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Annie aime les sucettes et Bécassine les poneys

La ville de Paris a décidé de mettre fin aux balades à poney dans ses parcs dès 2025


Annie aime les sucettes et Bécassine les poneys
Image d'illustration Unsplash

Les poneys devraient disparaitre des parcs de la capitale. Pour nos enfants, finies les balades à dos de poney, après les pressions exercées par l’association PAZ (Promotion des zombies). «L’horizon de 2025 va permettre de poursuivre le travail avec tous les acteurs pour définir collectivement un nouveau modèle de rapport aux poneys, plus respectueux de l’animal», a depuis nuancé Christophe Najdovski, adjoint à la Mairie de Paris.


Bécassine aime les poneys. Surtout ceux des Buttes-Chaumont qui, le mercredi et le week-end quand il fait beau, ont droit à leur sortie et à leur dose d’humanité. Sous la forme de caresses sur le museau ou sur les flancs prodigués par des enfants qui avancent la main en tremblant, un peu effarouchés à l’idée de toucher une BÊTE, puis, qui osent enfin vaincre leur peur et finissent par se réjouir du contact avec du poil bien dru. Sans compter la grande aventure qui consiste à monter dessus, autre occasion pour montrer son courage. Et à se tenir bien droit durant la promenade autour du lac, pour la bonne image de soi. Bécassine se souvient avec bonheur de la première fois où son petit-fils aîné a enfilé la charlotte en gaze qu’on doit mettre sous le casque et qui lui donnait l’air d’un Schtroumpf. Il était bien content que la petite fille (une tête de moins que lui) juste avant dans la queue, ait choisi le grand, car, pour lui, comme il le dit bravement, « le grand est encore un peu grand pour moi, le petit me va très bien. » Bécassine l’avait trouvé honnête, ce garçon. Et elle se souvient aussi de ce que sa main manquant assurément d’autorité, le poney virait de bord pour aller boulotter le feuillage alentour.

Retour à l’écurie

Tout cela, c’est fini. Tout cela appartient désormais à un monde révolu, car des animalistes ont décidé qu’on imposait ainsi une souffrance aux animaux ; qu’on ne leur avait d’ailleurs pas demandé leur avis, et que ne pouvant le donner, on ne pouvait se permettre une pareille maltraitance à leur endroit. Et ils ont réussi, les bougres, à convaincre la mairie de Paris de cela !

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Comme si cela ne leur faisait pas une sortie, aux poneys, qui devaient, le reste du temps, être enfermés dans leur box ou tourner en rond dans leur enclos. Et comme si cela ne leur faisait pas du bien d’être caressés par des petites mains poisseuses de barbe à papa mais précautionneuses dans le toucher, sans compter le parfum de la friandise qui devait forcément réjouir leurs naseaux. Et comme si, finalement, les poneys n’avaient pas envie (qu’est-ce qu’ils en savent, les animalistes?!) de la présence des humains. Et sans compter, enfin, le bien que cela fait à des enfants qui n’ont pas l’occasion si souvent d’approcher un animal et de faire connaissance avec lui.

Ils ont gagné, ces défenseurs acharnés de la cause animale qui confondent les vrais problèmes d’élevage et d’abattage avec une activité non nuisible à l’œil nu ! Et Bécassine pense qu’en fait, ces gens ont du mal avec le plaisir ; celui des petits et elle le répète, celui des animaux aussi !

Elle, elle serait un poney, elle aimerait bien qu’on lui caresse le museau et les flancs. Bon, la barbe à papa, peut-être pas, elle trouve cela écœurant… Mais c’est tout !

Aymeric Caron s’en prendra bientôt aux caniches des mémères

Mais il est vrai que la cause animale finit par priver de bon sens des gens censés en avoir. Il paraît qu’un député – Aymeric Caron pour ne pas le nommer – a pris la défense des moustiques ; de la « maman » moustique qu’il ne fallait pas écraser car elle était en train de vous pomper votre sang pour ses «  bébés », lesquels risquaient de mourir de faim. Ah ouais ?! Sans blague! On voit bien qu’il n’a pas vécu sous les Tropiques ou même en région chaude et humide, parce que Bécassine, côté moustiques, on ne la lui fait pas, elle revient de loin à ce sujet. En fait, elle est souvent revenue de l’île de la Réunion où les moustiques parvenaient très bien à entrer dans la moustiquaire mais ne trouvaient plus le chemin de la sortie ; ce qui fait qu’ils s’en donnaient à cœur joie toute la nuit sur sa peau. Et Bécassine, de retour à la capitale, passait un mois à se gratter, à se faire des plaies et des croûtes. Oui, M. Caron, des croûtes énormes et d’un diamètre imposant à faire refluer tout amant potentiel. Alors, les moustiques, c’est à la tatane qu’elle les écrase, et avec une joie non dissimulée !

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Bientôt, elle se dit qu’on va s’en prendre aux chiens à leur mémère ! Elle ne devrait peut-être pas le dire, des fois que cela leur donne des idées, aux animalistes. Parce que la laisse, parce que le collier, parce que l’enfermement dans l’appartement exigu de la vieille dame, parce que quatre promenades par jour (deux pour les besoins, deux pour le plaisir de se renifler les uns les autres), ce n’est pas suffisant etc. Et ne parlons pas des chats, ni des hamsters en cage… Bref, soyez en certain, bientôt, les animalistes vont les priver des joies qui ne font pas de mal à ceux qui les procurent et encore moins à ceux qui en bénéficient.

À la fin, il ne restera plus aucun animal dans les parcs  (les canards, les cygnes, tout ça…) Bientôt, il n’y aura plus de bête alentour. Que des moustiques !


Si la mairie de Paris est décisionnaire pour l’ensemble des jardins publics où des poneys trottaient, elle ne l’est pas pour ce qui concerne le jardin du Sénat, le Luxembourg. Gérard Larcher n’a pas encore donné son avis à ce sujet, mais je suis sûre que s’il s’engage à ne pas monter dessus, il permettra aux petits Parisiens de continuer de le faire, pour l’agrément de tous, poneys compris • 



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