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Marine Tondelier, une Karen selon Danièle Obono

Après une accusation infamante que beaucoup à gauche estiment justifiée, la députée écolo tente de faire repentance


Marine Tondelier, une Karen selon Danièle Obono
La conseillère régionale des Hauts de France Marine Tondelier, Pantin, 14 octobre 2023 © SIPA

Apparu en 2017, Karen est un terme péjoratif utilisé dans les pays anglo-saxons pour désigner une femme blanche de la classe moyenne qui s’insurge de tout, veut « parler au directeur » et perpétue le racisme systémique. Victime collatérale du conflit au Proche-Orient déclenché par les islamistes du Hamas, l’autre Marine d’Hénin-Beaumont s’est vue attribuer le sobriquet par son alliée Danièle Obono. Après avoir fait des courbettes aux islamo-gauchistes, en débattant avec Médine fin août, la patronne des Verts n’avait qu’à pas critiquer les analyses des Insoumis sur le Hamas, et scander le slogan de paix «Allah Akbar» à République comme tout le monde.


Face aux réactions offusquées de la classe politico-médiatique à ses propos outranciers, Danièle Obono (LFI) préfère le plus souvent se terrer dans l’indifférence. Mais, lorsqu’une de ses alliées de circonstance la critique, elle se rebiffe ! La députée insoumise n’a en effet pas franchement supporté que la cheffe du parti EELV, Marine Tondelier, lui reproche ses déclarations sur le Hamas. 

En réponse, elle l’a qualifiée de… « Karen ». Et cela n’a rien à voir avec le temps d’abstinence et de prière que respectent les catholiques avant Pâques ! Non, il faut le savoir, « Karen » est utilisé par les ultra-progressistes aux Etats-Unis pour désigner l’archétype de la mère quadra, râleuse invétérée et contrôleuse en chef des travaux finis. Bref une mégère, et elle serait plutôt WASP, plutôt blonde et plutôt pro-Trump. Autrement dit, du point de vue des gauchistes, une grosse raciste néocoloniale et néofasciste ! Il est cocasse de voir que celle qui, de Charlie Hebdo à Valeurs actuelles, ne tolère aucune caricature à son sujet, verse elle-même dans la caricature lorsqu’il s’agit de critiquer les gens qui ne pensent pas comme elle… 

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Voilà l’écologiste habillée pour l’hiver. Et depuis, la cheffe de file des Verts a aggravé son cas. Après avoir exprimé son désaccord avec une partie des Insoumis (Danièle Obono en tête, donc, laquelle considère le Hamas comme une force de résistance et aurait rédigé le communiqué réservé de LFI après le massacre du 7 octobre en Israël), Karen Tondelier a estimé qu’il était « débile et choquant » de crier « Allah Akbar » le jour de l’enterrement de Dominique Bernard assassiné sous les mêmes cris. 

Sur Twitter, certains saluèrent ses propos, jugés comme une prise de conscience salvatrice. Mais, cette nouvelle prise de position n’a fait qu’accentuer la rupture avec la complaisance de ses petits copains d’extrême gauche pour qui les « Allah Akbar » sont des louanges musulmanes à « Dieu le plus grand », et un appel pacifique au cessez-le-feu. Son indignation s’opposait toutefois également aux déclarations d’élus de son propre parti, comme la pourfendeuse en cheffe de la masculinité toxique, l’irremplaçable Sandrine Rousseau, pour qui les « Allah Akbar », accompagnés des slogans « Israël Assassins » ou « Macron complice », scandés avec une exaltation haineuse par les manifestants, ont résonné comme des chants de paix. Accusée de verser dans l’abjecte stigmatisation, menacée par le rouleau compresseur de l’”islamophobie”, Marine Tondelier a dû vite rétropédaler et s’adonner à une séance d’autoflagellation à travers un thread d’excuses sur Twitter qui révèle l’étendue de son manque de courage. Pas de sobriété quand il s’agit de pénitence !

« Je n’aurais pas dû laisser un amalgame s’immiscer dans mes propos », regrette-t-elle avant de demander pardon aux musulmans qu’elle a pu blesser. Puis, elle publie un second tweet pour se justifier. Elle explique que c’était son devoir de s’excuser, car c’est ça le rôle d’un responsable politique. Tout en niant sa responsabilité directe dans la polémique, rejetant quasiment la faute sur les journalistes qui ne savent jamais poser la bonne question. Cette allégeance à la lâcheté suffira-t-elle pour revenir dans les petits papiers de Danièle Obono ?



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