Très attendu depuis Cannes où il était en compétition, voilà enfin en salles le dernier opus de l’intraitable transfuge russo-ukrainien en exil à Berlin Kirill Serebrennikov (cf. Leto, La Fièvre de Petrov, La femme de Tchaïkovski…). Ce long métrage de plus de deux heures aurait pu se contenter de reprendre le titre littéral du roman d’Emmanuel Carrère Limonov, paru chez P.O.L en 2011 dont il se veut l’adaptation.
Mais le film s’intitule Limonov, La ballade. Dans le dictionnaire, le mot ‘’ballade’’ (avec deux ll), appelle la définition suivante : 1, petit poème de forme régulière, composé de trois couplets ou plus, avec un refrain et un envoi (cf. La Ballade des pendus, de Villon) ; 2, poème de forme libre, d’un genre familier ou légendaire. De fait, Serebrennikov, autant metteur en scène d’opéra que réalisateur, nous emporte bien moins dans une biographie linéaire que dans un kaléidoscope rhapsodique sur grand écran. À l’amorce du film (dans un noir et blanc très sinistrose « années Brejnev »), on se prenait pourtant à redouter le pire : encore un biopic académique à la con ? Mais
