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Praud menacé de mort, Le Monde l’enfonce

Au secours, des polémistes droitiers osent s'exprimer à la télévision!


Praud menacé de mort, Le Monde l’enfonce
Pascal Praud. Image: capture d'écran Cnews

Semaine éprouvante pour Pascal Praud ! Tandis que le journaliste de Cnews est menacé de mort dans un morceau de rap, Le Monde s’inquiète: « les ultraconservateurs sont souvent majoritaires » dans nombre d’émissions.


L’actualité fait parfois l’objet de fâcheuses coïncidences. Tandis que dans un clip, les rappeurs Sneazzy et Nekfeu menaçaient de mort le journaliste Pascal Praud pour crime d’islamophobie, le journal Le Monde consacrait une double-page sur un nouveau fléau contemporain bien connu: la montée du populisme dans les médias. Parmi les nombreuses cibles, un article est presque exclusivement réservé à CNews, la chaîne de Vincent Bolloré où officie justement Pascal Praud dans son émission quotidienne à succès, L’heure des pros.

Pas d’amalgame, bien sûr, mais tout de même, ce climat de dénonciation envers les journalistes qui critiquent la montée de l’islamisme en France est troublant.

Le procureur de Paris a d’ailleurs fini par ouvrir une enquête sur les injures des artistes: « Les journalistes salissent l’islam, sont amateurs comme Pascal Praud, ça mérite une balle dans le cervelet, le canon au fond de la bouche ». On a eu les excuses des rappeurs mais on attend toujours le communiqué de soutien de la société des journalistes du Monde.

Le Monde mettrait bien Cnews en quarantaine

Samedi 7 mars, alors que la polémique enfle sur Twitter, Pascal Praud doit au contraire subir un énième papier dénonçant le choix de ses chroniqueurs. Sous le titre « Des polémistes droitiers omniprésents sur les chaînes d’info », Nicolas Truong enfonce le clou et fait appel à l’expertise d’un « critique télévisuel pour Télérama » afin d’appuyer sa démonstration.

Malheureusement l’intéressé, Samuel Gontier, ne fait pas dans la dentelle. La neutralité qu’on aurait pu attendre d’un expert manque cruellement : « par cynisme, clientélisme ou idéologie, la mouvance extrême droitière est souvent majoritaire dans nombre d’émissions de chaîne d’info ». Comme il faut bien être précis, quelques noms sont alors jetés en pâture: « Sur les plateaux de Laurence Ferrari ou de Pascal Praud sur CNews, le rapport entre progressistes et réactionnaires est de 1 pour 4« . « Le problème, c’est que ces débats répétés ad nauseam sur l’islam font de l’audience » déplore le chroniqueur télé de Télérama. Tous ces Français qui regardent Zemmour, Praud et Lévy salir l’islam, comment est-ce Dieu possible en 2020? Il faudrait les faire taire, mon bon Monsieur !

Le « national-populisme » serait à la manœuvre dans des médias français autrefois paisibles

« Façonnage des consciences? » se demande faussement le plumitif du Monde auprès de « la polémiste » Elisabeth Lévy [directrice de Causeur NDLR], laquelle « ironise » sur ces « représentants du camp du bien tellement habitués à débattre entre eux qu’ils n’en sont toujours pas revenus que leurs contradicteurs aient le droit de s’exprimer ».

Visiblement peu amusé par le trait d’humour, Nicolas Truong se tourne vers la très objective Audrey Pulvar (actuellement en campagne pour Anne Hidalgo, mais il est sans doute inutile de la préciser aux abonnés du Monde) afin de décrypter la situation. Pour l’ancienne compagne d’Arnaud Montebourg et ex-journaliste à I-télé, Patrick Buisson, Étienne Mougeotte et Charles Villeneuve sont trois hommes de médias « aux idées droitières et aux valeurs masculinistes, à la manœuvre. » Cela se confirme, nous serions bien manipulés par les médias français machistes.

Mais ce n’est pas terminé. Pour Samuel Gontier: « il y a d’évidence un effet de milieu social. Ces polémistes se confortent idéologiquement et se cooptent dans des émissions qui sont des tremplins professionnels« . Complotisme un peu cocasse de la part d’un journaliste de Télérama qui parle au Monde.

Mais le mot de la fin est réservé à Jean-François Kahn, ancien directeur de Marianne: « Le néofascisme est sans doute plus médiatique qu’intellectuel ». Que faut-il comprendre exactement ? Nicolas Truong a-t-il bien compris le sens de la phrase citée ? Et si le « néo-fascisme » médiatique, ce n’était pas trois éditorialistes réacs qui font de l’audience sur CNews (dont JFK) mais les journalistes obsessionnels qui cherchent à faire taire les voix discordantes partout ailleurs?



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est responsable des questions internationales à la fondation du Pont neuf.

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