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«Nos enfants ne sont pas en sécurité à l’école»

Entretien avec Sophie Audugé, qui nous présente le 3e baromètre Ifop / SOS Éducation


«Nos enfants ne sont pas en sécurité à l’école»
Des fleurs et pancartes anti-harcèlement sur les grilles du collège, a Vendin-le-Vieil (62), le 25 mai 2023. Le 12 mai, Lindsay, victime de harcèlement, avait mis fin à ses jours © FRANCOIS GREUEZ/SIPA

Près d’un enfant sur 2 est victime de la violence ou du harcèlement à l’école, selon SOS Education / Ifop. Pour les enfants scolarisés en REP, la situation est encore plus alarmante. Sur RTL hier, Élisabeth Borne a affirmé qu’elle présenterait un plan contre le harcèlement scolaire à la fin du mois.


Causeur. Près de la moitié des parents d’élèves (48 % !) rapporte qu’au moins un de leurs enfants a été victime d’une forme d’agression physique, verbale ou sexuelle, au cours de l’année scolaire 2022-2023, selon l’étude que vous publiez en cette rentrée. Mais de quoi parle-t-on exactement? 

Sophie Audugé. Il s’agit des faits de violence concernant leur enfant, survenus pendant l’année scolaire 2022/2023 et dont les parents ont été informés. Ces chiffres sont sans doute sous-estimés, car nous savons qu’une partie de ces violences se déroulent sans que les parents ne le sachent. La violence entre mineurs a atteint de telles proportions et a occasionné tant de drames que nous avons voulu recueillir, pour cette édition, des données du terrain sur les agressions que subissent les enfants à l’école. Nous avons tenu à distinguer cinq actes de violence dont les élèves peuvent être victimes: une agression verbale, un harcèlement, une agression physique, la dégradation d’un bien, une agression sexuelle. Nous imaginions bien qu’un nombre important d’enfants seraient concernés, mais pas au niveau de ce que dévoile l’étude. Par ailleurs, nous n’avions pas anticipé une différence aussi marquée entre les établissements en zone prioritaire et les autres. L’ampleur du phénomène de violence qui sévit dans les écoles, collèges et lycées des réseaux d’éducation prioritaire, est particulièrement alarmante. En effet, si la moyenne générale des enfants ayant subi durant l’année scolaire, au moins un des cinq actes de violence que nous avons étudiés, est de 48%, soit près d’un enfant sur 2, ce taux atteint 68% en REP soit plus de 2 enfants sur 3
Et dans le détail, l’écart est encore plus préoccupant :

  • 63% des enfants scolarisés en REP ont été victimes d’un acte d’agression verbale, ils sont 32% hors REP,
  • 56% des enfants scolarisés en REP ont été victimes de harcèlement, ils sont 28% hors REP,
  • 51% des enfants scolarisés en REP ont été victimes d’un acte d’agression physique, ils sont 20% hors REP,
  • 57% des enfants scolarisés en REP ont subi la dégradation d’un de leurs biens, ils sont 18% hors REP,
  • 49% des enfants scolarisés en REP ont été victimes d’une agression sexuelle, ils sont 9% hors REP.

Il y a une urgence absolue à lever le voile sur les non-dits en matière de violence en milieu scolaire. Et particulièrement en réseau d’éducation prioritaire.

Quelles sont les remontées que vous avez de votre côté? 

Elles sont nombreuses, mais ce n’est pas nouveau. Nombreux sont les professionnels, les spécialistes, les personnels de l’éducation, les parents qui alertent depuis des années. Le suicide de Lindsay et le cri d’alarme lancé par sa maman, a brisé le cœur de toute la France. La réalité est sombre. La violence ne cesse de croître en intensité et en quantité. La seule chose qui baisse, ne va pas dans le bon sens, car c’est l’âge des enfants concernés. Dès la maternelle, désormais, les personnels et les parents font face à des actes d’une violence inouïe, impensable à cet âge. Primaire et collège sont les périodes où les violences sont les plus importantes. Les chiffres du ministère de l’Intérieur montrent parfaitement ce phénomène de violence de plus en plus tôt, de plus en plus gratuite, de plus en plus banalisée. De nombreux spécialistes des enfants violents, constatent une déshumanisation, un manque d’empathie. Ces jeunes violents ne montrent aucune forme de regret, ils évoluent en totale impunité car ils savent qu’ils ne seront pas sanctionnés. Ce qui se passe dans la société est entré dans l’École, et les gouvernements successifs n’ont rien fait. Voilà le résultat, nos enfants ne sont pas en sécurité à l’école. Et en dehors c’est encore pire. Avec les réseaux sociaux cela ne s’arrête plus à la porte de l’établissement. 

