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Les chiens assaillent Depardieu, joyeux hallali!

Toute la presse semble décidée à mettre à mort l'acteur


Les chiens assaillent Depardieu, joyeux hallali!
Militantes féministes à Toulouse, mai 2023 © FRED SCHEIBER/SIPA

Notre Gégé national est sous le feu des critiques, après la diffusion par France 2 de séquences filmées en Corée du Nord durant lesquelles l’acteur se montre assez odieusement grivois.


La soirée de chasse à mort commence par un “teasing” sur BFM TV, sur lequel je tombe par hasard pendant que ma chaîne favorite distille de la publicité racisée. Un certain Waleckx fait de la réclame pour son Complément d’enquête qui passera le soir même sur Antenne 2 à 23 heures. L’homme explique avec un sourire gourmand qu’il a récupéré le plus légalement du monde les rushes d’un film documentaire sur le voyage en Corée du Nord de Gérard Depardieu et Yann Moix. Ce film contient des images insoutenables prouvant que le vieil acteur est un des pires agresseurs et violeurs de femmes de notre époque, les soldats russes de Butcha et les terroristes du Hamas coupeurs de seins et extracteurs de fœtus à coups de couteau dans le ventre de leurs mères vont passer pour des garnements malpolis. Le jeune Waleckx a rapproché ces horreurs des accusations portées contre le vieux cerf par de jeunes biches pas si effarouchées que ça, il l’a rapproché de vieilles rumeurs que l’acteur lui-même aurait propagées sur sa folle jeunesse dans la jungle urbaine de Châteauroux. Et bingo, le puzzle assemblé a donné l’image d’un monstre ! Oubliez Crépol, oubliez Bir Hakeim, oubliez les kibboutz proches de Gaza, venez participer à la mise à mort de la bête.

Allusions sexuelles incessantes

Accepter une invitation en Corée du Nord pour les soixante-dix ans de cette belle république n’est certes pas le signe d’une conscience politique élevée. Faute morale qui ne tombe sous le coup d’aucune loi. La conduite de Gégé avec l’interprète coréenne est grossière, ses allusions au sexe de cette jeune femme sont incessantes, elle répond avec un sourire gêné. Commence alors la petite musique de l’omerta, personne ne critique l’inconduite de Gégé, ni en Corée, ni sur les innombrables tournages de film où il a travaillé. Gégé est au-dessus des lois, et on lui impute à crime la non-dénonciation par les autres…

La séquence du manège d’équitation me paraît le comble de la saloperie dénonciatrice. Une fillette de dix ans passe au galop devant lui. Il fait à Yann Moix un commentaire de corps de garde sur la jouissance éprouvée par les femmes quand leur clitoris se frotte à la selle d’un cheval cavalcadant. L’acteur ne touche nullement la fillette, ses paroles ne peuvent pas provoquer en elle un ressenti destructeur : elle passe au galop et ne comprend vraisemblablement pas le français, et encore moins le français fort épicé et libidineux parlé par Gérard. Mais le rapprochement fillette-propos salaces fait baver tous les chiens et on amène dans la clairière de l’hallali l’arme de destruction massive : la pédophilie ! Une vieille chipie précise : il a un imaginaire pédophile ! Après la police de la pensée, celle de l’imagination. L’imagination délirante est plutôt dans la tête de la chipie, puisque les réelles accusatrices de l’acteur sont des femmes adultes.

Complément d’enquête bat des records de crapulerie

Il faut le dire avec regret : le fameux documentaire coréen ne présente pas un monstre, mais un homme atteint de sénilité, qui rabâche ses obsessions sexuelles, ce qui encore une fois ne tombe sous le coup d’aucune loi. Mais notre société vogue joyeusement vers la criminalisation du désir masculin, surtout hétérosexuel mais parfois homosexuel comme le montre l’affaire Kevin Spacey, disons que les gays échappent un peu à l’intersectionnel. Jean-Louis Livi, l’ami producteur de Depardieu, qui intervient à la fin de ce Complément d’enquête qui bat ses propres records de crapulerie, avance une hypothèse. Le vieux cerf aurait des difficultés de rut, il ne couvrirait pas ses biches avec la même puissance qu’autrefois, et il bramerait son dépit par ces flots de grivoiserie.

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Entrée des violées. Les seules qui ont porté plainte en bonne et due forme. Les autres, toutes celles qui ne savent pas coller une gifle à un malotru ou, ne connaissant pas l’adresse du plus proche commissariat, préfèrent le tribunal médiatique, me paraissent des personnes dangereuses, à discréditer impérativement. Avec ces deux amantes de Gérard Depardieu qui ont porté plainte, c’est comme souvent parole contre parole, et dénonciations anachroniques. Je trouve dangereuse la phrase « les violées sont tellement sidérées qu’elles ne peuvent porter plaintes tout de suite ». Elle ouvre la porte à tous les faux souvenirs et à tous les chantages, principalement dirigés sur des hommes qui ont de l’argent. La première avait été doigtée, consentement, pas consentement ? Voir la problématique Vanessa Springora. La seconde, Charlotte Arnould, une petite jeune femme à l’air fragile qu’on a envie de protéger, a fait l’amour avec l’acteur chez celui-ci. Consentante, pas consentante, bien du plaisir aux enquêteurs. Mais voilà que huit jours après cette atrocité digne de Butcha ou des kibboutz, cette jeune femme, qui devrait avoir en horreur la rue Campagne-Première et tout le sixième arrondissement, retourne chez Depardieu et se retrouve dans ses draps, violée-pas violée. Personne n’a relevé cette incohérence. Dans l’affaire du cardinal Gerlier, on a reproché au prélat d’avoir couvert les agissements d’un prêtre dont la victime, un tout jeune homme majeur, s’était rendue à l’hôtel du violeur à Biarritz, y avait subi un sort terrible. À quelques semaines de là, le pauvre petit était remonté voir son prédateur dans une chambre d’hôtel de Lourdes. Le violé-reviolé et la violée-reviolée devraient être des personnages de vaudeville, ils sont les sujets d’attendrissement d’une époque très bête.

La télévision-délation

Dernier volet de la fresque assassine. Gérard aurait dit qu’à 9 ans, dans sa tumultueuse jeunesse castelroussine, il aurait participé plusieurs fois à des viols de jeunes femmes “qui n’attendaient que ça”. Aucune vieille dame de Châteauroux ne s’est réveillée soixante-cinq ans après les faits pour aller se plaindre de Gégé, mais ça viendra sûrement après l’émission du fouille-merde Waleckx. Il s’agit aussi d’une ignorance complète de ce que pouvaient être les garçons d’une époque moins pudibonde, où l’entreprise de dévirilisation des hommes n’était pas encore lancée par les féministes, où l’on riait plutôt de la vantardise masculine qu’on ne cherchait à la traîner en justice. La vantardise entre garçons, loin des oreilles féminines ! Toutes les filles que j’ai sautées ! Dès que j’entre dans un bal, elles tombent toutes à la renverse et on va voir la feuille à l’envers ! Bravo Waleckx, tu as raison d’arborer ton petit sourire carnassier ! Tu dégommes un grand acteur classé à droite, sa carrière est foutue. Tu te fais une grosse réputation dans le service public, ta carrière de sycophante sera splendide, tu fais oublier Crépol, Butcha, les kibboutz et l’islamisme ravageur. Coup double, triple, quadruple, quintuple !

Gérard Depardieu dans « Maigret » de Patrice Leconte (2022) © CINÉ-@ F COMME FILM et PASCAL CHANTIER – STÉPHANIE BRANCHU




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