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Chevènement l’indomptable, ce soir sur LCP

Un retour sur la longue et intéressante carrière politique de Jean-Pierre Chevènement


Chevènement l’indomptable, ce soir sur LCP
Jean-Pierre Chevènement en 2016 © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

Ce soir sera diffusé sur La Chaîne Parlementaire un documentaire intitulé « Chevènement l’indomptable ». C’est David Pujadas et Emilie Lançon qui s’en sont chargé.



C’est la première fois qu’un tel document est réalisé sur celui qui a fêté cette année ses quatre-vingts
printemps – nous devrions plutôt dire hivers, tant par la rigueur climatique de sa (notre !) Franche-Comté natale, que par le chemin semé d’embûches qu’il a emprunté en politique. 

Nous avons eu la chance de le visionner en avant-première et nous pouvons d’emblée encourager les lecteurs de Causeur à le regarder. En visitant ainsi la vie politique de Chevènement, c’est finalement toute la Ve République qui est revisitée. Chevènement entre en politique au sein de la SFIO alors que le Général de Gaulle est à l’Élysée et il ne quittera plus dès lors le Citoyen français.

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La narration de la vie de Chevènement s’articule autour d’un évènement-pivot : l’accident anesthésique qui l’avait plongé dans le coma début septembre 1998 alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Viennent s’ajouter de nombreux extraits d’entretiens avec le principal intéressé, bien-sûr, mais aussi de personnalités qui l’ont bien connu, aussi différents qu’Hubert Védrine, Jacques Attali, Natacha Polony, Ségolène Royal, Daniel Vaillant, Louis Gallois, et notre confrère de l’Est Républicain Jean-Pierre Tenoux.

Le « Che » a la démissionnite aiguë

Il y est rappelé l’immense influence de l’ex-maire de Belfort, entre ses trois démissions retentissantes dont chacune d’entre elles envoie un message toujours d’actualité, son rôle stratégie dans la conquête du pouvoir de la gauche, jusqu’à l’invention du mot « énarque » ou du logo du PS dessiné avec Motchane sur un coin de table (le poing symbolisant la lutte et la rose le rêve).

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Évidemment, le documentaire explore aussi la fameuse campagne présidentielle de 2002, la seule où il ait été candidat. Troisième homme qui voulait « être le premier », l’espace d’un hiver, Chevènement – on le sait – finira juste au-dessus de la barre de 5%. Rendu responsable de la défaite de Lionel Jospin – Daniel Vaillant réitère d’ailleurs l’accusation dans le film – ce n’est pas l’accusé qui y répond mais Ségolène Royal, qui remet l’église au milieu du village. Étonnante Ségolène Royal dans ce film, qui se trouve beaucoup de traits communs avec son ancien collègue et notamment lorsqu’elle affirme « Moi aussi on m’a traitée de réac’ ». Faut-il voir dans la candidate socialiste de 2007 un léger regret de ne pas l’avoir davantage écouté cinq ans plus tard, plutôt que de tenter un équilibre improbable entre le Lion de Belfort et Bernard-Henri Lévy ? En tout cas, le téléspectateur se demandera à juste titre si elle-même n’a pas glissé ce fameux 21 avril un bulletin Chevènement dans l’urne.

Le mythe d’un Philippot proche de Chevènement

On regrettera l’importance excessive donnée par les auteurs à Florian Philippot. Non, ce dernier n’a pas « côtoyé » Chevènement, comme l’assène Vaillant. Non, on ne pouvait pas le mettre sur le même plan que Natacha Polony, comme le fait la réalisatrice. Polony assistait Max Gallo à la Cité Paradis au siège de campagne. Philippot a monté un comité minuscule à HEC et distribué quelques tracts. C’est bien peu pour lui accorder le crédit d’une telle légende. À la décharge du document, c’est ce que tout le monde fait sans vérifier depuis que Philippot est apparu au grand public en entrant au service de Marine Le Pen il y a une dizaine d’années.

En fin de documentaire, Hubert Védrine a une phrase que nous qualifierons de lumineuse : « Il vaudrait mieux que ce courant [celui qui privilégie la Nation, l’Histoire, l’Identité] soit incarné par des Chevènement de demain, plutôt que par des extrémistes ». Nous espérons, cher Hubert Védrine, qu’il n’est pas déjà trop tard.

Alors que Jacques Chirac, son aîné d’un septennat, vient de quitter la scène et que de nombreux reportages lui sont consacrés, une petite respiration sur l’autre rive politique pourrait donc être plaisante pour le téléspectateur féru de politique. Le documentaire sera suivi d’un débat auquel participeront Marie-Françoise Bechtel, Arnaud Mercier, Jean-Christophe Cambadélis et David Pujadas.

Chevènement l’indomptable, lundi 30 septembre 2019 à 20h30 sur LCP Canal 13 de la TNT



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