Accueil Politique Virginie Calmels : « Je ne dis pas que je ne reviendrai jamais en politique »

Virginie Calmels : « Je ne dis pas que je ne reviendrai jamais en politique »

« La droite n’est pas assez innovante ! »


Virginie Calmels : « Je ne dis pas que je ne reviendrai jamais en politique »
Virginie Calmels et Alain Juppé au conseil municipal de Bordeaux en 2018. © UGO AMEZ/SIPA

Entretien vidéo avec Virginie Calmels, chef d’entreprise et femme politique française. Face à notre infatigable chroniqueur, elle dit craindre que LR ne soit plus un vote jugé utile par les Français, et que le parti se prenne une gamelle aux Européennes.


J’ai « soumis à la question » Virginie Calmels. Une personnalité remarquable dont le parcours professionnel a été très riche, notamment sur les plans médiatique – avec l’incroyable succès d’Endemol – et politique, quand Alain Juppé l’a choisie pour être sa première adjointe à la mairie de Bordeaux.

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Il me semble que la leçon essentielle à tirer de cette dernière expérience, avec le fiasco à la fois juridique et politique de sa volonté avortée de se présenter à la présidence de LR, est la difficulté, pour une personne étrangère au sérail partisan, d’être acceptée malgré l’évidence de ses dons, talents et compétences. On préfère ne prendre aucun risque : il vaut mieux rester entre soi, avec un ronron rassurant, plutôt que laisser une chance à qui va bousculer et réveiller !

Causeur vous propose de visionner cet entretien, enregistré dans le studio de Fréquence Protestante (100.7 FM Paris).


« J’ai une maxime, de Thomas Jefferson : « Plus je travaille, plus j’ai de la chance. » J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, mais j’ai beaucoup travaillé. »

« Le fait d’être une femme ne m’a jamais vraiment posé un problème. Ça peut même être un atout. Mais en politique, c’est plus compliqué. »

« Dans l’univers politique, l’arrivée des femmes a créé un rapport complexe avec les hommes. Ainsi, il existe une forme de sororité, de respect et d’entraide entre femmes malgré le désaccord politique. »

« Les quotas ne tirent pas les femmes vers le haut, parce qu’ils enclenchent un soupçon d’illégitimité. (…) Il n’est pas aisé de dire à un homme qu’il doit laisser sa place à une femme, au nom d’un sacro-saint quota. Je crois à une vraie forme de méritocratie. »

« J’ai toujours adoré suivre la politique. On m’a donné l’occasion d’en devenir acteur. J’ai ainsi changé de planète : je suis une femme d’entreprise qui s’est engagée en politique. On m’a lancé dans la piscine, il fallait montrer que je savais nager. »

« En tant que débutante, j’ai eu la chance d’être portée par les plus grands : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon… Mais une fois arrivée dans la cour des grands, une vraie rivalité de personnes s’instaure. »

« J’ai représenté la troisième voix à incarner, après Eric Ciotti et Aurélien Pradié, pour la tête du parti. J’ai été invalidée pour des motifs fallacieux, me faisant passer pour une andouille. J’ai lavé mon honneur au tribunal, mais ai dû me retirer de l’élection. »

« Il y a plein de propositions que la droite aurait pu faire, et je la trouve en panne d’idées, à tourner en rond. La droite n’est pas assez innovante ! »

« La droite aurait dû faire un accord de gouvernement, non pas en reniant ses valeurs, mais en tenant compte des forces en présence : la droite a voté pour Emmanuel Macron en 2022 ! Le peuple de droite est derrière lui. On aurait pu droitiser Emmanuel Macron. »

« La droite ne fera pas un bon score aux Européennes. Je crains que LR ne soit plus un vote jugé utile. »

« Je ne dirai jamais que je ne reviendrai pas en politique un jour. Mais j’ai le ressenti, depuis les primaires, que mon parti n’a aucune envie que je revienne. Je ne forcerai pas la porte, je ne cherche pas à être dans la lumière. »



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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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