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Que nous dit le voile ? Causeur essaie de comprendre, selon la formule d’Élisabeth Lévy, « à la fois la fulgurante progression, en une trentaine d’années, de ce colifichet postmoderne paré des atours de la tradition, et la résistance qu’il suscite, notamment en France. » Devenu banal dans nos villes, le voile islamique n’est pas seulement une affaire de liberté individuelle. Les femmes qui le portent pensent afficher leur foi, mais elles brandissent, souvent sans le savoir, un étendard identitaire remis au goût du jour par les Frères musulmans. Cependant, si nous devons vivre avec le voile, rien ne nous oblige à l’aimer. Alain Finkielkraut, se confiant à notre directrice de la rédaction, revient sur l’affaire des jeunes filles voilées de Creil en 1989 : à cette époque, la lâcheté politique et la complicité idéologique ouvraient déjà un boulevard à l’islamisme. Quant à l’école, aujourd’hui elle a cessé d’être exigeante et, au nom de la justice sociale et de la lutte contre les discriminations, est même devenue éradicatrice du savoir. Conclusion du philosophe : « L’enfer islamo-gauchiste est pavé des meilleures intentions égalitaires. » L’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, interviewée par Gil Mihaely, retrace la montée du port du voile à partir de la révolution iranienne, montrant avec quelle efficacité redoutable les Frères musulmans ont réussi à instiller leur idéologie radicale en Occident. Selon la co-auteure de Cachez cet islamisme, cette internationale islamiste peut compter sur un allié de taille pour mener sa guerre sainte : la cancel culture. En revanche, le député Aurélien Taché, co-auteur du livre Nativisme, rappelle que la Constitution française postule la liberté de conscience pour tous les citoyens, y compris les Françaises musulmanes. « Alors lâchons-leur le hijab et cessons cet humanisme à géométrie variable ! » Pour Chantal de Rudder, qui se confie à Élisabeth Lévy et à moi, les femmes voilées sont pour la plupart inconscientes d’être instrumentalisées par les fondamentalistes et elles restent tenaillées entre la peur et l’idéologie victimaire. Retrouvez enfin dans ce dossier des articles de Boualem Sansal, Alain Destexhe et Cyril Bennasar.
Côté actu, Élisabeth Lévy réagit à l’institutionnalisation progressive des nouvelles formes d’écriture dite « inclusive » dont le dernier avatar est la promotion des pronoms « non-binaires » : « iel », « iels », « ielle » et « ielles ». Il ne faut pas se tromper sur la nature apparemment absurde, voire triviale de ce phénomène, car il fait partie d’un programme plus vaste cherchant à « mettre à bas l’ordre anthropologique, le soubassement symbolique de l’espèce. » Frérédic Ferney passe en revue les candidats de LR en posant une question fondamentale : « Qui sera le mieux placé pour se faire battre par Macron ?… » Si tout le monde parle de la noyade tragique d’au moins 27 migrants dans la Manche le 24 novembre, Erwan Seznec est allé enquêter sur place dans les dunes de la Côte d’Opale. Les immigrés clandestins qui embarquent en grand nombre chaque jour sur des radeaux de fortune pour la Grande-Bretagne offrent le spectacle de l’impuissance des forces de l’ordre, de la compétition entre ONG, du business lucratif des passeurs, et d’un État français qui dépense des milliards sans juguler quoi que ce soit. Au-delà de leur mission d’aide humanitaire aux étrangers, de nombreuses associations subventionnées défendent un « droit de migrer » qui n’existe pas. Leur méthode est simple pour elles et ruineuse pour l’État : saturer les tribunaux pour ralentir les reconduites aux frontières. Enfin, le 10 novembre, la commission d’enquête sur les migrants pensait rendre un rapport parlementaire. C’était sans compter sur son président, le député Sébastien Nadot qui, dans un avant-propos très idéologique, l’a transformé en tract d’extrême gauche. Et en réquisitoire contre la France. Outre-Manche, les autorités britanniques sont aussi désemparées que leurs homologues françaises. Pour elles, la méthode des migrants et leurs passeurs, le chantage au sauvetage, est un véritable casse-tête sur lequel j’ai enquêté. Se focalisant sur le profil de deux militantes allemandes, Valentin Chantereau montre que les passeurs ne sont pas les seuls à surfer sur les vagues migratoires. Profitant de la misère humaine, des ONG sans scrupules frayent avec les trafiquants et violent les lois internationales sous prétexte d’idéaux anarchistes, altermondialistes et « antifascistes. » Pourtant, Harold Hyman nous apporte une bonne nouvelle en provenance de l’Est : la crise à la frontière polono-biélorusse est en train de provoquer un changement majeur de la politique migratoire de l’UE. Jusque-là lourdement condamnée par Bruxelles et Berlin, la défense des frontières extérieures prônée par Victor Orbán est aujourd’hui encouragée. Pensez-vous que les militants des ONG sont des parangons d’altruisme ? Le dessin du mois de Marsault vous propose une vision alternative des choses.
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Comment oublier les présidentielles qui approchent ? Joseph François analyse le bilan d’Emmanuel Macron : s’il reste favori, il ne pourra pas faire les mêmes promesses en 2022 qu’en 2017, promesses qu’il n’a pas tenues. Cyril Bennasar se désole du règne de la racaille dans nos villes qui résulte de notre incapacité à la tenir en respect. Jérôme Serri pose un regard critique sur la restitution par M. Macron de pièces de collections publiques à des pays africains. Morgan Sportès se confie à Elisabeth Lévy sur l’écriture de son dernier livre, Les Djihadistes aussi ont des peines de cœur. La Chine est au bord d’une crise économique majeure, selon Jean-Luc Gréau. Certes, le régime est en mesure d’éviter le pire, mais il est trop dépendant des économies occidentales fatiguées.
Qui a dit à Jonathan Siksou d’aller au diable ? En fait, il est allé à Rome pour voir la magnifique exposition consacrée à l’Enfer par le musée des Scuderie del Quirinale pour célébrer le 700e anniversaire de la mort de Dante. Article illustré par des images aussi splendides qu’infernales. Philippe Caubère fait partie des rares comédiens capables de tout incarner sur scène. Pour Yannis Ezziadi, il le prouve une nouvelle fois avec Les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet au Théâtre de l’Ouvre. Jérôme Leroy redécouvre six textes de l’âge d’or de la science-fiction française que vient d’exhumer Serge Lehman. Le temps des cathédrales est-il enfin revenu ? Pierre Lamalattie nous renseigne sur le débat autour de la reconstruction de la flèche de Saint-Denis, où une conception du patrimoine privilégiant la beauté et l’inspiration artistique semble prendre le dessus sur une conception plus authentique, plus puriste mais plus terne. Julien San Frax fait le tour des châteaux forts du Moyen Âge européen – grâce à un livre – tandis qu’Alain Neurohr salue le nouveau film d’Almodóvar, dont les accents barrésiens surprennent, et Jean Chauvet nous fait découvrir trois films français qui témoignent de la diversité (au sens original du terme) de la production nationale.
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Frédéric Chaubin. Stone Age. Ancient Castles of Europe
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