Sophie Audugé, déléguée générale de SOS Éducation.

Quand un enfant est confronté à ce type d’évènement, que doivent faire les parents? 

Ils doivent immédiatement informer le principal et l’enseignant référent. Ils doivent demander que la situation soit prise en charge avec un plan d’action concret. Ils doivent exiger que l’information soit transmise à l’équipe pédagogique et remontée au rectorat. Ils doivent formaliser les échanges avec l’établissement scolaire, pour avoir des traces écrites. Quand les faits de violence sont avérés, des sanctions doivent impérativement être prises à l’encontre de l’agresseur, sa famille doit être informée et des mesures éducatives doivent être engagées pour qu’il prenne conscience de la gravité de ses actes. La victime doit être entendue pour évaluer le traumatisme subi et la nécessité d’un accompagnement thérapeutique par des professionnels de la santé psychique. Les agressions subies dans l’enfance sont des stigmates qui ne doivent pas être pris à la légère, ils peuvent aider à grandir s’ils sont considérés et reconnus, mais ils peuvent aussi détruire s’ils sont niés. Il faut entourer l’enfant, lui parler et l’écouter. Enfin, il faut vérifier si l’agression s’inscrit dans un contexte de cyber harcèlement ; et si c’est le cas, engager les recours nécessaires.

Est-ce que l’Education nationale a bien pris la mesure de ce problème d’ensauvagement de l’école, et que propose le ministère pour y mettre fin?

Manifestement l’Éducation nationale n’a pas pris la mesure du problème. Dans la majorité des cas, les parents expriment que l’administration n’a pas bien géré la situation de violence dont a été victime leur enfant. Plus globalement, 72 % des parents considèrent que la sécurité dans les établissements scolaires s’est détériorée, chiffre en croissance de 11 points en neuf ans.  En revanche, je ne parlerai pas d’ensauvagement de l’école. Il y a une violence endémique dans nos sociétés. Elle est banalisée en France. Mais je réfute cette formule «choc» du gouvernement. Cette sémantique vise à laisser croire que le phénomène est récent et que le gouvernement en sera le sauveur. C’est faux. L’école n’est pas ensauvagée, l’école ne remplit plus son rôle d’instruction, de sécurité, et d’exemplarité en matière d’autorité et de respect. L’école n’est pas ensauvagée, elle est faible. C’est la faiblesse de nos dirigeants, qui se retrouve dans l’école et qui met en danger élèves et professeurs. Faire porter la responsabilité sur d’autres facteurs ou d’autres personnes est malhonnête intellectuellement. Comme le dit un éminent pédopsychiatre spécialiste des enfants violents « ils ne deviennent pas violents à leur majorité ». Ce sont des mineurs violents qui n’ont pas été sanctionnés et dont la violence a pu prospérer dans l’école.

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Concrètement, le ministère ne propose pas grand-chose si ce n’est des programmes très compliqués, impliquant moult acteurs et administrations, en gros une énième usine à gaz. Quant à la multiplication du modèle du grand frère, avec les élèves-référents, par exemple pour le harcèlement, il me semble inapproprié et cynique. Enfin ! À l’école, les élèves sont là pour apprendre, pas pour faire respecter l’ordre, les valeurs de la République, ou je ne sais quoi encore. Personne ne doit les détourner de ce pourquoi ils sont là : apprendre et créer des amitiés.  Il est en vérité assez diabolique de déresponsabiliser les adultes pour responsabiliser les élèves. C’est à l’institution scolaire de protéger ses élèves, et pas le contraire. 

C’est déjà la 6e rentrée scolaire avec Emmanuel Macron aux commandes de la France. A vous entendre, concernant l’enseignement, c’est un élève médiocre ! Aujourd’hui, il nous promet le retour de l’autorité à l’école. Mais, toujours selon vos chiffres, 69 % des Français n’ont pas confiance dans la capacité du gouvernement à résoudre les violences à l’école. Quant au niveau, 68% des parents d’élèves n’ont pas non plus confiance en l’exécutif actuel pour y remédier… Partagez-vous le manque d’enthousiasme de cette large majorité de citoyens, quant à l’incapacité du pouvoir actuel à sortir l’école de l’ornière?

Le manque d’enthousiasme d’une large majorité de parents vous voulez dire ? Car les données du Baromètre IFOP/SOS Éducation sont les résultats d’une enquête d’opinion auprès de parents ayant au moins un enfant scolarisé en primaire ou secondaire dans l’année. C’est ce qui en fait l’intérêt puisqu’ils savent de quoi ils parlent. Ils font l’expérience de notre système éducatif quotidiennement pour leur(s) enfants(s). Ils ne parlent pas en l’air, ils ne sont pas dans le théorique. Il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas partager cette vision. Bien sûr, si vous n’avez pas d’enfants… ou si vos enfants sont scolarisés dans des écoles privées qui sont parvenues à les préserver de cette dégradation généralisée de l’autorité et du niveau d’instruction… ou si vous êtes dans l’enseignement et que vous prenez le relais à la maison pour refaire le programme à vos chérubins…  cette défiance peut vous surprendre. Mais, si vous faites partie des 70% de parents qui subissent la déliquescence du système scolaire français, vous partagez certainement ce sentiment d’un terrible gâchis et d’une impuissance institutionnelle coupable. Surtout, la situation ne cesse de se détériorer. En six années de présidence d’Emmanuel Macron, malgré un ministre de l’Education nationale resté en poste cinq ans, sans même parler du passage éclair de Pap Ndiaye, aucune amélioration n’est perçue. L’impression générale est qu’on détricote et re-tricote sans cesse, pour aucune avancée visible. C’est le mythe du linceul de Laërte, mais on attend toujours l’arrivée d’une figure dévouée à la cause, sans ambition politique, qui aura le courage de relever l’école française pour la remettre à son meilleur niveau.

Le remplacement du ministre woke Pap Ndiaye, par Gabriel Attal, vous a-t-il réjoui ? 

Je n’ai pas les moyens de me réjouir ou pas. Pour cela, il faudrait déjà connaître le projet du gouvernement. Sans cela, comment avoir un avis sur la capacité du ministre choisi de le mener à bien. Emmanuel Macron s’est présenté à l’élection présidentielle sans programme pour l’École. C’est d’autant plus problématique que tous les autres candidats en avaient élaboré un. La plupart avaient de très bonnes propositions. Ils partageaient le constat et l’urgence d’agir. C’est d’ailleurs un autre constat intéressant du Baromètre IFOP/SOS Éducation que nous publions aujourd’hui. Sur de nombreux sujets la position des parents d’élèves est transpartisane.

Par exemple sur la proposition de « Rétablir l’autorité des enseignants et appliquer les sanctions prévues par le règlement intérieur de l’établissement aux élèves perturbateurs ou négligents », elle obtient l’adhésion de 98% des partisans des Républicains et de ceux du RN, et elle rassemble aussi  97% des partisans d’EÉLV, 96% de ceux de « Renaissance » et 84% des LFI. Pour la mesure « Rétablir la possibilité de redoublement à partir du collège pour les élèves n’ayant pas le niveau pour passer dans la classe supérieure » tous sont dans un mouchoir de poche puisque la mesure est plébiscitée par 96% des partisans du RN, 95% de ceux d’EÉLV, 94% de « Renaissance », 90% des LFI et des Républicains. Il en est de même de la proposition de « responsabiliser financièrement les parents et les élèves dans les cas de dégradations ou d’actes de violence physique ou psychologique commis par un élève » : 99% des Républicains sont pour, comme 98% des partisans de « Renaissance », 94% de ceux du RN,  90% d’EÉLV,  83% de LFI.

