Accueil Économie La Foir’fouille : les petites filles joueront aux «influenceuses»…

La Foir’fouille : les petites filles joueront aux «influenceuses»…

Et dès trois ans!


La Foir’fouille : les petites filles joueront aux «influenceuses»…
Capture d'écran du nouveau catalogue des magasins la Foir'Fouille.

Un nouveau jouet pour petite fille énerve les réseaux sociaux…. Un kit pour « petite influenceuse », vendu à partir de trois ans, et non ce n’est pas une blague! Le regard libre d’Elisabeth Lévy.


D’abord, merci à Gilles Ganzman qui a repéré cette pépite, si on ose dire.

Ne vous étonnez pas si votre fille chérie vous dit bientôt : « Papa quand je serai grande, je serai influenceuse ».

C’est en tout cas le rêve que leur vend la Foir’fouille, dès l’âge de trois ans. Pour 11,99€, vous pouvez acquérir un kit de la petite influenceuse composé d’objets divers en plastique rose : smartphone, lunettes de soleil, boucles d’oreilles, imitations de comptes Instagram, plus de multiples produits dont elles pourront jouer à faire la promotion. Comme l’a tweeté l’humoriste Arnaud Demanche, il ne manque que les prothèses mammaires et le compte à Dubaï !

A lire aussi: Nos enfants-rois victimes des écrans-rois?

Avant, les petites filles rêvaient d’être princesses ou infirmières, et on pensait qu’elles étaient victimes de stéréotypes genrés. Depuis, on leur a expliqué qu’elles pouvaient aussi rêver d’être footballeuses ou général dans l’armée. Pour ma part, je voulais être pilote de chasse… En tout cas, les fabricants de jouets se sont mis à la page de l’égalité en proposant des poupées aux garçons et des camions aux filles, et c’est très bien comme ça.

En se faisant l’avocat du diable, on pourrait estimer qu’après tout, influenceuse est un métier à la mode…

Mais justement, les petites filles seront déjà assez victimes de la mode à l’adolescence !

Pour ma part, j’aimerais que les petites filles de mon pays aient d’autres ambitions que d’être des porte-marques. Il est déjà assez consternant que le placement de produit – et l’argent facile qu’il est supposé générer – soient devenus une profession. N’en faisons pas un modèle enviable.

D’autre part, les réseaux sociaux obsèdent déjà beaucoup trop de jeunes qui sont prêts à écrire des horreurs ou à faire des choses stupides pour avoir plus de followers – comme disait Staline, « le Vatican, combien de followers ? » (Celle-là, je l’ai piquée à Guillaume Erner).

On sait aussi que les portables et les écrans font des ravages sur les jeunes cerveaux. Tous les psys le disent: il faut faire très attention avec les enfants, car très jeunes, les écrans leur abiment le cerveau. Encourager les enfants à leur usage intensif, dès l’âge de trois ans, est criminel, d’autant que les enfants n’ont pas besoin de ça, en observant leurs parents, ils les désirent spontanément.

Et pour finir, on n’a pas besoin des marchands de jouets pour abêtir les enfants, l’Éducation nationale se débrouille très bien pour ça.


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale du lundi au vendredi à 8h10.




Article précédent Je n’ai jamais aimé la Révolution française
Article suivant Marilyn, la poésie du désespoir

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération