Si la réalité dépasse parfois la fiction, c’est que la fiction précède souvent la réalité. La littérature prévoit l’avenir. Cette chronique le prouve.
« Notre pays a été parmi les tout premiers en Europe, il va le redevenir », a assuré Jean-Michel Blanquer, lors d’une conférence de presse organisée après la publication de l’étude Pirls, qui a testé en lecture les élèves de CM1 et a donné des résultats catastrophiques pour la France, dernière de la classe européenne.
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Le ministre de l’Éducation a raison de se mettre en colère en fustigeant l’« inégalité entre nos élèves », qu’un certain nombre d’expérimentations pédagogiques hasardeuses, depuis des décennies, a perpétuée. Mirabeau, comme tous les révolutionnaires français, avait déjà compris l’enjeu décisif de l’apprentissage de la lecture dans l’un de ses discours au titre très moderne puisque c’est, déjà, un « Discours sur l’éducation nationale » : « Ceux qui veulent que le paysan ne sache ni lire ni écrire se sont fait sans doute un patrimoine de son ignorance, et leurs motifs ne sont pas difficiles à apprécier. Mais ils ne savent pas que lorsqu’