).

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