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Le cas Gilles Verdez

Ce chroniqueur participe, avec des gens comme Yassine Bellatar, à la prospération d’une étrange ambiance en France...


Le cas Gilles Verdez
D.R.

L’agaçant chroniqueur de Cyril Hanouna a fait son dada de la défense des musulmans que d’odieux Français s’échineraient à vouloir assimiler.


Il y a un phénomène physique récurrent dont j’aimerais entretenir mon lecteur. Chaque fois que, par inadvertance ou par plaisir coupable, je visionne une séquence de l’émission Touche pas à mon poste, ma main est prise d’une irrésistible envie de balancer la télécommande contre l’écran dès qu’y apparait Gilles Verdez. En effet, dans cette émission, la palme de l’intervention la plus stupéfiante de niaiserie revient systématiquement à ce journaliste. Récemment, l’avocat Pierre Gentillet s’est confronté à la meute de chroniqueurs de Touche pas à mon poste au sujet de l’actualité de l’antisémitisme en France.

L’indignation pour seule argumentation

Cet article se propose de comprendre comment les opinions de la première bobo gauchiste aux cheveux verts venue se retrouvent dans la bouche d’un vieil homme aux cheveux blancs. À l’instar d’un Torquemada du vivre-ensemble, Gilles Verdez ne prend pas la peine de discuter les opinions qui ne plaident pas en faveur du communautarisme; il se contente de les mettre à l’index de sa morale du jour bricolée au doigt mouillé, en les déclarant inacceptables. Chez lui, l’indignation perpétuelle remplace la démonstration.

« Parler des radicalisés à l’école, c’est très bien, mais en réalité ça pose une question politique en amont qui est la question de la montée de l’islamisme et aussi de la question migratoire, dit Me Gentillet.
– Vous êtes en train de vriller. Bientôt, vous allez nous dire que c’est à cause des musulmans, répond Verdez. 
« Oui, c’est à cause des chrétiens aussi, sans doute ? lui réplique Gentillet.
– Ah, donc vous dites ça ? Voilà voilà, là vous vrillez… » finit par lui opposer Verdez, les yeux exorbités.

S’il ne s’était réellement converti, je dirais que sa religion est, non pas l’islam, mais la défense de l’islam[1]. Et pas n’importe quel type de défense, non. Une défense systématique, qui intervient à la base de tous ses raisonnements plutôt qu’au moment de leur conclusion. Gilles Verdez s’astreint à un exercice difficile : déconsidérer et attaquer par principe toute personne ou tout groupe de personnes dès l’instant qu’elles remettent en cause le modèle de société multiculturelle dont le seul bonheur qu’il retire est visiblement sa femme, tout en prêchant son adhésion aux principes normalement partagés de laïcité, de liberté d’expression ou de sécurité publique. Mais à l’impossible nul n’est tenu, et, pour parvenir à cette contorsion intellectuelle, le chroniqueur doit accepter de faire partie de la catégorie des hommes extraordinaires. Non pas ceux ont le pouvoir de changer la réalité; ceux qu’ils ont la faiblesse de l’ignorer.

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Amusant personnage

Gilles Verdez doit se résoudre à jouer le rôle d’un personnage qui se situe à mi-chemin entre la précieuse ridicule et le bourgeois gentilhomme, ce qui n’est pas sans élever l’émission de C8. Ainsi, par exemple, lorsqu’il s’offusque qu’on puisse constater l’implication de la communauté arabo-musulmane dans la délinquance urbaine, ou dans les actes d’antisémitisme perpétrés ces derniers temps étrangement en même temps que la réactivation d’un conflit qui oppose Juifs et… Arabes. C’est par cette sorte de négationnisme politique que ce brave chroniqueur participe, avec des gens comme Yassine Bellatar et autres infiltrés du communautarisme musulman, à la prospération d’une étrange ambiance en France, c’est-à-dire à la banalisation et à la normalisation de l’instauration d’un mode de vie arabisant sur le sol français, qui ne tire sa justification que du nombre de ses adeptes. Ce qui va de la langue au vêtement en passant par les considérations géopolitiques, je crains que la ligne 3 du métro parisien dans laquelle se sont fait entendre des chants antijuifs à l’initiative de nos futurs compatriotes ne s’en souvienne si Gilles Verdez l’a oublié.

Gilles Verdez confond peut-être sa vie privée avec les affaires publiques. Il croit que, s’étant converti lui-même à l’islam, la société française serait tenue de le faire aussi. Qu’aimant une femme de culture musulmane, et je ne l’en blâme pas, puisque moi aussi, la France devrait s’accommoder des mêmes contraintes qu’on trouve dans son ménage. Or voilà, deux individus peuvent faire bon ménage, pas deux peuples sur le même sol, et les agréments qu’on trouve au seuil de la chambre à coucher n’ont pas leur pareil passé le seuil de sa porte d’entrée. Gilles Verdez le saurait, s’il sortait quelquefois dans la rue ou s’il ouvrait plus souvent les yeux plutôt que sa grande bouche.


[1] https://www.midilibre.fr/2022/11/18/tpmp-je-vais-faire-mon-premier-ramadan-annonce-le-chroniqueur-gilles-verdez-10812456.php




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Élève-avocat, étudiant à Paris I Panthéon-Sorbonne.

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