Arrive un moment où le spectacle donné par certains membres du gouvernement et de l’Assemblée nationale n’est plus supportable…
Il y a un moment où le spectacle donné par certains membres du gouvernement et de l’Assemblée nationale n’est plus supportable pour les citoyens d’un pays comme le nôtre. Un sondage IFOP annonce que 85% des Français estiment et regrettent que l’autorité disparaisse dans tous les domaines. Les enfants eux-mêmes veulent des parents et des profs plus autoritaires ! Un paradoxe quand (presque) plus personne ne respecte rien, ou n’obéit. Mais comment pourrions-nous reprendre notre pays en mains, si l’exemple supposé venir de haut nous tire vers le bas ? C’est un découragement qui gagne toutes les institutions privées ou publiques, individuelles ou collectives. Jamais un chef d’entreprise, du plus petit commerce à l’entreprise du CAC 40, ne tolèrerait des comportements comme ceux que nous inflige le Landerneau politique. Les huissiers seuls ou presque ont de la tenue ! Neuf Français sur 10 veulent le rétablissement de l’ordre et considèrent que c’est une priorité, cela n’a l’air de troubler personne…
Doigts d’honneur et beuveries à l’Assemblée nationale…
Nous ne supporterions jamais dans nos entreprises, nos réunions ou nos conseils d’administration, ce mépris du savoir-vivre, ces invectives grossières, ces gestes déplacés. Il ne s’agit pas de montrer du doigt ceux qui peuvent avoir des moments de colère, mais il s’agit de prendre de vraies mesures de discipline simples et immédiates pour les fortes têtes, cancres de la République. Un règlement impératif et sans exception qui inflige une sanction instantanée et incontestable. Comment laisser passer sans réagir, et tolérer d’avoir autant de mises en examen au sein du gouvernement ? Pas grave ? Alors, pourquoi sont-ils en examen ? [1] Des caprices de magistrats ? Une justice politisée sans contre-pouvoirs ? Il faut accepter que le talentueux (par ailleurs) ministre de la Justice n’a probablement pas sa place comme Garde des Sceaux, car on ne peut à ce grade avoir le moindre doute sur celui qui incarne la respectabilité, muni du glaive et de la balance…
A lire aussi: Affaire des doigts d’honneur: même les braillards de LFI peuvent désormais fustiger la mauvaise conduite de la majorité!
Les chefs d’entreprise et les salariés, c’est-à-dire nos concitoyens, sont très inquiets de cette dégradation. Devant ces turpitudes médiatisées, nous patrons, appuyés par nos collaborateurs qui supporteraient encore moins cet état de chose dans leur boîte, prendrions dans nos entreprises des mesures disciplinaires immédiates comme le blâme ou la mise à pied, voire le licenciement.
Nous apprenons aussi sans broncher ce qui se passe par ailleurs dans les coulisses de l’Assemblée, stupéfaits de savoir que la buvette de l’Assemblée nationale est un lieu « convivial » ouvert tard le soir, ce qui permet de se détendre en en sortant… éméchés ! Mais comment admettre cela, madame la Présidente de l’Assemblée nationale ? Faites preuve d’autorité: pas d’alcool ou alors en quantité très limitée à l’heure des repas par exemple ? Il y a besoin d’une loi pour ça ? N’est-ce pas de votre responsabilité de faire immédiatement cesser cet état de chose ? Dans nos entreprises, l’alcool est interdit ! Tout juste une coupe de champagne lorsqu’on fête un évènement ensemble et avant de repartir chez soi. C’est indigne ! Pas question d’en sourire surtout au moment ou un dangereux « fait divers » nous montre les ravages de l’alcoolémie. N’avez-vous pas le pouvoir de faire un règlement sévère ou d’appliquer celui qui existe ? C’est simplement ce qu’on appelle l’AUTORITE, mieux le courage ; ce n’est pas parce qu’on est élu que l’on doit échapper à la bienséance, nous n’avons pas élu des voyous pour insulter leurs acolytes, des élus qui oublient que leur devoir d’exemplarité et le poids de leur responsabilité sont plus importants que leurs opinions politiques qui varient selon leurs intérêts personnels et leur carrière. Rappelez-le-leur ! qui d’autre que vous le fera ?
« Incivilités », « vivre-ensemble », ces doux mots
À tous les niveaux nous regrettons le manque ou l’absence d’autorité : éducation, police, « incivilités » (Ah ! le beau mot laxiste pour ne pas nommer les choses). L’autorité, et donc toujours le courage, c’est de cela que les responsables de notre pays manquent cruellement, pour nous garantir ce « vivre ensemble » dont on nous berce. Autorité, justement, dans les actes simples de la vie quotidienne, et au plus haut niveau de l’État, mais l’autorité peut-elle se conjuguer avec un « en même temps » qui est une porte ouverte au laxisme?
A lire aussi: BlocusChallenge: la justice peut-elle mettre Louis Boyard en prison?
Comment, sur les bancs de notre Assemblée tolérons-nous pareils outrages ? … Comment accepter qu’un député appelle à l’insurrection avec à la clé la promesse surréaliste d’une visite du Palais Bourbon « gratuite » en récompense ! … Dehors et immédiatement, mise à pied et semonce officielle ! Mettre un pied sur un ballon représentant la tête symbolique du ministre du Travail, on devrait trouver cela normal ? Le traiter d’assassin, aussi ?… Alors, rediscutons des motifs d’inéligibilité, et que la présidente de l’Assemblée tienne d’abord ses troupes. Les simples citoyens que nous sommes seraient interpellés, eux, pour moins que ça : « outrage à un représentant de l’autorité » si on a un geste ou un mot légèrement déplacé. La République a-t-elle donc définitivement entériné le principe de « fort avec les faibles et faible avec les forts » ? C’est selon moi ainsi que l’on encourage ce déclin sociétal qui mène à la décadence. Et comment voulez-vous que les enseignants aient ensuite un quelconque pouvoir sur leurs élèves ? Tout est permis et l’absence d’autorité est contagieuse. Les parents que nous sommes manquent aussi d’autorité, car ils ont maintenant peur de leurs enfants s’ils ne cèdent pas. Nous ne devons plus nous absoudre nous-même, nous résigner à ce laisser aller de responsabilité. Nous sommes tous responsables de ce laisser aller, par lâcheté, comme nos politiques qui ont peur de leurs électeurs, de moins en moins nombreux du reste (on les comprendrait presque). Sous prétexte que la réforme des retraites, c’est important, nous avons toléré des débats anormalement agités.
Alors pourquoi s’en prendre à vous, Madame la Présidente de l’Assemblée, ou à vous, Madame la Première ministre ? Parce que nous n’en pouvons plus des « responsables, mais pas coupables », qui fuient l’exercice de l’autorité. Il faut des chefs respectés… et qui cheffent !
[1] Le député Olivier Marleix (LR) a récemment listé longuement les affaires qui impliquent le camp présidentiel, provoquant l’agacement d’Eric Dupond-Moretti : « onze condamnations dans la majorité », « huit mises en examen dont celle du secrétaire général de l’Élysée et celle du garde des Sceaux, accusés l’un et l’autre de prise illégale d’intérêt » NDLR.
La France sens dessus dessous !: Les caprices de Marianne
Price: 17,00 €
24 used & new available from 2,88 €
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !