Accueil Culture Souvenirs d’un printemps normand: David Hockney au musée de l’Orangerie

Souvenirs d’un printemps normand: David Hockney au musée de l’Orangerie


Souvenirs d’un printemps normand: David Hockney au musée de l’Orangerie
Musée de l'Orangerie, Paris © Sophie Crepy

Le musée de l’Orangerie accueille jusqu’au 14 février prochain une exposition inédite intitulée « A Year in Normandie » dédiée à David Hockney, l’artiste vivant le plus côté au monde.


L’hiver s’en est allé dans le jardin normand de David Hockney. L’espoir, lui, se dessine au printemps dans les tableaux — oserait-on appeler ainsi ces images dessinées sur un iPad ? — du peintre anglais exilé en Normandie depuis 2019. S’il est une question à se poser sur le statut de ces œuvres d’art reproductibles à l’infini, question que Walter Benjamin annonçait déjà dans ses essais, alors David Hockney est résolument l’esbroufe la plus charmante de l’art contemporain.

© Sophie Crepy

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De la côte californienne à la campagne normande

Le musée de l’Orangerie nous propose une exposition sans peinture consacrée à ce travail de l’artiste réalisé lors du premier confinement, dans sa maison du petit village de Beuvron-en-Auge, deux cents âmes à peine. Exit la Sun Belt, le vert de la campagne normande s’est substitué à l’azur des piscines de Los Angeles et de San Francisco. C’est un véritable tournant dans l’œuvre de celui qui avait atteint le titre d’artiste vivant le plus cher au monde avec son Portrait of an Artist (Pool with two figures), adjugé chez Christie’s 90,3 millions de dollars en novembre 2018.

2020 : le printemps n’aura jamais semblé si long. Il aura du moins permis au peintre de réaliser, dans la lignée de Vivaldi et Stravinski, son propre sacre du printemps dans une véritable ode au temps qui passe, sans nostalgie ni prétention. Là, les maisons à colombages, échos lointains des chaumières hollandaises de Rembrandt et de Van Gogh, les iris, les jonquilles et les pommiers en fleurs succèdent aux ramures imposantes des arbres nus et aux premiers flocons de l’hiver. « En Normandie, explique-t-il, j’aime la douceur de vivre des gens et la lumière de ses vergers ». Ce sont plus de deux cent peintures numériques que David Hockney réalise pendant les quelques mois de son exil en France, réunies ici dans une frise monumentale de près de 90 mètres de long qui décline dans un cycle narratif les quatre saisons.

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L’exubérance de Warhol, le graphisme d’Hopper

David Hockney s’est imposé sur la scène contemporaine par un style hérité des plus grands maîtres, de la mémoire impressionniste à l’exubérance d’Andy Warhol et au graphisme d’Edward Hopper. C’est cette fois à la Tapisserie de la reine Mathilde, observée à l’occasion d’une visite au musée de Bayeux qu’il doit son inspiration et les prémices de cette exposition. Le peintre s’amuse à jouer avec les effets de reproduction, de copie et de retouches que permet le numérique dans des compositions vibrantes à la touche éclatante et fantaisiste. Un poème de couleurs qui célèbre avec allégresse la beauté de nos campagnes françaises.

Musée de l’Orangerie, Jardin Tuileries, 75001 Paris. Jusqu’au 14 février 2022.



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