Accueil Édition Abonné Auschwitz mon amour

Auschwitz mon amour

Le réalisateur indien de "Bawaal", Nitesh Tiwari, assure avoir réalisé son film avec de bonnes intentions


Auschwitz mon amour
D.R

Un film indien, diffusé sur la plateforme de streaming d’Amazon, est accusé de pervertir de manière extravagante la Shoah.


Bollywood, normalement connu pour ses mélodrames et comédies musicales, suscite aujourd’hui la polémique à travers un film qui est accusé de banaliser la Shoah. Le scénario de Bawaal, sortie sur Amazon Prime en juillet, utilise le camp de concentration d’Auschwitz en toile de fond pour illustrer les problèmes relationnels que traverse un couple. Mettant en vedette des acteurs bien connus, la comédie dramatique de Nitesh Tiwari raconte la vie d’un professeur d’histoire incompétent et narcissique qui ne supporte plus de gérer les crises épileptiques de sa femme. Obligé d’afficher son enthousiasme pour l’étude de l’histoire, il part avec son épouse pour un voyage en Europe où la visite des sites importants de la Seconde Guerre mondiale, y compris les camps de la mort, permet au couple de retrouver les émois de sa première rencontre. « Chaque relation passe par son Auschwitz », proclame une des répliques du film.

A lire aussi : À la jeune fille portant abaya

De quoi ulcérer le Centre Simon Wiesenthal qui a exhorté la plateforme de streaming à supprimer Bawaal, accusant la production indienne de « pervertir de manière extravagante l’Holocauste et de présenter le génocide des Juifs comme un complot ».« Auschwitz n’est pas une métaphore. C’est l’exemple par excellence de la capacité de l’homme à faire le mal », a déclaré le rabbin Abraham Cooper dans un communiqué. Piqué au vif, le cinéaste assure avoir réalisé son film avec beaucoup « d’amour, de soin et de bonnes intentions », regrettant que le public n’ait pas la même sensibilité face aux productions britanniques qui évoquent l’Inde. Le film n’a pourtant pas bénéficié d’une bonne critique dans un pays où la Shoah figure à peine dans les manuels d’histoire et où Mein Kampf, traduit dans un grand nombre des multiples idiomes du sous-continent, est un best-seller.

Septembre 2023 – Causeur #115

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent Jésus en littérature
Article suivant J’aime regarder « J’aime regarder les filles »
Journaliste , conférencier et historien.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération