Censure du gouvernement. Alors que le petit microcosme politico-médiatique s’inquiète des conséquences d’un possible départ de Matignon de Michel Barnier, c’est tout comme s’il feignait d’ignorer la menace russe, autrement plus terrifiante, regrette notre chroniqueur.
Michel Barnier promet « la tempête » s’il devait « tomber ». C’est le message qu’il a fait passer, mardi soir sur TF1, pour mettre en garde contre une motion de censure qui le pousserait à démissionner.
Anomalies
Mais cette perspective est anecdotique à côté de la guerre mondiale contre la Russie et ses alliés qu’attise, dans son coin, Emmanuel Macron. Une politique démente se met en place par le président esseulé, apparemment fasciné par le chaos qu’il a créé depuis le 10 juin et sa dissolution irréfléchie de l’Assemblée nationale. Cette diabolique course à l’abîme, censée replacer le chef de l’État au centre de tout, s’auto-alimente à l’Élysée dans l’indifférence du « microcosme parisien », justement mis en cause par le Premier ministre. Mais lui-même fait partie de cette oligarchie, en dépit de son adresse, hier, au bon sens des Français.
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Sa désignation parmi un parti minoritaire (47 députés) a été le résultat d’une anomalie démocratique. Son silence sur l’escalade belliqueuse de Macron confirme son peu d’entrain à « tourner la page » en apportant les « ruptures » qu’il avait promises le 5 septembre. Une excessive prudence a amené Barnier, assurément honnête homme, à assumer une continuité avec le vieux monde politique coupé des gens ordinaires. Son sort est, plus que jamais, entre les mains du RN. Ce parti semble prêt à se joindre notamment à LFI, en dépit de ses outrances pro-djihadistes et antisémites, pour sanctionner le gouvernement sur son budget. Toutefois la question est moins la survie politique de Barnier que celle de Macron. Il est urgent d’empêcher un forcené de continuer à jouer avec des allumettes sur un baril de poudre.
Jean-Noël Barrot mobilisé
Sans aucun débat, ni parlementaire ni médiatique, le président de la République, plus Ubu Roi que jamais, a décidé de mettre les pas de la France dans ceux des néoconservateurs anglo-saxons contre la tyrannie de Vladimir Poutine. Alors que Donald Trump vient de se faire élire sur une promesse de paix entre les deux frères ennemis, Joe Biden et son allié britannique font visiblement tout pour attiser l’irrémédiable avant le 20 janvier, date d’entrée en fonction de Trump. Poutine n’est pas le dernier à jeter de l’huile sur le feu, en menaçant d’une 3ème guerre mondiale nucléaire. Dès à présent, certains pays européens (Allemagne, Suède, Finlande, etc.) s’inquiètent de l’état de leurs abris antiatomiques et des protections civiles à apporter aux populations, en cas de montée en puissance du conflit. La France reste, elle, indifférente à ces inquiétudes. Samedi, sur la BBC, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a donné son feu vert à l’Ukraine pour l’usage de missiles français à longue portée afin de frapper le territoire russe. Il a également confirmé la possibilité d’une mobilisation de troupes françaises sur le sol ukrainien. L’ombre de la guerre ne cesse de grandir sur une France désarmée (la défense ne pourrait tenir que quelques jours), qui se laisse de surcroit envahir par l’islam conquérant et le narcotrafic, deux menaces qualifiées d’ « existentielles », ce mercredi matin sur Europe 1, par la magistrate Béatrice Brugère. Un va-t-en-guerre désœuvré et, semble-t-il, psychologiquement fragile est à l’Elysée. La tempête, que redoute Barnier, est déjà là. C’est pourquoi Macron doit partir.
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