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Zoé Valdés contre le Monde

La presse centriste et de gauche défend la pensée unique


Zoé Valdés contre le Monde
Zoé Valdés, à Paris 29/09/2007 ANDERSEN ULF/SIPA sipausa30053227_000006

La romancière, poétesse et scénariste cubaine, Zoé Valdés, vit en exil entre la France et l’Espagne. Aux dernières élections espagnoles, elle s’est présentée comme candidate au Sénat pour le parti VOX. Afin de dissiper tous les malentendus concernant ce parti réputé d’extrême-droite, elle a accepté de donner une interview au Monde. Sans savoir que le journal de référence allait déformer ses propos pour la décrédibiliser. Tribune.


Le samedi 22 juillet, à la veille des élections législatives en Espagne, où je me présentais comme candidate au Sénat pour le parti conservateur VOX, Le Monde a publié une interview avec moi que je qualifierais d’infâme. Quelques jours auparavant, la journaliste m’avait contactée pour savoir si je serais d’accord pour lui parler. Ayant lu les mensonges que la presse officielle raconte sur ce parti et sur moi-même, j’ai annoncé que j’enregistrerais l’interview. Les questions ont porté sur des sujets connus, comme le prétendu machisme (un mensonge) de ce parti qualifié par beaucoup d’extrême droite. On sait qu’actuellement toute personne qui ne pense pas comme la gauche est non seulement classée « extrême droite » mais aussi annulée et effacée. Venant d’où je viens, de Cuba, où il n’y a qu’un seul parti, répressif, le Parti communiste de Cuba, je me suis toujours sentie libre ici en Europe. Au début, et dès que j’ai pu, j’ai voté en France pour le centre droit, et pour la gauche uniquement lorsque j’appartenais au Comité de soutien à Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Je ne l’ai pas refait. Je suis une personne libre et en aucun cas une idiote. Je n’avais jamais été membre d’aucun parti, ni à Cuba, ni en Espagne, ni en France; mais la « Lettre de Madrid » publiée par VOX, dont j’étais l’une des premières signataires, au nom de la défense de la liberté et des droits contre le communisme et contre le Forum de Sao Paulo, et au nom de la défense de la langue espagnole, m’a amenée à connaître le premier « Manifeste » du parti, datant de 2014, dans lequel je me suis retrouvée. En plus des attaques haineuses des médias de gauche traditionnels, inondés de millions d’euros par le gouvernement de Pedro Sánchez, le pire président que l’Espagne ait jamais connu, ce qui m’a attirée vers VOX avec curiosité et intérêt, c’est que c’est le seul parti (et Dieu sait combien de partis j’ai fréquentés, tant en Espagne qu’en France) qui a compris l’urgence de mettre fin au castrisme à Cuba, après plus de 64 ans de tyrannie. Moi, je reste avant tout cubaine. Je n’avais adhéré à aucun parti, je le souligne, jusqu’à la publication de l’interview dans Le Monde avec Sandrine Morel : on peut être candidat au Sénat en Espagne sans être membre du parti qui vous propose. Après l’interview, j’ai adhéré sans aucune hésitation.

Droit de réponse

Je n’avais jamais eu de soucis avec Le Monde, qui avait publié le 5 avril 1995 un article signé par Erik Orsenna, consacré à mon roman Le Néant Quotidien (Actes-Sud). Mais apparemment un récent entretien dans El País aurait dérangé quelqu’un dans la hiérarchie de ce journal étroitement lié au Monde. Par conséquent, mes propos dans l’interview que j’ai donnée au Monde, bien qu’enregistrés par moi, ont été grossièrement instrumentalisés par la journaliste, Sandrine Morel. Cette dernière a essayé de me montrer comme une imbécile manipulée par un parti qui, à ses yeux, est diabolique. Ce même parti qui a été fondé par José Manuel Ortega Lara, victime de l’organisation terroriste ETA (qui l’a enlevé et séquestré pendant 532 jours), par Santiago Abascal, et par d’autres anciens membres du Parti populaire, le parti de la droite traditionnelle. Des assassins de l’ETA, ayant rallié le parti basque Bildu, gouvernent avec les communistes de Podemos dans le gouvernement de Pedro Sánchez. VOX n’a ​​assassiné personne et pour moi ne représente pas un parti d’extrême droite. En revanche, Bildu et le Parti nationaliste basque (PNV), dont Sánchez dépend maintenant pour gouverner, sont bien des partis d’extrême droite et de l’ultra-gauche. Dans l’interview avec Sandrine Morel, j’ai répondu en exerçant mon droit de réponse protégé par l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 en France. La journaliste n’a pas répondu à mes appels. Le directeur du Monde International, Jean-Philippe Rémy, après de nombreux jours d’attente, a finalement répondu qu’ils ne respecteraient pas mon droit de réponse. Je continue à insister par l’intermédiaire d’un avocat.

