Accueil Politique Allô Macron, pourquoi tu tousses?

Allô Macron, pourquoi tu tousses?

Quand la Rotonde est encore au centre de la mêlée ouverte entre la police et les All Blacks…


Allô Macron, pourquoi tu tousses?
Paris, hier © Christophe Ena/AP/SIPA

Le 6 avril, le président de la République prend son téléphone et appelle un restaurateur parisien célèbre. Essayons d’imaginer la conversation…


« Adi bonzour, coma aco vai ? » Quand Gérard Tafanel décroche son téléphone et qu’il entend « Bonjour, comment ça va ? » en auvergnat, le patois de sa région natale, il sait. Il sait que son établissement, la Rotonde, a encore été au centre de la mêlée ouverte entre la police et les All Blacks. Il sait que Macron appelle, le salue en auvergnat, pensant ainsi atténuer sa douleur. Mais cette fois-ci Gérard n’en peut plus, il craque. A chaque cordon bleu servi au Président, il s’est pris un haka des fadas dans le buffet.

– A votre avis, Président ? (Gerard fait signe à Gisèle la serveuse de lui servir un Birlou, une liqueur auvergnate à base de cerise et de châtaigne)

– Je sais, je sais, Gérard c’est…

– Vous savez quoi? Vous savez combien elle me coûte, votre escalope? J’en suis à mon troisième ravalement de façade. Les assurances ne suivent plus. Jeudi dernier, j’avais une serveuse suspendue dans le vide pour éteindre la tenture en feu. Si elle tombe, on fait quoi ? Mon personnel me demande une prime de risque. Un stage chez les pompiers de Paris. Mon restaurant était fréquenté par Picasso, Modigliani et tant d’autres. Aujourd’hui on l’attaque au paintball ! (Gérard fait signe qu’on le resserve).

– Qu’est-ce que je peux faire pour vous Gérard?

– Pour moi ? Rien, surtout plus rien. Vous m’oubliez, vous évitez les numéros impairs du boulevard et vous allez en face. Au Dôme. Ils se foutent de moi depuis trop longtemps. Dès que vous avez un creux ou quoi que ce soit à fêter, vous allez vous faire un poisson chez eux et c’est du bon, croyez-moi.

– J’aime pas le poisson. Sauf le carré avec la chapelure dessus.

– Gisèle ressers-moi. (3ème Birlou) Heu ben, vous mangez votre triangle avant, avec des frites et du ketchup. Et vous n’y allez pas seul. Avec la dream team, Véran, Dussopt, Borne, Salomon, Castex, tous les champions quoi !

– Castex c’est pas possible, on n’a pas le droit de lui parler. Et le poisson, c’est pas un triangle il est carré.

– On s’en fout. Et vous prenez des photos avec les propriétaires et le personnel. Et vous signez tous le Livre d’Or. Et vous tenez Brigitte par la main, vous lui faites des bisous, ce que vous avez fait chez moi. Tout pareil. Et vous trinquez, la totale quoi. Je m’occupe de convoquer la Presse. Ils vont comprendre au Dôme qui c’est le Gégé.

– Brigitte, elle viendra pas, elle fait une allergie à l’iode. Et Line Renaud elle peut venir ?

– Bigre ! Gisèle, tu me sers ! (4ème Birlou).

– Je m’appelle Emmanuel pas Gisèle. Et vous ne me tutoyez pas, Gérard, je suis Président de la République !

– Mais non, je parlais à… et puis, écoute, j’ai du respect pour la fonction mais tu commences à me g… alors maintenant je te tutoies et tu vas faire ce que je te dis. Gisèle ! (5ème Birlou).

– Ah! Vous m’avez encore appelé Gisèle.

Putain, il t’a fait fumer de l’opium, Xi ?

– Après le Dôme on fait quoi ?

– L’after.

– Où ?

– Pas loin.

– Ha, pour Line c’est bien. Elle a les pieds qui gonflent en fin de soirée. Bon on va où ?

– A la Coupole. Gisèle, sers-moi. (La bouteille est morte)

– Je suis pas Gisèle !

– Écoute, tu embarques ton équipe de champions, vous allez à la Coupole et là tu champagnises la salle au Cristal Roederer.

– Au Champomy !

– Quelle croix, oui si tu veux. A la Coupole aussi ils me prennent pour un c… depuis 6 ans. Ils vont comprendre. C’est pour quand, ta réforme sur l’immigration?

– Bientôt.

– Là on va rigoler. En face ils vont se prendre les Blacks plus les Saracens dans la capuche.

– Vous avez des projets, Gérard ?

– Ouais, je change tout, je fais un moules-frites et des soirées à thème avec Poutou, Besancenot, Obono et Rousseau…

– Yes j’adore les frites !

– GISELE !!!



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent A Marseille, les balles volent bas
Article suivant 60 millions de consommateurs
Journaliste

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération