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Loi immigration : droite cocue ou droite complice ?

Les Français sont les dindons de cette farce


Loi immigration : droite cocue ou droite complice ?
Des policiers devant le Conseil constitutionnel, Paris, le 25 janvier 2024. JEANNE ACCORSINI/SIPA

Quand le Conseil Constitutionnel censure des mesures votées par le Parlement, c’est la souveraineté du peuple français qui est en jeu. Le seul remède, c’est un référendum, ou plutôt deux référendums : un sur l’immigration et un autre sur le Conseil Constitutionnel. Tribune.


Le Conseil Constitutionnel, qui n’avait rien trouvé à redire aux pires délires liberticides de la « politique sanitaire », vient sans surprise de censurer toutes les mesures de la « loi immigration » qui auraient pu, si peu que ce soit, freiner l’immigration massive. Emmanuel Macron l’avait d’ailleurs clairement annoncé dès l’adoption de la loi afin de rassurer son aile gauche et gauchiste : toutes les concessions faites à la droite pour obtenir ses votes seraient méticuleusement vidées de leur substance ou supprimées.

Sans surprise, j’insiste : de gauche ou d’extrême-centre, les « progressistes » ont besoin de l’immigration massive pour déposséder le demos de sa souveraineté, le précariser, et abolir la décence commune qui bride encore (mais de moins en moins) leurs appétits et leurs fantasmes d’ingénierie sociale.

Au fait, les agriculteurs feraient bien de méditer cette leçon. Le pouvoir macronien a escroqué le Sénat sans la moindre hésitation : qui peut croire un seul instant qu’il respecterait d’éventuels engagements envers une ruralité qu’il a toujours méprisée ? Les promesses n’engagent que ceux qui ont un minimum d’honneur.

Guy Daniel et moi-même l’écrivions il y a quelques jours, le PS a brillamment réuni 1,7% des suffrages aux dernières élections présidentielles et 5% aux législatives, pourtant un président de la République issu du PS (dont le nouveau premier ministre issu du PS a succédé à une première ministre issue du PS) et un président du Conseil Constitutionnel issu du PS piétinent consciencieusement la démocratie, et la gauche dans son ensemble se drape de bonne conscience pour bafouer la volonté générale sans même prendre la peine de cacher sa jubilation.

Notons que le titre même dont se parent les membres du Conseil Constitutionnel, les « sages », illustre à merveille l’arrogance de ceux qui, malgré l’état de déliquescence avancée dans lequel eux et leurs pareils ont plongé le pays, persistent à se voir comme une élite éclairée guidant la plèbe. Socrate lui-même se disait seulement philosophe, désirant la sagesse, parce qu’il avait l’humilité de ne pas se proclamer sage – et contrairement à lui, les membres du Conseil Constitutionnel n’ont pas reçu l’onction de l’oracle d’Apollon, seulement celui de manœuvres politiciennes.

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On rappellera pour mémoire, et bien évidemment en vain tant que les progressistes seront au pouvoir (« mais c’est encore plus beau lorsque c’est inutile » disait Cyrano), que l’article 3 de la Constitution prévoit que « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ». Soyons explicites : « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants, dont les membres du Conseil Constitutionnel ne font pas partie – contrairement aux parlementaires qui ont voté la loi censurée par ledit Conseil – et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice, pas même les neuf membres du Conseil Constitutionnel ».

Et aux adeptes des arguties juridiques plus attachés à la forme qu’au fond, à la lettre qu’à l’esprit, je réponds par avance qu’il y a un moyen extrêmement simple de trancher : demander l’arbitrage du souverain. C’est-à-dire du Peuple Français. En d’autres termes, un référendum. Sur l’immigration bien sûr, et ajoutons-en un sur le Conseil Constitutionnel, ce sera intéressant. Mais ça, évidemment, la gauche et l’oligarchie mondialiste des anywhere, dont la macronie incarne les intérêts, n’en veulent pas. Tout ceci n’a rien de nouveau.

Ce qui est nouveau, en revanche, c’est que la droite parlementaire de LR et du RN vient de se faire magistralement piéger devant la France entière (Zemmour, lui, avait vu le coup venir). Ce qui appelle une question simple : et maintenant ? Se contenter de grandes déclarations scandalisées serait s’agenouiller devant Macron. L’heure n’est plus à l’indignation, mais aux représailles (politiques, s’entend). Les motions de censure, ça existe.

Laurence Gougeon l’a bien résumé : « On ne négocie pas avec Macron, on ne co-dirige pas avec le pouvoir macronien, on se couche ou on se bat ». Les Anglais ont une belle expression : « Fool me once, shame on you. Fool me twice, shame on me » (Tu me trompes une fois, honte à toi ; tu me trompes deux fois, honte à moi). Si à l’avenir on surprend les dindons de la farce d’aujourd’hui à faire à nouveau confiance à la macronie, la conclusion s’imposera d’elle-même : ils ne sont pas cocus, ils sont complices. Et la même remarque s’applique évidemment aux électeurs de droite qui, demain ou après-demain, seraient tentés de voter encore pour l’extrême-centre au nom du célèbre « front républicain contre l’extrême-droite »….



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Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

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