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C’est en 2017 que j’ai découvert VOX, après avoir rencontré Rocío Monasterio, d’origine cubaine, architecte de profession, et anticastriste, car sa famille s’était exilée. VOX est un parti constitutionnel qui, avec le temps, est devenu la troisième force électorale en Espagne. Un parti d’« extrême nécessité » face à la mollesse politique du Parti populaire de Mariano Rajoy. Dans l’interview de Sandrine Morel, journaliste proche de Guillermo Altares, directeur de la rubrique Culture d’El País, elle se moque de moi et qualifie de façon tendancieuse les victimes des dictatures et tyrannies hispano-américaines de gauche et communiste, comme la cubaine. Selon elle, nous autres victimes, serions tout simplement manipulées par VOX qui tente de nous inoculer je ne sais quel venin. Cette interview donc vise à me discréditer politiquement et en tant qu’écrivaine. C’est un lynchage médiatique semblable à ceux pratiqués par les régimes communistes à l’encontre des éditeurs et des maisons d’édition. Pour arriver à ses fins, Morel cite la minute de silence pour une femme assassinée pendant laquelle deux membres masculins de VOX auraient ri. Or, c’est parfaitement faux, car, au moment de la prise de la photo, non seulement la minute de silence n’avait pas encore eu lieu, mais d’autres femmes présentes appartenant à un autre parti souriaient aussi. En revanche, pas une seule mention de cette autre photo où la communiste Ada Colau, la maire qui a détruit Barcelone, une ville qui à une époque rivalisait avec Paris, rit pendant la minute de silence pour les victimes du terrorisme de l’ETA, aux côtés des rois d’Espagne.

Morel affirme qu’elle me sent « mal à l’aise », mais à aucun moment je me suis sentie mal à l’aise. Elle soutient que je tente de me justifier « tant bien que mal ». C’est plutôt elle qui me connaît mal et ne semble avoir lu mes textes, car je ne justifie jamais ce que j’ai pensé en profondeur. Elle, qui ne sait rien de moi, écrit qu’elle me sait très conservatrice. Elle semble ignorer, par exemple, que j’ai appartenu au Comité de Soutien de la socialiste Anne Hidalgo, que je ne soutiendrai plus jamais depuis qu’elle a déroulé le tapis rouge pour le tyran Castro II à la mairie de Paris. Elle ne mentionne pas non plus que je n’avais pas soutenu Donald Trump, que je trouvais mauvais, jusqu’à ce que les préjugés de la presse à son égard me convainquent qu’en fait Trump est un bon patriote.

Castrisme européen

Elle ajoute que je ne suis pas une adhérente de VOX, et c’est vrai (voir ci-dessus), et que je passe seulement une partie de ma vie en Espagne. Mais que sait-elle de mes déplacements ? J’ai sûrement passé plus de temps en Espagne, étant espagnole, que le socialiste espagnol Jorge Semprún quand, vivant aussi en France, il fut nommé ministre de la Culture par le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE). Il y a aussi la controverse sur la photographie qui montre Yolanda Díaz, la deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol et membre du Parti communiste, à côté d’une affiche de Che Guevara. Cette photo n’a pas été pas prise dans sa jeunesse, mais quand elle exerçait déjà une charge politique importante. D’ailleurs, elle a apporté son soutien inconditionnel au dictateur vénézuélien, Hugo Chávez, et elle a été soutenu à son tour par Jean-Luc Mélenchon, qui a fait l’éloge du régime cubain.

Afin de me décrédibiliser, Morel soulève la question de Pedro Sánchez qui a parfois chanté L’Internationale en levant le poing, sans mentionner ce qu’ont prouvé les récentes élections municipales et des communautés autonomes en Espagne, aussi bien que plusieurs livres publiés par des politiques de centre gauche, comme celui de Rosa Díez, leader fondatrice du parti Union Progrès et Démocratie (UPyD), intitulé Caudillo Sánchez. Sánchez est détesté par les Espagnols à tel point que la chanson de l’été proclame : « ¡Que te vote Txapote! » (« Que Txapote vote pour toi ! »), Txapote étant le terroriste de l’ETA qui assassina d’une balle dans la nuque le jeune du Parti Populaire, Miguel Ángel Blanco. C’est une référence évidente au fait que Sánchez gouverne avec des terroristes. L’Espagne ayant la présidence du Conseil européen, Sánchez a invité plusieurs narco-dictateurs au sommet entre l’UE et la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (CELAC), notamment la criminelle Delcy Rodríguez, ministre vénézuélienne dont la présence est interdite en Europe et qui a violé l’espace européen en transportant des valises suspectes en Espagne en 2020.

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Morel mentionne un clip publicitaire de VOX, « Les Latinos », le parti voulant attirer les « Latinos » en faisant appel à leur sens de « la liberté ». Les guillemets ici sont de Morel, comme si dans le cas des Latinos on devait mettre « la liberté » entre guillemets. Le terme latino correspond à une définition promue par les Démocrates nord-américains à laquelle je ne m’identifie pas : je suis Ibéro-cubaine et franco-caribéenne, je ne suis pas latina.

Sandrine Morel soulève le cas d’une œuvre de Virginia Woolf, Orlando, prétendument censurée par une municipalité VOX. Elle ne mentionne pas le fait que le gouvernement sanchiste, non content d’arroser la presse d’aides et de subventionner des films qui faussent l’histoire de l’Espagne, censure des artistes indépendants comme Carlos Hernando, qui a tourné un film critique à l’égard du Premier ministre, El Autócrata. En revanche, il est vrai que je ne me définis pas comme féministe, car ce sont mon œuvre et mes idées qui me définissent comme telle. Je ne vais pas partout chanter que je suis féministe. Les véritables féministes agissent sans se vanter. J’agis uniquement au nom de mes principes. Je ne suis pas du tout motivée par la haine que je laisse à une gauche vieillie, obsolète et donneuse de leçons de morale.

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