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Immigration: Darmanin trébuche

Immigration, islam : le ministre de l’Intérieur n’est pas à la hauteur


Immigration: Darmanin trébuche
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à l'Assemblée nationale, examen du projet de loi immigration, 11 décembre 2023 © Jacques Witt/SIPA

Le « en même temps » est mort, pérorent ce matin tous nos brillants éditorialistes, suite au rejet de la loi immigration par une majorité de députés, dès la première journée de son examen, à l’Assemblée nationale (la motion de rejet, proposée par l’écolo Benjamin Lucas, a recueilli 270 voix contre 265, hier). Trop dure pour la Nupes, trop molle pour la droite et le Rassemblement national, la loi mi chèvre mi chou du gouvernement débouche sur une nouvelle mini-crise institutionnelle. Selon notre chroniqueur, Gérald Darmanin, dont le président a refusé la démission, n’est pas à la hauteur de la menace islamiste: il ne veut pas admettre que l’islam est incompatible avec la laïcité ; il voit toujours l’immigration comme une chance.


Les catholiques ? Bons à tendre l’autre joue. Du moins, c’est ainsi que le pouvoir, pusillanime face à l’ennemi islamiste, considère ces trop paisibles croyants. Alors que la France est devenue une terre à conquérir, l’Etat démissionnaire ne se montre fort qu’avec les faibles. Plutôt que de s’attaquer à la confrérie des Frères musulmans et à ses petits soldats, Gérald Darmanin a annoncé, dimanche, son intention de dissoudre la confidentielle Academia Christiana. Le ministre de l’Intérieur lui reproche d’être proche de la droite identitaire et d’avoir tenu des propos antisémites, voire pétainistes. Pour sa part, le chef de l’Etat a tenté, vendredi, de faire oublier sa soumission aux pressions musulmanes, qui l’avaient dissuadé de participer il y a un mois à la marche contre l’antisémitisme. En conséquence, Emmanuel Macron a choisi de célébrer Hanouka à l’Elysée, en laissant le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, allumer la première bougie de cette fête juive, au mépris de la laïcité[1]. Cela tombe bien : cette laïcité, héritière du christianisme et de sa séparation entre temporel et spirituel, est vécue comme une violence pour une majorité de Français musulmans[2]. Selon un sondage récent (Ifop, pour Elmaniya.tv), 78% d’entre eux estiment être discriminés par la pratique de la discrétion religieuse dans le domaine public. 72% désapprouvent l’interdiction de l’abaya. Se dessine une emprise islamique, encouragée par l’idéologie frériste et son djihad. Effrayant : 16% des musulmans n’expriment pas de condamnation totale contre le terroriste d’Arras qui a tué au couteau le professeur Dominique Bernard.  

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Double déni

Darmanin n’est pas à la hauteur de la menace islamiste. Certes, il sait la nommer et a procédé à quelques sanctions heureuses. Mais le ministre de l’Intérieur dilue sciemment le danger en pointant aussi « l’extrême droite » ou des catholiques adeptes de la messe en latin. Son projet de loi sur l’immigration – en discussion à partir de ce lundi, si le texte n’est pas rejeté d’emblée par motion[3] – contient quelques avancées sur des simplifications de procédures d’expulsions de délinquants étrangers. Cependant, quand il assure,  ce lundi sur Europe 1, qu’il veut « arrêter l’immigration irrégulière », il propose l’inverse en maintenant (article 3) les régularisations de clandestins qui répondraient à des métiers non pourvus. De surcroit, le texte n’est pas applicable aux Algériens, en vertu du traité franco-algérien du 27 décembre 1968 qui leur maintient des dérogations considérables. Or les Algériens (le tiers de l’immigration) ne dissimulent pas leur agressivité envers la France « coloniale ».

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En réalité, Darmanin est prisonnier d’un double déni : il ne veut pas admettre que l’islam est incompatible avec la laïcité ; il voit toujours l’immigration comme une chance. Le 6 décembre 22, devant les députés, il déclarait, extrapolant les propos de Jacques Bainville, figure de l’Action française : « Nous pensons que l’immigration fait partie de la France et des Français depuis toujours (…) L’immigration est un fait. Il ne sert à rien d’être contre ». Darmanin ? Les catholiques auraient tort de lui tendre encore l’autre joue.


[1] https://www.causeur.fr/hanouka-elysee-emmanuel-macron-se-tenir-a-cote-des-juifs-de-france-ne-necessitait-pas-de-porter-atteinte-a-la-laicite-271352

[2] https://www.causeur.fr/ifop-dans-nos-ecoles-31-des-jeunes-musulmans-scolarises-narrivent-pas-a-desapprouver-totalement-lattentat-darras-271304

[3] La motion de rejet a été adoptée, signant l’échec de Darmanin



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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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