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La vraie question demeure :  quel est le projet politique pour l’École française du président Emmanuel Macron? Pourquoi est-il passé de Jean-Michel Blanquer à Pap Ndiaye puis maintenant à Gabriel Attal? Comment des profils si différents ont été choisis, à quelles fins? Ces trois choix ne peuvent pas s’inscrire dans la continuité d’un même projet pour l’École avec pour préoccupation primordiale l’intérêt supérieur de l’enfant et son instruction. C’était peut-être moins le cas concernant Jean-Michel Blanquer, mais il ne fait aucun doute que Pap Ndiaye et Gabriel Attal sont des choix politiques. Pap Ndiaye marquait un pas vers LFI, quand Gabriel Attal s’inscrit comme opposant aux ambitions politiques de Gérald Darmanin. Il semble que l’École, les enfants, les professeurs, tiennent une bien maigre place dans tout cela.

Les abayas et qamis grotesques d’élèves musulmans seront interdits lors de cette rentrée scolaire 2023. Néanmoins, sur les réseaux sociaux, les entrepreneurs identitaires de l’islam rivalisent de conseils pour inciter des jeunes filles à défier les chefs d’établissement et notre précieuse laïcité. Craignez-vous une rentrée agitée sur ce point ? L’immigration de masse pose-t-elle un problème structurel à l’école française?

Je suis désolée mais compte tenu de la formulation de votre question je suis obligée de préciser que je ne m’associe pas à l’adjectif «grotesques» que vous utilisez pour qualifier les abayas ou les qamis. Si votre question porte sur le sens de ces tenues quand elles sont portées à l’école, Gabriel Attal a raison de dire que les élèves «testent» l’institution. Les chiffres d’atteinte à la laïcité par le port de ces tenues sont parlants puisque qu’ils sont en très forte augmentation à trois moments précis de l’année :  la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty, le Ramadan et l’Aïd. Cette attitude, à ces moments-là, démontre de la part des élèves, une volonté de marquer leur appartenance religieuse. En ce sens, elles n’ont pas leur place à l’École publique qui est laïque comme l’État français. Cette clarification de la part du ministre de l’Éducation nationale fraîchement nommé est salutaire et il est regrettable que son prédécesseur ait abandonné ses personnels au milieu du gué. 

Capture BFMTV

Mais il ne faut pas se tromper et ne voir que l’arbre qui cache la forêt. Avec cette annonce, le gouvernement est parvenu à imposer aux médias son thème pour cette rentrée scolaire. Depuis des jours, toutes les rédactions disent qu’elles ne parleront que des abayas le jour de la rentrée. De quoi mettre de l’huile sur le feu inutilement. Une rentrée doit se faire dans le calme et la sérénité. Pendant que les médias louent la fermeté de Gabriel Attal et Emmanuel Macron sur le sujet de la laïcité, ils ne parlent pas du manque d’enseignants, des besoins de formation, de la baisse de niveau, de l’insécurité, de l’accueil des enfants en situation de handicap, des problèmes d’affectation… C’est peut-être aussi ce qui était recherché avec ce coup de com’.

Sur l’immigration, désolée mais cela n’entre pas dans notre champ de travail. Je peux juste rappeler que l’École de la République est laïque, gratuite et obligatoire. Elle ne choisit pas ses élèves. Elle accueille tous les enfants scolarisés en France quelles que soient leur religion et leurs origines sociales. C’est pourquoi il est si important d’y interdire les signes d’appartenance religieuse. Et c’est pourquoi les questions de politique intérieure n’ont rien à y faire. Le fléau de l’École, c’est qu’en abandonnant sa mission première qui est d’instruire, juste d’instruire tous les enfants, elle s’est dévoyée. Elle s’est perdue dans des combats idéologiques et politiques. Elle doit revenir à l’essence de ce qu’elle doit être. À nous de ne pas lui en demander plus.

Alors quelles seraient selon vous les trois mesures d’urgence à appliquer, pour commencer à reconstruire notre école républicaine publique? Par ailleurs, quelles sont les missions de SOS Education exactement, d’où viennent vos financements et quels objectifs avez-vous?

