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Le melon rouge

Le billet sarcastique de Denis Hatchondo


Le melon rouge
Le président Macron et son épouse Brigitte lors de la finale de la Coupe de France, Saint-Denis, 29 avril 2023 © Aurelien Morissard/AP/SIPA

S’il avait eu plus de cartons rouges quand il était jeune dans son quartier, on n’en serait pas là. Hélas, dans sa courte existence les feux se sont toujours mis au vert sur son passage. Alors, quand il se retrouve devant l’obligation de ralentir voire de s’arrêter, il accélère l’ego en bandoulière. Quitte à vampiriser des évènements où il devrait avoir la décence de s’effacer pour ne pas galvauder le juste prix d’une fête sportive et populaire. Quel melon!


Un match? Quel match? Jamais une finale de Coupe de France n’a été reléguée à une portion aussi congrue. Ce n’était plus Nantes-Toulouse à l’affiche mais Macron-Intersyndicale du 93 à l’arbitrage du tribunal administratif, un vulgaire combat du coq contre la pendule bloquée à 49m.3s. Vive le sport! Tout ça par la volonté et l’orgueil déplacé d’un seul homme, qui à ce rythme de coups de menton va vite devenir un homme seul. Incapable de calmer le jeu, de considérer en responsabilité que si sa présence est possiblement constitutive de troubles à l’ordre public il vaut mieux s’abstenir. Le soldat de plomb part à l’affrontement contre des morceaux de carton et des sifflets. Dire que ce sergent-chef n’a eu de cesse de déclarer sa flamme aux sportifs de haut niveau. Ils n’ont pas besoin de sa flamme et de ses papouilles mais de respect. Et le respect consiste à ne pas leur voler un moment fort de leur carrière. Le respect, c’est les laisser appréhender l’évènement dans la sérénité, confort indispensable à tout sportif à l’approche de l’heure de vérité. Le respect, c’est de ne pas jeter une ombre quand ils accèdent après des années d’efforts à la lumière.

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La fête? Quelle fête? La fête, une fête populaire c’est ainsi que l’on qualifiait jadis la finale de la Coupe de France. Autre temps autre mœurs. Avec Macron aux platines, le bal populaire se transforme en référendum, en troisième tour, en n’importe quoi ! Et il ne lâche rien. À quelques minutes du coup d’envoi, malgré l’arrêt du tribunal, des stadiers chargés de la sécurité se transforment en chasseurs de cartons et de sifflets en plastoc. On pouvait rentrer avec du gaz sarin ou de la bave de pangolin tellement les palpations traquaient exclusivement les bouts de carton et de plastique. Bienvenue chez les fous. Pour les J.O. ça promet. Les barbus qui ont déjà réservé leurs places doivent être rassurés. Mais pour nous, ça craint.

Quelle guigne! Seul un match énorme, un suspense d’enfer pouvait épargner à Macron la facture de sa journée de dupes. Mais comme Luke la main froide n’est plus que l’ombre de lui-même, le match était plié emballé en moins de 20 minutes. Les peaux rouges avaient promis de faire sa fête au kid à la 49ème minute et ses 3 secondes. À la 49.3 rien, nibe, nothing. Attendons la 64ème. À la 64 toujours rien, si ce n’est des Toulousains bouillants à faire descendre Marie-Christine de son balcon et des Nantais plus froids que les marécages de Notre Dame des Landes. Finalement tout le monde a oublié la réforme, Macron et les consignes. La magie du foot a opéré, c’est la bonne nouvelle de la soirée.




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