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Macron, encore plus sourdingue que Quasimodo!

Céline Pina revient sur la courte allocution du boss de Notre-Dame, lundi soir


Macron, encore plus sourdingue que Quasimodo!
D.R.

Treize minutes, douche froide comprise ! Tant qu’à n’avoir rien à annoncer, autant faire court…


C’est bien la seule chose de marquante de cette intervention. Encore qu’écouter quelqu’un gloser plus de 10 minutes sur du vide, vous parler d’un monde idyllique où lui seul paraît vivre, pour finir sur un numéro puéril d’autosatisfaction sur Notre-Dame où le caprice du Prince tient lieu de feuille de route, peut paraître assez long, finalement !

L’instrumentalisation de Notre-Dame est la pire chose qui pouvait arriver au chantier. Maintenant, si un quelconque retard apparaît, il faudra bâcler, car pour les courtisans, la reconstruction devra être achevée pour complaire au Prince et non en ayant pour souci la qualité du travail effectué. Il faut satisfaire le petit lord, c’est la seule chose qui compte.

Pour le reste, l’hôpital est en train de se casser la figure, les pénuries de médicaments et de matières premières se multiplient, l’école est en train de s’effondrer et les annonces du ministre lui maintiennent bien la tête sous l’eau, la réindustrialisation reste marginale et le pouvoir d’achat est en berne. La France dont Macron parle et qu’il se glorifie d’avoir redressée a autant de consistance que le rêve de Poutine de devenir maître de l’Ukraine en 15 jours. Cet homme se paye de mots et s’enivre de lui-même. Mais plus il se met en scène, moins il touche le public.

Tout comme il est difficile de donner une consistance au néant, il devient de plus en plus compliqué de commenter une parole présidentielle aussi creuse que démonétisée. Le verbe de Macron est devenu contre-performatif. Plus il glose, plus il détruit. Plus il est optimiste, plus il apparaît faux. Plus cet homme occupe l’espace, plus il étouffe le réel. La chute continue et l’infatuation du verbe ne réussit même plus à masquer l’absence de perspectives.

Les promesses du président ne sont plus que le rappel de ses échecs passés et de ses turpitudes présentes. Son verbe n’est pas créateur d’avenir ou d’espoir d’en retrouver un. Tout ce qu’il annonce a déjà été annoncé précédemment sans pour autant accoucher d’aucune amélioration. Cette allocution n’est que son énième « qui m’aime me suive ». Il devrait rester seul sur la route.




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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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