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Atoun, rebelle mais pas trop

Il conseille les nouveaux maîtres de Damas


Atoun, rebelle mais pas trop
Abou Mohammed al-Joulani (avec la feuille) prononçant le discours fondateur de Jabhat Fath al-Sham le 28 juillet 2016, et Abd al-Rahim Atoun sur sa gauche. DR.

Dans l’ombre de Abou Mohammed al-Joulani, le chef des rebelles du HTS désormais bien connu, Abd al-Rahim Atoun travaille depuis des années depuis Idlib au futur projet de société syrien, et à sa reconnaissance politique. C’est lui qui a pensé en premier qu’il fallait lisser l’image du mouvement islamiste pour se faire accepter à l’international, comme les Talibans ont su le faire en Afghanistan. Présentations.


La chute des Assad et le succès fulgurant des rebelles islamistes syriens de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont attiré l’attention sur cette milice – ou coalition de milices, pour être précis – et sur son chef, Abou Mohammed al-Jolani. Son parcours de jihadiste dans les rangs d’al-Qaïda et de Daech, en Irak et en Syrie, est bien documenté. On commence aussi à mieux comprendre ce qu’il a entrepris à Idlib entre la défaite de la rébellion en 2016-2017 et l’offensive lancée le 27 novembre dernier contre Alep.

Abou Mohammed al-Jolani est-il un homme d’État émergent, forgé dans le terrorisme et la guérilla, à l’image de figures historiques comme Hô Chi Minh, Mao ou Castro ? Ou bien est-il l’héritier d’Oussama Ben Laden et d’al-Baghdadi ? On ne sait pas non plus si la métamorphose du jihadiste est authentique ou bien une gigantesque « takiya » (dans la tradition islamique, une dissimulation temporaire des intentions religieuses), une opération de dissimulation le temps de prendre le pouvoir. Les événements récents semblent pencher en faveur de la première hypothèse. En témoignent une transition de pouvoir pacifique (quasiment mieux qu’aux États-Unis en 2021…), des ententes avec des communautés syriennes chrétiennes et chiites. Cependant des incertitudes subsistent et des craintes justifiées persistent. Des exécutions sommaires soient signalées à Lattaquié comme dans l’Est, où des cellules de Daech continuent d’opérer. Et on ignore encore si al-Jolani contrôle toujours l’ensemble des forces que HTS avait mobilisées pour prendre Damas. Ces interrogations s’expliquent en partie par les tensions internes et les défis logistiques que HTS pourrait rencontrer dans la coordination de ses opérations.

Atoun, figure religieuse et stratégique tutélaire

Pour mieux comprendre le fonctionnement


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est historien et directeur de la publication de Causeur.

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