SOS Éducation a proposé 30 mesures pour relever l’École française qui sont à retrouver sur notre site internet. Je vous citerai donc les trois premières, qui sont : 1/ Augmenter le niveau d’instruction en primaire 2/ Refaire de l’École un sanctuaire 3/ Restaurer l’autorité des enseignements. Bien entendu ces trois mesures en imposent d’autres en cascade pour qu’elles puissent aboutir…

Les missions de SOS Éducation sont simples. Nous rassemblons tous les citoyens qui veulent agir avec nous pour améliorer le système éducatif français. Nous défendons une École qui instruit, qui respecte l’autorité parentale, qui soutient les professeurs dans leur mission d’instruction, qui s’oppose aux idéologies présentées comme des savoirs. Nous organisons des formations pour les enseignants et des conférences grand public avec des experts sur les enjeux éducatifs. Nous produisons chaque année un travail de décryptage des risques et des enjeux sur un grand thème d’actualité afin de protéger les enfants de l’entrisme idéologique qui sévit dans les écoles. Depuis 2019, en plus de lutter quotidiennement pour une école qui instruit, nous nous sommes opposés à l’interdiction de l’instruction en famille sous couvert de lutte contre le séparatisme, nous avons exigé l’interdiction de l’écriture inclusive à l’École, nous avons demandé le retrait de la circulaire Blanquer sur l’idéologie transidentitaire qui fait croire aux enfants qu’ils peuvent être nés dans le mauvais corps ; et cette année nous agissons pour protéger les enfants des dérives de l’éducation au plaisir sexuel dès le primaire.  

Concernant notre mode de financement, SOS Éducation a été créé en 2001 et n’a jamais touché un euro d’argent public. L’association est financée uniquement par des dons de dizaines de milliers de citoyens qui croient en notre travail et soutiennent l’existence d’une association indépendante de tout mouvement politique et religieux, 100% engagée pour la cause de l’enfant: son instruction et son éducation. En 2020 puis en 2022 l’administration fiscale a considéré de manière arbitraire que l’action de SOS Éducation n’entrait plus dans le champ des associations éducatives et nous a retiré le droit d’émettre un reçu fiscal à nos donateurs. Droit que SOS Éducation avait obtenu en 2002 avec le même objet social et les mêmes activités. Cela nous asphyxie financièrement, c’est le but. Mais cela démontre que nous sommes où nous devons être, c’est-à-dire, là où l’enfance et l’École sont en danger.  

Dans Causeur, la semaine dernière, nous racontions dans un article que, concernant l’éducation sexuelle, selon les progressistes, une « panique puritaine » s’emparerait de l’école, alors que les conservateurs sont inquiets à l’idée que la « théorie du genre » y devienne officielle. Suivez-vous ces questions?

Oui, nous suivons ces questions de près. Nous avons acquis une expertise dans ces deux domaines. J’ai d’ailleurs « commis » plusieurs tribunes pour votre magazine sur ces sujets. Sur le site internet de l’association, vos lecteurs peuvent trouver de nombreuses publications sur le phénomène trans identificatoire qui cible les enfants et ses dégâts chez les mineurs. Concernant l’éducation sexuelle, qui était une obsession de Pap Ndiaye, nous avons posé la question aux parents d’élèves dans cette 3ème édition du baromètre IFOP / SOS Éducation et leur réponse est sans détour : c’est NON. 

Les 70% de parents concernés par cette réponse seront contents d’apprendre que pour les progressistes (concept assez flou tout de même), ils sont puritains et en panique ! Je vais me permettre de répondre pour eux. En panique sans doute, puritains je ne crois pas. Si être progressiste consiste à défendre l’idée qu’il est dans l’intérêt de l’enfant de lui parler de masturbation, de fellation et de sodomie en primaire, je crains qu’il n’y ait rapidement plus beaucoup de progressistes en France. La réalité est ailleurs il me semble. Toutes les occasions sont bonnes pour détourner l’École de sa mission qui est d’instruire dans un cadre sécurisé. Ces soi-disant progressistes sont les ersatz des pédagogistes, idéologues, dont les dérives ont détruit l’école publique. Plutôt que d’assumer leur responsabilité dans le délabrement de notre système éducatif, ce qu’Emmanuel Macron a appelé lors de son dernier déplacement à Marseille « hypocrisie », ils préfèrent passer vite à autre chose en occupant le terrain avec de nouvelles lubies toujours plus absurdes. Le problème c’est qu’à la fin ce sont les enfants qui trinquent. 

Nous travaillons depuis des mois avec d’éminents spécialistes sur ce sujet important. La sexualité stricto sensus n’a pas à être abordée à l’École. Nous invitons les parents à la plus grande prudence en ce domaine. La prévention OUI – La sexualisation infantile NON.

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Rédacteur en chef du site Causeur.fr

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